eau de mer

SCIENCES ET TECHNIQUES + DE 2 ANS

Publiée par :

salou

Le 04/11/2015 à 20h20 292 vues

Question d'origine :

Bonjour, Quel est l’intérêt de la salinité de l'eau de mer ?

Réponse du Guichet

bml_sci - Département : Sciences et Techniques

Le 05/11/2015 à 13h58

Réponse du département Sciences et Techniques
Bonjour,

Nous ne comprenons pas bien le sens de votre question, car la salinité étant une des caractéristiques physico-chimiques de l'eau, qu'entendez-vous par intérêt ?

En effet si l'on se reporte à la définition de la salinité de l'eau de mer, on obtient :

La salinité mesure la concentration d’une eau en sels dissous (chlorure de sodium, chlorure de magnésium, sulfate de magnésium, etc.) au travers de la conductivité électrique de cette eau.
Cette salinité est sans unité, mais elle est encore souvent exprimée en gramme de sel par kilogramme d’eau (g/kg), en gramme de sel par litre d’eau (g/l), en pour mille ou encore en practical salinity unit (psu).
Techniquement, la salinité est défini comme la masse (en grammes) des substances dissoutes dans un kilogramme d’eau de mer, lorsque les ions bromures et iodures sont remplacés par leur équivalent chlorure, les carbonates sont convertis en oxydes et l’ensemble de la matière organique est oxydée.
Comme cette valeur est difficile à obtenir, les scientifiques s’appuient sur le fait que la proportionnalité des différents sels est constante pour définir d’autres grandeurs en lien avec la salinité : la chlorinité et la chlorosité.
A titre de comparaison, l’eau douce a une salinité de 0 à 0,5 et l’eau de mer (eau euhaline) a une salinité moyenne de 35.

(Définition extraite du site Futura Sciences)

Toutefois vous pouvez vous reporter aux réponses que nous avons déjà élaborées sur ce sujet :

- Sel de mer
- Eau de mer
- Eau de mer salée
- Salinité des mers et des océans
- Eau de mer
- La mer est salée

Commentaire de salou : Publié le 06/11/2015 à 14:48

Bonjour, merci pour votre réponse, mais je voulais savoir si l'eau de mer n'était pas salé quel serai les conséquences ?

Réponse du Guichet

bml_sci - Département : Sciences et Techniques

Le 07/11/2015 à 12h00

Réponse du département Sciences et Techniques

Bonjour,

En préambule à notre réponse, nous souhaitons rappeler que L'eau douce est une eau dont la faible salinité permet la consommation.
source : Wikipédia
En effet, la présence de « sels », Chlorure de Sodium (NaCl) en tête, est due au fort pouvoir de dissolution de l'eau.
L’eau est en effet un très bon solvant. Elle dissout un grand nombre de corps ioniques, comme les sels par exemple dont les briques de base sont des ions, ainsi que certaines substances formées de molécules polaires.
Ce phénomène de dissolution résulte du caractère également polaire des molécules d’eau qui, du fait des charges positives et négatives dont elles sont porteuses, sont attirées par les charges de signes contraires des ions ou des molécules polaires qui leur sont proches. Elles forment alors un écran autour de ces ions ou de ces molécules polaires, les séparant de leurs congénères et favorisant ainsi leur dispersion au sein du liquide.
source : Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)

Il est probable que disparition des sels dans l'eau de mer aurait de multiples conséquences que nous ne sommes pas en mesure de toutes les énumérer. En voici quelques-unes :

+ Nous flotterions moins bien
Qu'est-ce qui explique les différences de sensation au niveau de la flottaison dans l'eau douce ou l'eau de mer ?
La densité de l'eau qui est fonction de la concentration en sel. Selon le principe d'Archimède, un corps flotte si sa densité moyenne est inférieure à celle de l'eau. Plus l'eau est dense, plus il est facile de flotter. Par exemple, on flotte dans la mer morte parce que l'eau de la mer Morte est beaucoup plus dense que l'eau douce et que l'eau des océans. Elle contient près de 275 g de sels par litre, notamment du chlorure de sodium (sel commun), du magnésium, du calcium, du potassium et du bromure de potassium. En moyenne, l'eau de mer n'en contient que 35 g/l.
D'ailleurs, on flotte mieux dans la mer que dans un lac d'eau douce. Cela est particulièrement apparent pour les masses importantes. Les bateaux, par exemple, ne peuvent pas être aussi chargés dans l'eau douce que dans l'eau de mer, sinon ils risqueraient de couler !
Source : mapiufm93.free.fr. Ce site est constitué d'une collection de documents réalisés par des stagiaires lors des stages "Main à la pâte" ou "PRESTE "(plan de rénovation de l'enseignement des sciences et de la technologie à l'école) qui se sont déroulés en Seine-Saint-Denis.

+ Nous pourrions prendre de véritables bains de mousse dans les océans....
Faîtes l'expérience des effets de trois types d'eau sur le savon.
Numérote les contenants de 1 à 3. Remplis-les à demi avec de l'eau chaude du robinet. Dans le contenant 2, dissous suffisamment de bicarbonate de soude pour qu'il en reste au fond. Fais de même avec le contenant 3, cette fois en utilisant le sel de table. A présent, le contenant 1 contient de l'eau douce, le 2 de l'eau dure et le 3 de l'eau salée. [...]
Dans le contenant 1, le savon se dissout et tu peux voir une mousse abondante. [...]
Dans le troisième contenant, aucune mousse n'apparaît, même si tu l'agites vigoureusement. Le savon ne se dissout simplement pas dans l'eau salée !
Source : le savon mousse-t-il dans l'eau de mer ?

+ Importance de la densité de l’eau salée pour le climat
Si on compare en termes de latitude, Paris est plus au nord que Montréal, et Madrid sensiblement à la même latitude que New-York. Pourtant les différences de climat entre Montréal et Paris, et entre New-York et Madrid sont très importantes.

Une partie de cette différence est liée au courant atlantique Gulf Stream, un courant chaud qui remonte de la Floride vers le Groenland et qui amène de la chaleur sur les côtes d’Europe de l’ouest.
Le moteur de ce courant est lié aux différences de densité entre eau chaude salée/eau froide salée.
Source : je-comprends-enfin.fr

+ Réchauffement en Antarctique et nette élévation du niveau de la mer (10-15 m durant 1000 à 2 000 ans)
On parle dans ce cas d'Événement de Heinrich.
Il s'agit de débâcles massives d'icebergs (et probablement aussi d'eau douce) dans l'océan Atlantique Nord qui ont eu lieu pendant les périodes de glaciation. Ces débâcles étaient dues à une instabilité des calottes polaires et des glaciers qui couvraient alors une partie des continents de l'hémisphère Nord, et tout particulièrement de la calotte Laurentide qui recouvrait l'Amérique du Nord.[...]
Des modélisations climatiques ont par la suite confirmé les liens observés entre le déversement d'eau douce et d'icebergs en Atlantique nord et les changements climatiques observés :

- un ralentissement accentué de l'AMOC, qui via le mécanisme de bascule bipolaire amplifie le réchauffement en Antarctique, documenté dans les glaces des forages en Antarctique.
- Dans les terrasses de corail de la péninsule de Huon dans la province Morobe, à l'est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, on peut observer une répétition de périodes de baisse du niveau marin de plusieurs milliers d'années, qui se sont toutes conclues par une nette élévation du niveau de la mer (10-15 m durant 1000 à 2 000 ans). La datation de ces événements suggère que les périodes de hausse du niveau marin correspondent approximativement aux événements de Heinrich ainsi qu'aux phases chaudes (ou interstades) survenant directement après.

Source : Wikipédia

A ce sujet, retrouvez dans notre précédente réponse sur le Sel de Mer, une vidéo sur les conséquences de la salinité sur le courant du Gulf Stream et les événements d'Heinrich.

Enfin, un rappel :
La salinité moyenne des océans est stable depuis plusieurs milliards d'années, le plus probablement grâce à un processus tectonique et chimique qui enlève autant de sel qu'il n'en arrive par les rivières.
source : Eau de mer, une réponse du Guichet du Savoir