Question d'origine :
Bonjour,
Je m'interroge sur la fonction du bâtiment placé au croisement de l'avenue Rockefeller et le boulevard Pinel à Lyon 8e.
Voici ce que dit le cadastre à ce sujet :
Nom du CDIF de référence LYON VILLE
Nom de la commune LYON 8EME
Identifiant cadastral de la feuille 000 AM 01
Le bâtiment en question sans entrée apparente et borné de hauts murs sans fenêtre, est située entre la mosquée de Lyon et le tram. Entre le boulevard Pinel et un terrain vague...
Voici un aperçu Google Street View :
https://www.google.fr/maps/@45.739079,4 ... XRcpdQ!2e0
Auriez-vous des renseignements à ce sujet?
Merci,
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 11/02/2015 à 08h54
Il s’agit d’un réservoir d’eau qui reçoit l’eau en provenance des stations/sites de captage et la redistribue aux lyonnais.
En 1853, le préfet Vaïsse, confie le service de distribution de l’eau à la Compagnie générale des eaux de France. Elle s’engage à fournir 20 000 m3 d’eau au quotidien, puisée dans la nappe alluviale du Rhône et à équiper les voies de 120 bornes-fontaines supplémentaires.
La Compagnie construit l’usine de Saint-Clair. L’installation comprend des galeries filtrantes séparées du Rhône par un mur de 3 m de profondeur pour forcer la circulation de l’eau dans le sol et l’installation de trois pompes de Cornouailles dont une pompe bas service refoulant 1200 m3/heure à 5 bars, une pompe haut service refoulant 360 m3/heure à 10 bar, la troisième pompe permettant le secours du bas ou du haut service (chaque pompe mesure 20 m de hauteur, le balancier pèse 35 tonnes, le cylindre-vapeur mesure 2,60 m de diamètre). Ces pompes fonctionneront jusqu’en 1910. Sur les trois pompes, il en reste une en place qu’il est possible de visiter sur demande (contact possible avec l’association l’Eau à Lyon et la Pompe de Cornouailles).
Une annexe au traité de concession est signée en 1857 en vue d’alimenter en eau la colline de Fourvière, ce qui sera réalisé à partir de la tour métallique de Montessuy, petit réservoir d’équilibre perché au sommet d’une tour de 55 m de haut.
En 1896, on décide d’augmenter le débit par la création d’une station de pompage, en tirant l’eau de puits sur la rive gauche du Rhône, dite du Grand Camp (l’actuel Transbordeur). La force motrice des pompes est la vapeur. L’originalité porte sur le remplissage du bassin d’aspiration des pompes par siphonage direct de la nappe phréatique dans chacun des puits, ce qui évitait l’installation d’une pompe à vapeur sur chacun des puits (une innovation pour l’époque).
On décide d’abandonner les puits dans les années 70 trop proches du Rhône pour le captage de Crépieux-Charmy. On construit et met en service alors 2 usines modernes : en 1971 celle ce Crépieux, en 1976, celle de Croix-Luizet. D’autres usines sont construites , dont en 1984, celle de La Pape, une usine de secours.
Il existe aujourd’hui 62 réservoirs, 11 sites de captage et 11 usines d’épuration
Au total, le réservoir/site de Bron-Vinatier qui compte les deux plus anciennes cuves (1894) recèle 74 millions de litres d'eau potable (un tiers de la consommation du Grand Lyon) qui desservent les robinets des Lyonnais de la Presqu'île, du bas de Vaise, et de l'ensemble de la rive gauche (5e, 6e, 8e et 7e arrondissements).
Cet ouvrage fonctionne en équilibre avec celui de Saint Clair (capacité de stockage de 18 500 mètres cubes) alimenté directement par l’usine de Croix Luizet.
Chaque année, de février à juin, au moment où la consommation d'eau est la plus faible, les trente-cinq réservoirs d'eau de l'agglomération lyonnaise sont tour à tour vidés de leur substance et désinfectés pour garder une bonne qualité d'eau et vérifier l'état intérieur de la cuve. Vous trouverez dans la base Photographes en Rhône-Alpes une photographie du réservoir en cours de nettoyage.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter