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DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 10/07/2015 à 10h03
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Question d'origine :
Bonjour, Pourriez vous me donner e nom et la page de ces lignes de Montesquieu?« La richesse prodigieuse du pays et la frugalité de ses habitants, la douceur de leurs mœurs et la barbarie de leurs usages, la pureté de leurs préceptes moraux et la frénésie de leur volupté, la grandeur de leur métaphysique et les cultes grossiers de leur idolâtrie, la rigidité de leur système de caste et la déliquescence de leurs institutions politiques, leur manque notoire de courage et de virilité et les records qu’ils détiennent en matière de mortifications corporelles montre que l’Inde est gouvernée par l’antagonisme des extrêmes, qu’il faut mettre au compte des excès du climat tropical ».
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/07/2015 à 13h21
Bonjour,
Le texte que vous citez n’est pas de Montesquieu lui-même, mais de Catherine Weinberger-Thomas, qui commente Montesquieu dans son ouvrage L’Inde et l’imaginaire, en page 20 :
On évoquera ici certaines facettes de cette stéréotypie, dont l’apparente clarté des formules qui l’expriment cache l’ambivalence et la complexité des représentations qu’elle mobilise. L’idée-force du système de Montesquieu, s’agissant des Indiens, est fournie par le concept opératoire (autant qu’expéditif) de « contradictions de l’esprit humain ». Tout chez les indigènes de l’Inde – le caractère, les mœurs, les coutumes, l’organisation sociale et politique, les pratiques et les croyances religieuses –, tout est marqué du sceau du paradoxe. La richesse prodigieuse du pays et la frugalité de ses habitants, la douceur de leurs mœurs et la barbarie de leurs usages, la pureté de leurs préceptes moraux et la frénésie de leur volupté, la grandeur de leur métaphysique et les cultes grossiers de leur idolâtrie, la rigidité de leur système de caste et la déliquescence de leurs institutions politiques, leur manque notoire de courage et de virilité et les records qu’ils détiennent en matière de mortifications corporelles montre que l’Inde est gouvernée par l’antagonisme des extrêmes, qu’il faut mettre au compte des excès du climat tropical.
Elle cite à la suite, p.21, un extrait de l’Esprit des lois, I, Livre XIV, chapitre 3 : Contradiction dans les caractères de certains peuples du midi :
Les Indiens sont naturellement sans courage ; (…) Mais comment accorder cela avec leurs actions atroces, leurs coutumes, leurs pénitences barbares ? Les hommes s’y soumettent à des maux incroyables, les femmes s’y brûlent elles-mêmes : voilà bien de la force pour tant de faiblesse. La nature, qui a donné à ces peuples une faiblesse qui les rend timides, leur a donné aussi une imagination si vive que tout les frappe à l’excès. Cette même délicatesse d’organes, qui leur fait craindre la mort, sert aussi à leur faire redouter mille choses plus que la mort. C’est la même sensibilité qui leur fait fuir tous les périls, et les leur fait tous braver.
Bonne journée.
Le texte que vous citez n’est pas de Montesquieu lui-même, mais de Catherine Weinberger-Thomas, qui commente Montesquieu dans son ouvrage L’Inde et l’imaginaire, en page 20 :
On évoquera ici certaines facettes de cette stéréotypie, dont l’apparente clarté des formules qui l’expriment cache l’ambivalence et la complexité des représentations qu’elle mobilise. L’idée-force du système de Montesquieu, s’agissant des Indiens, est fournie par le concept opératoire (autant qu’expéditif) de « contradictions de l’esprit humain ». Tout chez les indigènes de l’Inde – le caractère, les mœurs, les coutumes, l’organisation sociale et politique, les pratiques et les croyances religieuses –, tout est marqué du sceau du paradoxe. La richesse prodigieuse du pays et la frugalité de ses habitants, la douceur de leurs mœurs et la barbarie de leurs usages, la pureté de leurs préceptes moraux et la frénésie de leur volupté, la grandeur de leur métaphysique et les cultes grossiers de leur idolâtrie, la rigidité de leur système de caste et la déliquescence de leurs institutions politiques, leur manque notoire de courage et de virilité et les records qu’ils détiennent en matière de mortifications corporelles montre que l’Inde est gouvernée par l’antagonisme des extrêmes, qu’il faut mettre au compte des excès du climat tropical.
Elle cite à la suite, p.21, un extrait de l’Esprit des lois, I, Livre XIV, chapitre 3 : Contradiction dans les caractères de certains peuples du midi :
Les Indiens sont naturellement sans courage ; (…) Mais comment accorder cela avec leurs actions atroces, leurs coutumes, leurs pénitences barbares ? Les hommes s’y soumettent à des maux incroyables, les femmes s’y brûlent elles-mêmes : voilà bien de la force pour tant de faiblesse. La nature, qui a donné à ces peuples une faiblesse qui les rend timides, leur a donné aussi une imagination si vive que tout les frappe à l’excès. Cette même délicatesse d’organes, qui leur fait craindre la mort, sert aussi à leur faire redouter mille choses plus que la mort. C’est la même sensibilité qui leur fait fuir tous les périls, et les leur fait tous braver.
Bonne journée.
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