imposte
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 10/08/2015 à 14h29
410 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Pourquoi trouvons nous des impostes avec des flèches?
Merci.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/08/2015 à 08h49
Bonjour,
Tout d’abord, précisons ce qu’est une imposte :
En architecture, il s’agit d’une tablette saillante posée sur le pied-droit d’une porte, sur un pilier de nef (au-dessous du sommet de l’arc).
En menuiserie, il s’agit de la partie supérieure, dormante ou mobile (d’une baie de porte ou de fenêtre). Plus spécialement, il peut s’agir de la partie vitrée dormante d’une porte pleine ou d’une cloison.
(source : Le grand robert de la langue française)
Pour vous répondre nous considérons qu’ici imposte est à comprendre au deuxième sens, et désigne la partie supérieure d’une porte ou d'une fenêtre comme dans cet exemple :
Source : menuiseries Ribeiro
Dans L'enseigne : son histoire, sa philosophie, ses particularités : les boutiques, les maisons, la rue, la réclame commerciale à Lyon, John Grand-Carteret explique que les flèches sont un signe indicateur qui a tenu une grande place au commencement du XIXe siècle, notamment à Lyon, mais aussi dans la plupart des grandes villes, d’où leur présence un peu partout à cette période y compris dans les maisons (et sur les impostes). Ce qui en ferait d’ailleurs un élément utile pour fixer l’époque de certaines constructions, ou identifier une habitude locale. Il cite Jacques Arago (Lyon vu de Fourvière) :
A Lyon l’observateur trouvera ample matière à critique, s’il étudie les inscriptions et les enseignes qui décorent les murs. Mais remarquons, d’abord, que peut-être nulle part la profusion des flèches et des index n’est plus grande qu’ici.
Il n’y a presque pas de maisons où les flèches rangées ne sillonnent l’intérieur des demeures : on dirait le fil obligé de labyrinthes obscurs. Toutefois le ridicule est de côté.
Voyez au théâtre des Célestins, le bureau où l’on prend les billets est indiqué par des dards ; sur une grande partie des maisons de Perrache, ce sont encore des dards qui pointent les portes d’entrée, comme pour prévenir qu’il est défendu de passer par la croisée, et puis encore, des dards aux escaliers signalant les escaliers et ne pouvant pas signaler autre chose ; des dards en sautoir, des dards indiquant qu’il faut monter, d’autres dards pour guider ceux qui descendent ; des dards à droite, des dards à gauche ; on dirait qu’une légion romaine a campé là et a oublié ses armes…
Source : Vivre le Marais
Source :patrimoines.midipyrenees.fr
Il semble qu’en Belgique la signification des flèches sur les impostes soit différente : elles ont pour rôle de repousser la maladie, en particulier la peste.
Du peigne de sorcière, il faut peut-être rapprocher les flèches de Saint-Sébastien, prophylaxie contre la peste (pestfeile) dont l’usage se répandit après que le saint eut été choisi comme patron pour vaincre l’épidémie de 1636 au Luxembourg. Généralement croisées, les flèches figurent dans les baies d’imposte des portes.
Source : Lorraine Belge: architecture rurale de Wallonie, Michel Anselme.
Bonne journée.
Tout d’abord, précisons ce qu’est une imposte :
En architecture, il s’agit d’une tablette saillante posée sur le pied-droit d’une porte, sur un pilier de nef (au-dessous du sommet de l’arc).
En menuiserie, il s’agit de la partie supérieure, dormante ou mobile (d’une baie de porte ou de fenêtre). Plus spécialement, il peut s’agir de la partie vitrée dormante d’une porte pleine ou d’une cloison.
(source : Le grand robert de la langue française)
Pour vous répondre nous considérons qu’ici imposte est à comprendre au deuxième sens, et désigne la partie supérieure d’une porte ou d'une fenêtre comme dans cet exemple :
Source : menuiseries Ribeiro
Dans L'enseigne : son histoire, sa philosophie, ses particularités : les boutiques, les maisons, la rue, la réclame commerciale à Lyon, John Grand-Carteret explique que les flèches sont un signe indicateur qui a tenu une grande place au commencement du XIXe siècle, notamment à Lyon, mais aussi dans la plupart des grandes villes, d’où leur présence un peu partout à cette période y compris dans les maisons (et sur les impostes). Ce qui en ferait d’ailleurs un élément utile pour fixer l’époque de certaines constructions, ou identifier une habitude locale. Il cite Jacques Arago (Lyon vu de Fourvière) :
A Lyon l’observateur trouvera ample matière à critique, s’il étudie les inscriptions et les enseignes qui décorent les murs. Mais remarquons, d’abord, que peut-être nulle part la profusion des flèches et des index n’est plus grande qu’ici.
Il n’y a presque pas de maisons où les flèches rangées ne sillonnent l’intérieur des demeures : on dirait le fil obligé de labyrinthes obscurs. Toutefois le ridicule est de côté.
Voyez au théâtre des Célestins, le bureau où l’on prend les billets est indiqué par des dards ; sur une grande partie des maisons de Perrache, ce sont encore des dards qui pointent les portes d’entrée, comme pour prévenir qu’il est défendu de passer par la croisée, et puis encore, des dards aux escaliers signalant les escaliers et ne pouvant pas signaler autre chose ; des dards en sautoir, des dards indiquant qu’il faut monter, d’autres dards pour guider ceux qui descendent ; des dards à droite, des dards à gauche ; on dirait qu’une légion romaine a campé là et a oublié ses armes…
Source : Vivre le Marais
Source :patrimoines.midipyrenees.fr
Il semble qu’en Belgique la signification des flèches sur les impostes soit différente : elles ont pour rôle de repousser la maladie, en particulier la peste.
Du peigne de sorcière, il faut peut-être rapprocher les flèches de Saint-Sébastien, prophylaxie contre la peste (pestfeile) dont l’usage se répandit après que le saint eut été choisi comme patron pour vaincre l’épidémie de 1636 au Luxembourg. Généralement croisées, les flèches figurent dans les baies d’imposte des portes.
Source : Lorraine Belge: architecture rurale de Wallonie, Michel Anselme.
Bonne journée.
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