Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaite savoir pourquoi selon l'Islam, la viande doit être Halal mais pas le poisson.
Par avance merci pour votre réponse,
Cordialement,
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/02/2016 à 08h35
Bonjour,
Le mot halal (arabe : حلال [ḥalāl], permis ; licite) est un concept émanant des sources scripturaires musulmanes : Le Coran et La Sunna.
Il définitce qui est permis et licite dans la vie du musulman. Il est opposé au « Harâm » qui renvoie à ce qui est interdit.
[...]
Une viande (Halal) licite à la consommation du musulman est une viande obtenue d'un animal licite et sain du point de vue Islamique, sacrifié pour Dieu le Tout Puissant selon les principes de l'Islam.
L'animal licite
Les animaux autorisés à la consommation par Dieu peuvent être divisés en en deux types :
Les animaux vivant dans l'eau (salée ou douce) comme les poissons : ils sont tous Halal sans condition sur leur abattage. Si les poissons de mer (eau salée) sont retrouvés morts, ils sont licites (Halal) et propres à la consommation humaine. Ce cas n'est pas valable pour les poissons d'eau douce.
source : L’Association Rituelle de la Grande Mosquée de Lyon (ARGML)
Elle a été créée en 1995 par la Grande Mosquée de Lyon. Régie par la loi de 1901, l’ARGML est un organisme indépendant à but non lucratif. Sa vocation est d’assurer le contrôle et la certification halal des viandes, produits agro-alimentaires, produits d’hygiène et cosmétiques, destinés à la consommation de la communauté musulmane.
Voici par ailleurs ce qu'explique Mohammed Hocine Benkheira, maître de conférences à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, section Sciences religieuses (Sorbonne) :
Tuer le poisson ne revient pas à verser le sang - ou bien parce qu'il en serait dépourvu totalement, ou bien parce qu'il n'aurait pas les mêmes qualités que le sang du bétail et des oiseaux. Une hypothèse à envisager est que l'opposition entre animaux terrestres et animaux aquatiques recouvre l'opposition entre chaleur et froideur. Selon la médecine arabo-musulmane, le sang « est de caractère chaud et humide » (Poème, 17). Les quadrupèdes comme les oiseaux vivants sont chauds également au toucher ; cette chaleur disparaît après la mort. Par ailleurs, on doit s'abstenir de découper la carcasse de la victime, après l'avoir égorgée, alors qu'elle est encore chaude ; il est d'usage de la laisser « refroidir », car, dit-on, cela devient plus aisé. Cela permet de comprendre la nécessité à la fois de la saignée et de la mise à mort. L'une et l'autre doivent avoir lieu afin de débarrasser l'animal de sa chaleur naturelle, synonyme de vie. Or le poisson, même vivant, est froid ; il n'a donc pas besoin d'être abattu rituellement. Pourtant selon un juriste châficite, si égorger les animaux marins est réprouvé, cela est permis dans le cas d'une bête de grande taille et qui survit longtemps hors de l'eau (Farq, II, 1024). C'est parce que le sang est chaud et que la vie de son côté implique la chaleur, que l'on en est venu à identifier sang et vie, et, de là, à faire du sang le siège de la vie. Du même coup, tout être dépourvu de sang relèvera ou bien - comme les végétaux - du monde inanimé (jamâd), ou bien - comme les insectes - d'un univers à la lisière du vivant.
source : Islam et interdits alimentaires : juguler l'animalité / Mohammed Hocine Benkheira
Bonne journée.
Le mot halal (arabe : حلال [ḥalāl], permis ; licite) est un concept émanant des sources scripturaires musulmanes : Le Coran et La Sunna.
Il définit
[...]
Une viande (Halal) licite à la consommation du musulman est une viande obtenue d'un animal licite et sain du point de vue Islamique, sacrifié pour Dieu le Tout Puissant selon les principes de l'Islam.
L'animal licite
Les animaux autorisés à la consommation par Dieu peuvent être divisés en en deux types :
Les animaux vivant dans l'eau (salée ou douce) comme les poissons : ils sont tous Halal sans condition sur leur abattage. Si les poissons de mer (eau salée) sont retrouvés morts, ils sont licites (Halal) et propres à la consommation humaine. Ce cas n'est pas valable pour les poissons d'eau douce.
source : L’Association Rituelle de la Grande Mosquée de Lyon (ARGML)
Elle a été créée en 1995 par la Grande Mosquée de Lyon. Régie par la loi de 1901, l’ARGML est un organisme indépendant à but non lucratif. Sa vocation est d’assurer le contrôle et la certification halal des viandes, produits agro-alimentaires, produits d’hygiène et cosmétiques, destinés à la consommation de la communauté musulmane.
Voici par ailleurs ce qu'explique Mohammed Hocine Benkheira, maître de conférences à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, section Sciences religieuses (Sorbonne) :
Tuer le poisson ne revient pas à verser le sang - ou bien parce qu'il en serait dépourvu totalement, ou bien parce qu'il n'aurait pas les mêmes qualités que le sang du bétail et des oiseaux. Une hypothèse à envisager est que l'opposition entre animaux terrestres et animaux aquatiques recouvre l'opposition entre chaleur et froideur. Selon la médecine arabo-musulmane, le sang « est de caractère chaud et humide » (Poème, 17). Les quadrupèdes comme les oiseaux vivants sont chauds également au toucher ; cette chaleur disparaît après la mort. Par ailleurs, on doit s'abstenir de découper la carcasse de la victime, après l'avoir égorgée, alors qu'elle est encore chaude ; il est d'usage de la laisser « refroidir », car, dit-on, cela devient plus aisé. Cela permet de comprendre la nécessité à la fois de la saignée et de la mise à mort. L'une et l'autre doivent avoir lieu afin de débarrasser l'animal de sa chaleur naturelle, synonyme de vie. Or le poisson, même vivant, est froid ; il n'a donc pas besoin d'être abattu rituellement. Pourtant selon un juriste châficite, si égorger les animaux marins est réprouvé, cela est permis dans le cas d'une bête de grande taille et qui survit longtemps hors de l'eau (Farq, II, 1024). C'est parce que le sang est chaud et que la vie de son côté implique la chaleur, que l'on en est venu à identifier sang et vie, et, de là, à faire du sang le siège de la vie. Du même coup, tout être dépourvu de sang relèvera ou bien - comme les végétaux - du monde inanimé (jamâd), ou bien - comme les insectes - d'un univers à la lisière du vivant.
source : Islam et interdits alimentaires : juguler l'animalité / Mohammed Hocine Benkheira
Bonne journée.
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