Barbecu
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 05/06/2015 à 19h57
1973 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Pourquoi on a l'impression que le fumée du barbecu nous suit quelque soit où nous nous plaçons près de ce dernier ?
Merci à vous
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 08/06/2015 à 09h31
Bonjour,
De la même manière qu’un non-fumeur attire la fumée de cigarette, la fumée du barbecue trouve toujours un moyen de venir dans votre direction, même (et c’est le plus vexant) quand c’est le barbecue des voisins et que vous n’êtes pas invité à la fête.
Autre exemple (sans fumée) : quand vous êtes pris dans des bouchons ou que vous faites la queue au supermarché, vous tombez toujours sur la file qui n’avance pas.
L’ensemble de ces phénomènes malencontreux est décrit par une loi empirique, la loi de Murphy (ou loi de l’emmerdement maximum) :
La loi de Murphy — parfois nommée loi de l’emmerdement maximum — est une loi empirique, un adage qui s'énonce de la manière suivante :
« Tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera nécessairement mal. »
— Edward A. Murphy Jr.
Selon une variante plus détaillée de la loi,
« S'il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu'au moins l'une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu'un quelque part pour emprunter cette voie »
On peut interpréter cette loi de deux manières : l'une, humoristique, est de prendre cette loi à la lettre, et de l'ériger en principe de pessimisme. Vue sous cet angle, la loi de Murphy est le constat, élevé au rang de principe fondamental de l'univers, que « le pire est toujours certain ». Familièrement, cette loi est aussi appelée « loi de l'emmerdement maximum » (LEM)1 ou « loi de la vexation universelle ».
L'autre vision consiste à voir la loi de Murphy comme une règle de conception : on ne considère pas la loi de Murphy comme vraie, mais on conçoit tout système comme si la loi était vraie. En particulier, un équipement doit être à l'épreuve, non seulement des accidents les plus improbables, mais aussi des manœuvres les plus stupides de la part de l'utilisateur. Elle justifie donc les principes de la conception sécuritaire préconisant de planifier et d'éliminer d'emblée les possibilités de mauvaise utilisation, par exemple à l'aide de détrompeurs.
Vous serez (mal)heureux d’apprendre qu’il existe une variante spécifique à la fumée de barbecue et de cigarette : la «loi de Walter » :
La tendance qu'a la fumée de cigarette, de barbecue, à se diriger vers une personne est proportionnelle à la sensibilité de cette même personne envers cette fumée.
Source : Murphy's Law: The 26th Anniversary Edition, Arthur Bloch
(pour la traduction en français : koreus.com)
Et alors, pourquoi avons-nous toujours l’impression que la fumée vient de notre côté ? Cela correspond-il à une réalité ?
La fumée du barbecue ou de la cigarette se diffuse librement à l’air libre, et on peut raisonnablement supposer que vous n’êtes pas installé loin de sa source. Il est donc naturel que, s’il n’y a pas ou peu de vent, une partie de la fumée arrive vers vous, et c’est évidemment la personne la plus sensible à la fumée qui en sera le plus incommodée.
Si vous n’avez pas de chance (loi de Murphy oblige), le vent poussera la fumée justement dans votre direction…
Or, un problème de corrélation illusoire bien connu en psychologie et en communication veut que nous soyons davantage marqués par un événement négatif que par un événement positif : ainsi, les occasions où nous sommes gênés par la fumée nous marquent davantage que celles où rien ne nous dérange, et cela nous fait surestimer la tendance de la fumée à nous « poursuivre », au point, peut-être, de la percevoir comme systématique :
Dans notre vie de tous les jours, ne trouvez-vous pas que nous sommes parfois un petit peu trop "interprétatifs" ? Les chercheurs ont remarqué à ce propos que bien souvent les gens exagèrent ou même inventent la fréquence des relations qui existent entre les événements qui se produisent ensemble. Par exemple: "c'est normal qu'il m'a parlé froidement, c'est un Nordique", ou encore : "au volant, les femmes sont plus dangereuses que les hommes", alors que les chiffres montrent pourtant qu'elles ont 2,6 fois moins de risque d'être tuées dans un accident que les hommes.
De la même façon, nous entendons souvent dire : "le client qui paie le moins est celui qui se plaint le plus", "tous les bons partis sont pris", "à chaque fois que je lave ma voiture, il pleut dans l'heure", "c'est toujours quand on a besoin de la voiture d'urgence que celle-ci refuse de démarrer", "lorsqu'on est pressé, tous les feux sont rouges", "les prévisions météos sont toujours fausses", "c'est toujours quand on n'a plus qu'une page à photocopier qu'il n'y a plus de papier dans la photocopieuse", etc.
Cette tendance de l'esprit à exagérer la fréquence des liens entre les événements en présence, les chercheurs l'ont appelé "corrélation illusoire" (Chapman, 1967).
Source : charlatans.info
Pour aller plus loin sur le même sujet, vous pouvez aussi lire cette ancienne réponse du Guichet du Savoir : vitesse des files d’attente.
Bonne journée… et bon barbecue !
De la même manière qu’un non-fumeur attire la fumée de cigarette, la fumée du barbecue trouve toujours un moyen de venir dans votre direction, même (et c’est le plus vexant) quand c’est le barbecue des voisins et que vous n’êtes pas invité à la fête.
Autre exemple (sans fumée) : quand vous êtes pris dans des bouchons ou que vous faites la queue au supermarché, vous tombez toujours sur la file qui n’avance pas.
L’ensemble de ces phénomènes malencontreux est décrit par une loi empirique, la loi de Murphy (ou loi de l’emmerdement maximum) :
La loi de Murphy — parfois nommée loi de l’emmerdement maximum — est une loi empirique, un adage qui s'énonce de la manière suivante :
« Tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera nécessairement mal. »
— Edward A. Murphy Jr.
Selon une variante plus détaillée de la loi,
« S'il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu'au moins l'une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu'un quelque part pour emprunter cette voie »
On peut interpréter cette loi de deux manières : l'une, humoristique, est de prendre cette loi à la lettre, et de l'ériger en principe de pessimisme. Vue sous cet angle, la loi de Murphy est le constat, élevé au rang de principe fondamental de l'univers, que « le pire est toujours certain ». Familièrement, cette loi est aussi appelée « loi de l'emmerdement maximum » (LEM)1 ou « loi de la vexation universelle ».
L'autre vision consiste à voir la loi de Murphy comme une règle de conception : on ne considère pas la loi de Murphy comme vraie, mais on conçoit tout système comme si la loi était vraie. En particulier, un équipement doit être à l'épreuve, non seulement des accidents les plus improbables, mais aussi des manœuvres les plus stupides de la part de l'utilisateur. Elle justifie donc les principes de la conception sécuritaire préconisant de planifier et d'éliminer d'emblée les possibilités de mauvaise utilisation, par exemple à l'aide de détrompeurs.
Vous serez (mal)heureux d’apprendre qu’il existe une variante spécifique à la fumée de barbecue et de cigarette : la «
Source : Murphy's Law: The 26th Anniversary Edition, Arthur Bloch
(pour la traduction en français : koreus.com)
Et alors, pourquoi avons-nous toujours l’impression que la fumée vient de notre côté ? Cela correspond-il à une réalité ?
La fumée du barbecue ou de la cigarette se diffuse librement à l’air libre, et on peut raisonnablement supposer que vous n’êtes pas installé loin de sa source. Il est donc naturel que, s’il n’y a pas ou peu de vent, une partie de la fumée arrive vers vous, et c’est évidemment la personne la plus sensible à la fumée qui en sera le plus incommodée.
Si vous n’avez pas de chance (loi de Murphy oblige), le vent poussera la fumée justement dans votre direction…
Or, un problème de corrélation illusoire bien connu en psychologie et en communication veut que nous soyons davantage marqués par un événement négatif que par un événement positif : ainsi, les occasions où nous sommes gênés par la fumée nous marquent davantage que celles où rien ne nous dérange, et cela nous fait surestimer la tendance de la fumée à nous « poursuivre », au point, peut-être, de la percevoir comme systématique :
Dans notre vie de tous les jours, ne trouvez-vous pas que nous sommes parfois un petit peu trop "interprétatifs" ? Les chercheurs ont remarqué à ce propos que bien souvent les gens exagèrent ou même inventent la fréquence des relations qui existent entre les événements qui se produisent ensemble. Par exemple: "c'est normal qu'il m'a parlé froidement, c'est un Nordique", ou encore : "au volant, les femmes sont plus dangereuses que les hommes", alors que les chiffres montrent pourtant qu'elles ont 2,6 fois moins de risque d'être tuées dans un accident que les hommes.
De la même façon, nous entendons souvent dire : "le client qui paie le moins est celui qui se plaint le plus", "tous les bons partis sont pris", "à chaque fois que je lave ma voiture, il pleut dans l'heure", "c'est toujours quand on a besoin de la voiture d'urgence que celle-ci refuse de démarrer", "lorsqu'on est pressé, tous les feux sont rouges", "les prévisions météos sont toujours fausses", "c'est toujours quand on n'a plus qu'une page à photocopier qu'il n'y a plus de papier dans la photocopieuse", etc.
Cette tendance de l'esprit à exagérer la fréquence des liens entre les événements en présence, les chercheurs l'ont appelé "corrélation illusoire" (Chapman, 1967).
Source : charlatans.info
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Bonne journée… et bon barbecue !
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