Question d'origine :
Pourquoi le cormoran peut-il flotter , rester plusieurs minutes en plongée , allez au fond des océans ?
A t-il un semblable a la vessie natatoire du poisson ?
Utilise t-il ses muscles pour plonger ?
Doit-il reprendre son souffle ?
Enfin pourquoi va t-il forcément chercher les poissons au fond ?
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 07/11/2015 à 10h40
Bonjour,
Tout d’abord permettez-nous un petit rappel :
la rubrique Comment ça marche ? de notre site Le guichet du savoir précise le nombre de questions que l’on peut poser dans un post :
Le Cormoran, ou corbeau de mer en vieux français, est un oiseau palmipède de l'ordre des pélécaniformes,
Si une espèce défraie la chronique, c’est bien le Cormoran.
Cet oiseau aquatique a connu une expansion récente, il n'est plus seulement un oiseau marin, il vit à l'intérieur des terres. Il est devenu la bête noire des pêcheurs amateurs qui lui reprochent ses prédations sur les rivières et les étangs, comme en témoigne ce document : Le grand cormoran : un péril en Dombes, par Guy Ginon.
Après plusieurs recherches, nous avons trouvé beaucoup d’études de populations des cormorans mais peu sur la biologie de l’espèce. Nous allons tenter de donner quelques éléments de réponses à votre première question :
Les cormorans sont des plongeurs benthiques, ils prospectent sur le fond. L'immersion se fait à partir de la surface de l'eau, et non pas après un piqué aérien. La propulsion sous l'eau est réalisée par l'action unique des pieds palmés, qui sont battus simultanément d'avant en arrière à une fréquence pouvant aller jusqu'à plusieurs battements par seconde, tandis que les ailes sont repliées le long du corps, et ne servent pas à la locomotion. Pour donner plus d'impulsion au mouvement, le cou se plie et se déplie en même temps qu'ils battent les pieds.
La profondeur de plongée chez le cormoran varie entre quelques mètres et plus de 100 mètres et la durée entre quelques secondes et plus de 5 min.
Sachant que la déperdition thermique est 25 fois supérieure dans l'eau que dans l'air, l’endothermie, avec ses taux métaboliques élevés, ne peut être efficace que si le corps est bien isolé. Plumages, fourrures épaisses, couches de graisses et vasoconstriction périphérique ont permis la réduction des pertes calorifiques et la colonisation des eaux polaires.
Le fort métabolisme des endothermes rend la consommation d'oxygène importante. Pour cette raison, les endothermes plongeurs ont développé des adaptations physiologiques à l'apnée, comme la bradycardie réflexe, l'augmentation des concentrations en hémoglobine sanguin ou en myoglobine musculaire, la résistance à l'anaérobiose ou encore l'hypothermie régionale (un hypométabolisme généré par une baisse de température au niveau périphérique et abdominal), permettant d'abaisser cette consommation et ainsi d'accroître le temps passé sous l'eau.
D'autres adaptations incluent une modification de la vision par une augmentation du pouvoir d'accommodation et de la sensibilité à des longueurs d'onde proches du bleu et une résistance accrue à la pression par divers mécanismes physiologiques ou comportementaux (notamment l'expiration de tout volume d'air excédentaire).
Enfin, ces animaux possèdent des modes de propulsion sous-marine efficaces et des formes hydrodynamiques, permettant des accélérations foudroyantes.
(Extrait de la thèse : Ecologie des oiseaux plongeurs : les cormorans, diversité et modes de vie, par Timotée Cook, sur le site du CNRS)
Quelques pistes pour en savoir plus :
- Biologie du Grand Cormoran, sur le site du CNRS
- Des pêcheurs efficaces : les Cormorans, par David Grémillet, dans la revue Pour la Science, n°347 de Septembre 2006
- Le Grand Cormoran en Wallonie, sur le site du Système d'informations en Biodiversité en Wallonie.
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