Sport
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 13/02/2016 à 16h57
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Question d'origine :
Comment le sport est il devenu un phénomène de masse ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/02/2016 à 13h37
Bonjour,
Pour trouver l’origine du sport comme phénomène populaire, il faut remonter assez loin dans l’histoire de l’humanité, jusqu’à l’Antiquité : les jeux olympiques sont créés au cours du VIIIe siècle avant J-C dans le cadre d’un festival religieux en l’honneur de Zeus.
En Egypte, existaient de nombreux concours sportifs dans le cadre de fêtes religieuses, dont certaines étaient très importantes (fête de la Vallée, fête d’Opet), et d’autres données pour une occasion particulière comme la construction d’un temple ou d’une pyramide. Comme les jeux olympiques, ces compétitions revêtent donc un caractère sacré :
Ces fêtes, souvent accompagnées de sacrifices aux dieux, ne sont pas sans rappeler les Jeux olympiques ne serait-ce que par leur caractère sacré. Tout commençait par des visites aux temples des dieux, par des hymnes, par des banquets donnés en l’honneur des divinités et par des sacrifices d’animaux. Les fêtes se terminaient aussi par des sacrifices honorifiques.
Aux Jeux olympiques, sacrés par essence, une trêve imposait la paix entre les cités. Il était interdit de porter atteinte à un athlète qui se rendait aux Jeux. Les guerres devaient cesser pendant la durée des Jeux. Quand les athlètes allaient d’Elis, petite cité organisatrice des Jeux, à Olympie, ils honoraient plusieurs fois les dieux. Lorsqu’ils arrivaient sur le lieu des épreuves, ils faisaient, en compagnie des officiels, des prêtres, des entraîneurs, des ambassadeurs… des sacrifices en l’honneur de Zeus. […]
Les épreuves sportives, tant grecques qu’égyptiennes, avaient donc un caractère sacré très important. Les clôtures des Jeux égyptiens et grecs se ressemblaient étonnamment. A Olympie, tout se terminait dans le temple de Zeus avec la remise des récompenses. De même, en Egypte, après avoir rendu hommage aux dieux, le pharaon distribuait les récompenses. A Olympie, il s’agissait de couronnes, en Egypte très souvent de colliers. En Grèce, les épreuves athlétiques étaient souvent suivies de concours de musique, de théâtre ou de danse. Aucune fête en Egypte ne se faisait en Egypte sans des instrumentistes ou des chanteurs. Un banquet réunissait au Prytanée les sénateurs, les vainqueurs et les personnalités grecs. En Egypte, un banquet rassemblait les notables et les vainqueurs des épreuves. Dès lors, dans l’un ou l’autre pays, les champions étaient honorés par leur famille, leur région ou leur ville.
Source : L’origine des sports olympiques : dès les chinois et les égyptiens, Violaine Vanoyeke
En Chine, c’est dans le cadre des fêtes impériales qu’on assistait à des épreuves sportives, y compris des spectacles de sportifs ou d’artistes étrangers venus de Grèce, de Syrie, d’Italie :
Ces fêtes impériales aux spectacles variés avaient traversé les âges et les dynasties. Ces artistes sportifs passaient toujours de ville en ville au XXe siècle. Ils avaient conservé leurs traditions et leurs habitudes. Leurs exercices sportifs n’étaient ni dénués de sens, ni de philosophie, ni de poésie. Ils s’entraînaient encore selon les anciennes théories des sages, en prenant soin d’équilibrer leur corps et de respirer correctement.
Source : L’origine des sports olympiques : dès les chinois et les égyptiens, Violaine Vanoyeke
D’autres documents à consulter afin de poursuivre votre réflexion :
• Sport et civilisation: histoire et critique d'un phénomène social de masse, Michel Caillat
La confusion entretenue sur la définition même du mot permet aujourd'hui encore de faire croire que le sport a toujours existé. Rien n'est plus faux. Né avec le capitalisme industriel à la fin du 19ème siècle, il s'est progressivement institutionnalisé et développé au cours des cent dernières années pour devenir le plus grand spectacle de masse du monde. Secoué depuis ses origines par l'intrusion de l'argent, de la politique et de la violence, il fait face, de nos jours, à une crise profonde de son identité. Alors que toutes les autres institutions sont ouvertement mises en question, le sport échappe à tout vrai débat sur ses fonctions et sur ses valeurs. Le consensus sportif repose sur une mythologie née avec la doctrine philosophico-religieuse du rénovateur des jeux Olympiques, Pierre de Coubertin. L'esprit sportif apparaît comme un leurre tant est grand le fossé entre les idéaux proclamés et les réalités de la pratique. Ce livre, qui se veut outil pédagogique, s'efforce de retracer l'histoire de la pratique corporelle aujourd'hui dominante. Il constitue une analyse en profondeur du phénomène sportif et une contribution essentielle à la critique du sport.
• La paix par le sport, quand le mythe devient réalités, Joël Bouzou
Aujourd’hui, le sport a atteint au niveau mondial un stade de développement dont aucune autre activité humaine ne peut se targuer. Son impact sur les sociétés, sans considérations d’âges et sans frontières, lui octroie un potentiel de mobilisation hors pair. Cette puissance fédératrice inégalée lui confère une responsabilité : celle de se mettre au service de la paix.
Ces dernières années, on a pu constater une véritable prise de conscience du potentiel du sport pour soutenir les politiques de développement et les processus de maintien de la paix. Le sport est en effet un outil concret et pragmatique car il agit sur les générations futures et facilite les échanges entre peuples et communautés. Ses vertus structurantes fournissent un cadre de prévention à de multiples maux qui rongent les populations les plus exposées à la violence, la haine et la pauvreté.
Il est temps de rapprocher plus encore deux mondes qui se connaissent peu : les acteurs de la paix d’un côté et le formidable maillon du mouvement sportif de l’autre. Le sport mérite d’être davantage pris en considération et sollicité dans la gestion de crise et la reconstruction post-conflit, mais aussi plus globalement pour faire émerger les conditions nécessaires à une paix durable.
• Du jeu ancien au show sportif : la naissance d'un mythe, Georges Vigarello
Grâce à une réflexion sur le passage du jeu dans les sociétés d'Ancien Régime à l'invention du sport au XIXe siècle, Georges Vigarello explique comment les héros de l'Olympie moderne n'ont jamais été aussi fatigués de courir après la performance. Le sport en donnant à croire, convient aux exigences de l'image et du spectacle. Ces enjeux le soumettent donc à de nouvelles pressions : argent, médias.
• Passion sport : histoire d'une culture, Georges Vigarello
Une histoire des pratiques sportives, du Moyen Age à nos jours, accompagnée d'une importante iconographie : gravures, affiches, peintures, articles de journaux, portraits, photographies, etc.
• Le rôle de l’Etat dans le développement du sport en France au XXe siècle, H. Groenen, ENS, 2008
• Football et passions politiques, Manière de Voir n°39, juin 1998 (vous pouvez consulter cette revue à la BmL)
Bonnes recherches.
Pour trouver l’origine du sport comme phénomène populaire, il faut remonter assez loin dans l’histoire de l’humanité, jusqu’à l’Antiquité : les jeux olympiques sont créés au cours du VIIIe siècle avant J-C dans le cadre d’un festival religieux en l’honneur de Zeus.
En Egypte, existaient de nombreux concours sportifs dans le cadre de fêtes religieuses, dont certaines étaient très importantes (fête de la Vallée, fête d’Opet), et d’autres données pour une occasion particulière comme la construction d’un temple ou d’une pyramide. Comme les jeux olympiques, ces compétitions revêtent donc un caractère sacré :
Ces fêtes, souvent accompagnées de sacrifices aux dieux, ne sont pas sans rappeler les Jeux olympiques ne serait-ce que par leur caractère sacré. Tout commençait par des visites aux temples des dieux, par des hymnes, par des banquets donnés en l’honneur des divinités et par des sacrifices d’animaux. Les fêtes se terminaient aussi par des sacrifices honorifiques.
Aux Jeux olympiques, sacrés par essence, une trêve imposait la paix entre les cités. Il était interdit de porter atteinte à un athlète qui se rendait aux Jeux. Les guerres devaient cesser pendant la durée des Jeux. Quand les athlètes allaient d’Elis, petite cité organisatrice des Jeux, à Olympie, ils honoraient plusieurs fois les dieux. Lorsqu’ils arrivaient sur le lieu des épreuves, ils faisaient, en compagnie des officiels, des prêtres, des entraîneurs, des ambassadeurs… des sacrifices en l’honneur de Zeus. […]
Les épreuves sportives, tant grecques qu’égyptiennes, avaient donc un caractère sacré très important. Les clôtures des Jeux égyptiens et grecs se ressemblaient étonnamment. A Olympie, tout se terminait dans le temple de Zeus avec la remise des récompenses. De même, en Egypte, après avoir rendu hommage aux dieux, le pharaon distribuait les récompenses. A Olympie, il s’agissait de couronnes, en Egypte très souvent de colliers. En Grèce, les épreuves athlétiques étaient souvent suivies de concours de musique, de théâtre ou de danse. Aucune fête en Egypte ne se faisait en Egypte sans des instrumentistes ou des chanteurs. Un banquet réunissait au Prytanée les sénateurs, les vainqueurs et les personnalités grecs. En Egypte, un banquet rassemblait les notables et les vainqueurs des épreuves. Dès lors, dans l’un ou l’autre pays, les champions étaient honorés par leur famille, leur région ou leur ville.
