Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaiterais en savoir plus sur l'histoire des enseignes de magasin. À quelles époques apparaissent-elles ?
Comment et en quoi sont-elles faites selon les époques ? J'ai vu récemment, dans un musée, une enseigne en pierre, ce qui m'a beaucoup surpris.
Je limite ma question à la France voire l'Europe.
S'il existe beaucoup de références sur ce sujet, pourriez-vous me préciser des références spécifiques aux boulangeries ou cordonneries ?
Merci d'avance pour votre réponse,
Pain d'épices
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 19/11/2015 à 18h00
Bonjour,
Précisons tout d’abord qu’il n’existe pas énormément de documentations entièrement consacrées aux enseignes, et surtout qu’elles donnent un peu toutes les mêmes informations sur l’historique de l’enseigne, son expansion au Moyen-âge, sur pierre, bois ou métal puis ses évolutions et celles de la réglementation jusqu’aux enseignes lumineuses d’aujourd’hui.
«Il semble bien que l'on puisse considérer comme des enseignes les fresques peintes à l'extérieur de certaines boutiques de Pompéi : celle, par exemple, qui montre une marchande à son comptoir, s'apprêtant à servir à boire à un client assis, sans doute dans l'un des débits de boissons, fort nombreux, de la ville. Une autre fresque, représentant des ouvriers teinturiers teignant, cardant et séchant une étoffe, jouait probablement le même rôle.
Au Moyen Âge, chaque maison avait son enseigne, afin qu'on pût la reconnaître, même si aucun commerce n'y était exercé. Mais le plus souvent, ces enseignes étaient sculptées dans la pierre ou le bois de la façade. Les enseignes pendantes étaient peintes soit sur des planches, soit sur des plaques de métal aux bords souvent découpés. Il en subsiste encore un grand nombre, en Angleterre et en Allemagne, datant du xvie au xviiie s., intéressantes par les potences de ferronnerie auxquelles elles sont attachées plus que par les motifs peints, généralement très frustes. Il n'est pas douteux pourtant que les meilleurs artistes, au Moyen Âge et sous la Renaissance, au moins, n'auraient pas répugné à de tels travaux, en un temps où ils acceptaient volontiers de peindre des drapeaux, des écussons ou des bois de lance. Et comme ils peignaient aussi, en Italie et en Allemagne, des façades entières de maisons, certaines parties de ces décors devaient souvent constituer l'enseigne sous le nom de laquelle elles étaient connues. On réservera cependant ici la qualité d'enseigne à celles qui constituaient la publicité de quelque commerce. »
Extrait de l’article Enseigne peinte, du Dictionnaire de la peinture, Larousse
Même type de renseignements sur différents sites :
« Les enseignes, bien que souvent belles, esthétiques, ne servaient pas seulement à la décoration des villes. Elles avaient une fonction sociale très utile pour la population et représentaient un langage clair et sans ambiguïté, langage qui devait être reconnu par tous et surtout par les illettrés, soit la majorité de la population.
Les enseignes se sont imposées tout naturellement pour indiquer les échoppes des différents corps de métiers, mais elles servaient également d’adresses à une époque où les rues des villes manquaient non seulement de géométrie mais de noms et de numéros.
Les enseignes ont des formes d’objets qui présentent aux passants le travail fait par l’artisan : Ce sera par exemple une chaise, une cuiller, un plat d’étain, une clé pour le serrurier, un clou pour celui qui en fabrique, une queue de renard pour le fourreur…. Un charcutier aura un cochon ou une saucisse, un vigneron une grappe, un négociant en vin un tonneau, une boulangerie aura une brioche….l’imagination des fabricants d’enseignes était sans limite, surtout si le client était fortuné. Elles étaient fabriquées principalement en fer forgé, tôle, bois, pierre. »
Les enseignes médiévales, sur Médiéval et Moyen-Age
Voir aussi :
- Les enseignes de la rue médiévale, Le Faiseur de ripailles
- Recherche historique sur les enseignes 1ère partie , 2ème partie et 3ème partie, sur le blog Chroniques du temps passé
- l’ article en ligne Enseignes du Dictionnaire mondial des images, qui présente un historique succin et une belle enseigne peinte de boulangerie russe.
- celui du Grand dictionnaire universel Larousse du XIXe siècle, sur Google Livres, très détaillé.
- Géographie historique et culturelle de l’Europe, chapitre : Géographie d’une mémoire collective : les enseignes en France sous l’ancien régime, Sylvain Livernet, p. 262 en partie en ligne sur Google Livres ou disponible à la BM de Lyon
Le catalogue Enseignes du Musée Carnavalet (site Musée Carnavalet, département des enseignes), ne présente qu’un bref historique assez semblable et une collection de photos d’enseignes classées par métiers où ni boulangers ni cordonniers ne sont particulièrement représentés.
Nous n’avons pu consulter le Traité historique et très curieux des anciennes enseignes et étendards de France, Auguste Galland, que la Bibliothèque ne possède pas.
Nous n’avons pas trouvé de documents spécialisés dans les enseignes de boulangers ou de cordonniers, même si on en trouve quelques unes mentionnées dans la plupart des ouvrages.
En revanche on peut trouver quelques documents par ville notamment le très complet
L’enseigne : son histoire, sa philosophie, ses particularités, les boutiques, les maisons, la rue, la réclame commerciale à Lyon, John Grand-Carteret, en ligne sur Gallica ou Les enseignes de Paris, Jean-Jules Dufour qui présente plusieurs occurrences de cordonniers notamment.
Sur Google Livres : Un élément de sociabilité : les enseignes rouennaises à la fin du Moyen-âge, Philippe Cailleux, dans La rue, lieu de sociabilité ?
Et sur des blogs :
Les enseignes de Liège en pierre sculptée, dossier réalisé par Malou Grimbérieux
Enseignes parisiennes d’hier et d’aujourd’hui, blog photos
Vitrines, devantures et enseignes parisiennes, blog Paris en détail, Paris à la loupe.
Enfin, un texte Enseignes de Conflans, sur le site de l’académie de Grenoble.
Bonnes lectures !
Précisons tout d’abord qu’il n’existe pas énormément de documentations entièrement consacrées aux enseignes, et surtout qu’elles donnent un peu toutes les mêmes informations sur l’historique de l’enseigne, son expansion au Moyen-âge, sur pierre, bois ou métal puis ses évolutions et celles de la réglementation jusqu’aux enseignes lumineuses d’aujourd’hui.
«Il semble bien que l'on puisse considérer comme des enseignes les fresques peintes à l'extérieur de certaines boutiques de Pompéi : celle, par exemple, qui montre une marchande à son comptoir, s'apprêtant à servir à boire à un client assis, sans doute dans l'un des débits de boissons, fort nombreux, de la ville. Une autre fresque, représentant des ouvriers teinturiers teignant, cardant et séchant une étoffe, jouait probablement le même rôle.
Au Moyen Âge, chaque maison avait son enseigne, afin qu'on pût la reconnaître, même si aucun commerce n'y était exercé. Mais le plus souvent, ces enseignes étaient sculptées dans la pierre ou le bois de la façade. Les enseignes pendantes étaient peintes soit sur des planches, soit sur des plaques de métal aux bords souvent découpés. Il en subsiste encore un grand nombre, en Angleterre et en Allemagne, datant du xvie au xviiie s., intéressantes par les potences de ferronnerie auxquelles elles sont attachées plus que par les motifs peints, généralement très frustes. Il n'est pas douteux pourtant que les meilleurs artistes, au Moyen Âge et sous la Renaissance, au moins, n'auraient pas répugné à de tels travaux, en un temps où ils acceptaient volontiers de peindre des drapeaux, des écussons ou des bois de lance. Et comme ils peignaient aussi, en Italie et en Allemagne, des façades entières de maisons, certaines parties de ces décors devaient souvent constituer l'enseigne sous le nom de laquelle elles étaient connues. On réservera cependant ici la qualité d'enseigne à celles qui constituaient la publicité de quelque commerce. »
Extrait de l’article Enseigne peinte, du Dictionnaire de la peinture, Larousse
Même type de renseignements sur différents sites :
« Les enseignes, bien que souvent belles, esthétiques, ne servaient pas seulement à la décoration des villes. Elles avaient une fonction sociale très utile pour la population et représentaient un langage clair et sans ambiguïté, langage qui devait être reconnu par tous et surtout par les illettrés, soit la majorité de la population.
Les enseignes se sont imposées tout naturellement pour indiquer les échoppes des différents corps de métiers, mais elles servaient également d’adresses à une époque où les rues des villes manquaient non seulement de géométrie mais de noms et de numéros.
Les enseignes ont des formes d’objets qui présentent aux passants le travail fait par l’artisan : Ce sera par exemple une chaise, une cuiller, un plat d’étain, une clé pour le serrurier, un clou pour celui qui en fabrique, une queue de renard pour le fourreur…. Un charcutier aura un cochon ou une saucisse, un vigneron une grappe, un négociant en vin un tonneau, une boulangerie aura une brioche….l’imagination des fabricants d’enseignes était sans limite, surtout si le client était fortuné. Elles étaient fabriquées principalement en fer forgé, tôle, bois, pierre. »
Les enseignes médiévales, sur Médiéval et Moyen-Age
Voir aussi :
- Les enseignes de la rue médiévale, Le Faiseur de ripailles
- Recherche historique sur les enseignes 1ère partie , 2ème partie et 3ème partie, sur le blog Chroniques du temps passé
- l’ article en ligne Enseignes du Dictionnaire mondial des images, qui présente un historique succin et une belle enseigne peinte de boulangerie russe.
- celui du Grand dictionnaire universel Larousse du XIXe siècle, sur Google Livres, très détaillé.
- Géographie historique et culturelle de l’Europe, chapitre : Géographie d’une mémoire collective : les enseignes en France sous l’ancien régime, Sylvain Livernet, p. 262 en partie en ligne sur Google Livres ou disponible à la BM de Lyon
Le catalogue Enseignes du Musée Carnavalet (site Musée Carnavalet, département des enseignes), ne présente qu’un bref historique assez semblable et une collection de photos d’enseignes classées par métiers où ni boulangers ni cordonniers ne sont particulièrement représentés.
Nous n’avons pu consulter le Traité historique et très curieux des anciennes enseignes et étendards de France, Auguste Galland, que la Bibliothèque ne possède pas.
Nous n’avons pas trouvé de documents spécialisés dans les enseignes de boulangers ou de cordonniers, même si on en trouve quelques unes mentionnées dans la plupart des ouvrages.
En revanche on peut trouver quelques documents par ville notamment le très complet
L’enseigne : son histoire, sa philosophie, ses particularités, les boutiques, les maisons, la rue, la réclame commerciale à Lyon, John Grand-Carteret, en ligne sur Gallica ou Les enseignes de Paris, Jean-Jules Dufour qui présente plusieurs occurrences de cordonniers notamment.
Sur Google Livres : Un élément de sociabilité : les enseignes rouennaises à la fin du Moyen-âge, Philippe Cailleux, dans La rue, lieu de sociabilité ?
Et sur des blogs :
Les enseignes de Liège en pierre sculptée, dossier réalisé par Malou Grimbérieux
Enseignes parisiennes d’hier et d’aujourd’hui, blog photos
Vitrines, devantures et enseignes parisiennes, blog Paris en détail, Paris à la loupe.
Enfin, un texte Enseignes de Conflans, sur le site de l’académie de Grenoble.
Bonnes lectures !
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