Source : L’origine des sports olympiques : dès les chinois et les égyptiens, Violaine Vanoyeke
En Chine, c’est dans le cadre des fêtes impériales qu’on assistait à des épreuves sportives, y compris des spectacles de sportifs ou d’artistes étrangers venus de Grèce, de Syrie, d’Italie :
Ces fêtes impériales aux spectacles variés avaient traversé les âges et les dynasties. Ces artistes sportifs passaient toujours de ville en ville au XXe siècle. Ils avaient conservé leurs traditions et leurs habitudes. Leurs exercices sportifs n’étaient ni dénués de sens, ni de philosophie, ni de poésie. Ils s’entraînaient encore selon les anciennes théories des sages, en prenant soin d’équilibrer leur corps et de respirer correctement.
Source : L’origine des sports olympiques : dès les chinois et les égyptiens, Violaine Vanoyeke
D’autres documents à consulter afin de poursuivre votre réflexion :
• Sport et civilisation: histoire et critique d'un phénomène social de masse, Michel Caillat
La confusion entretenue sur la définition même du mot permet aujourd'hui encore de faire croire que le sport a toujours existé. Rien n'est plus faux. Né avec le capitalisme industriel à la fin du 19ème siècle, il s'est progressivement institutionnalisé et développé au cours des cent dernières années pour devenir le plus grand spectacle de masse du monde. Secoué depuis ses origines par l'intrusion de l'argent, de la politique et de la violence, il fait face, de nos jours, à une crise profonde de son identité. Alors que toutes les autres institutions sont ouvertement mises en question, le sport échappe à tout vrai débat sur ses fonctions et sur ses valeurs. Le consensus sportif repose sur une mythologie née avec la doctrine philosophico-religieuse du rénovateur des jeux Olympiques, Pierre de Coubertin. L'esprit sportif apparaît comme un leurre tant est grand le fossé entre les idéaux proclamés et les réalités de la pratique. Ce livre, qui se veut outil pédagogique, s'efforce de retracer l'histoire de la pratique corporelle aujourd'hui dominante. Il constitue une analyse en profondeur du phénomène sportif et une contribution essentielle à la critique du sport.
• La paix par le sport, quand le mythe devient réalités, Joël Bouzou
Aujourd’hui, le sport a atteint au niveau mondial un stade de développement dont aucune autre activité humaine ne peut se targuer. Son impact sur les sociétés, sans considérations d’âges et sans frontières, lui octroie un potentiel de mobilisation hors pair. Cette puissance fédératrice inégalée lui confère une responsabilité : celle de se mettre au service de la paix.
Ces dernières années, on a pu constater une véritable prise de conscience du potentiel du sport pour soutenir les politiques de développement et les processus de maintien de la paix. Le sport est en effet un outil concret et pragmatique car il agit sur les générations futures et facilite les échanges entre peuples et communautés. Ses vertus structurantes fournissent un cadre de prévention à de multiples maux qui rongent les populations les plus exposées à la violence, la haine et la pauvreté.
Il est temps de rapprocher plus encore deux mondes qui se connaissent peu : les acteurs de la paix d’un côté et le formidable maillon du mouvement sportif de l’autre. Le sport mérite d’être davantage pris en considération et sollicité dans la gestion de crise et la reconstruction post-conflit, mais aussi plus globalement pour faire émerger les conditions nécessaires à une paix durable.
• Du jeu ancien au show sportif : la naissance d'un mythe, Georges Vigarello
Grâce à une réflexion sur le passage du jeu dans les sociétés d'Ancien Régime à l'invention du sport au XIXe siècle, Georges Vigarello explique comment les héros de l'Olympie moderne n'ont jamais été aussi fatigués de courir après la performance. Le sport en donnant à croire, convient aux exigences de l'image et du spectacle. Ces enjeux le soumettent donc à de nouvelles pressions : argent, médias.
• Passion sport : histoire d'une culture, Georges Vigarello
Une histoire des pratiques sportives, du Moyen Age à nos jours, accompagnée d'une importante iconographie : gravures, affiches, peintures, articles de journaux, portraits, photographies, etc.
• Le rôle de l’Etat dans le développement du sport en France au XXe siècle, H. Groenen, ENS, 2008
• Football et passions politiques, Manière de Voir n°39, juin 1998 (vous pouvez consulter cette revue à la BmL)
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