Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerai bien connaitre le contexte climatologique de la taigua ainsi que sa biodiversité.
Je vous remercie,
Vachou
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 13/04/2016 à 14h44
Bonjour,
Futura-sciences donne les grandes lignes du climat de la taïga :
« Végétation ouverte avec buissons, conifères bas et, en Eurasie, bouleaux. La taïga est une zone de transition entre la forêt boréale et la toundra arctique. Le couvert forestier, dont la composition est semblable à la forêt boréale, est continu mais relativement ouvert. Le climat subarctique est marqué par des étés courts et frais avec des périodes prolongées d'ensoleillement et des hivers très froids. Les températures moyennes du mois le plus chaud se situent entre 10 et 15°C, mais les moyennes minimales d'hiver peuvent descendre au-dessous de -30°C. Les précipitations sont en général inférieures à 500 millimètres par an. »
Le site Climate data permet d’observer les courbes de température et les diagrammes climatiques de ces régions.
L’encyclopédie Universalis consacre plusieurs chapitres à la taïga dans différents articles : Amérique (Structure et milieu) :
« Taïga
La grande forêt de conifères ou taïga s'étend du sud de l'Alaska et du Canada jusqu'au littoral nord-occidental des États-Unis. Les arbres sont surtout des sempervirents, épicéas et pins. Saules et bouleaux croissent au bord des eaux, et des peupliers caractérisent en général les zones brûlées.
Vers la toundra, les arbres deviennent chétifs, alors qu'au sud, la taïga se mêle à la forêt caducifoliée. Les peuplements d'épicéas et de sapins à sous-étage arbustif ou herbacé pauvre sont les plus abondants. On compte un grand nombre de mammifères, d'oiseaux et d'insectes dans tout ce biome, mais la vie animale devient plus variée sur la frange sud, de climat moins rigoureux. Certains oiseaux sont sédentaires, comme le lagopède (Lagopus mutus), le beccroisé (Loxia), friand des graines de conifères, quelques rapaces prédateurs (hiboux, faucons). Ils sont très voisins de leurs homologues de l'Ancien Monde. Au contraire, les nombreux migrateurs qui profitent de l'abondance des insectes en été appartiennent en général à des groupes très différents : les Parulidés, passereaux typiques du Nouveau Monde, tiennent la place des Sylviidés (fauvettes) de l'Ancien Monde. »
Asie (Structure et milieu) :
« La taïga
La forêt occupe en Sibérie le vaste territoire compris entre le cercle polaire et les frontières méridionales de la Russie, exception faite de quelques plaines à végétation de prairie placées aux confins de la Mongolie.
Sa limite septentrionale n'est jamais tranchée. La transition avec la toundra s'effectue par une zone où l'arbre lutte contre des conditions climatiques hostiles, où s'aventurent quelques individus souffreteux, tordus par les vents. Quelques pointes audacieuses, lancées en direction du nord, accompagnent les grandes vallées où règnent des conditions climatiques un peu plus clémentes que sur les interfluves.
Partout, cependant, les hivers sont longs et rigoureux, avec des températures moyennes, pour le mois le plus froid, comprises entre − 6 0C et − 50 0C. Dans la plus grande partie de la Sibérie, la moyenne annuelle des températures est inférieure à 0 0C, si bien que les sols perpétuellement gelés s'y conservent. Ils dégèlent superficiellement chaque année, sur une épaisseur d'autant plus faible que l'été est plus court. La température moyenne mensuelle s'élève au-dessus de 10 0C durant un à trois mois. Ces températures supérieures à 10 0C sont indispensables aux arbres, comme le montre la coïncidence existant entre la limite septentrionale de la taïga et l'isotherme de 10 0C pour la température moyenne du mois le plus chaud. En dépit de la faiblesse des précipitations, comprises entre 200 et 400 mm par an, l'eau ne manque jamais pour les plantes, le prélèvement opéré par l'évaporation étant très modeste. Le cinquième des précipitations, au moins, se trouve disponible pour le drainage superficiel, si bien que, dès que la pente faiblit, surtout lorsque le sol est gelé en profondeur, les sols s'engorgent et des marécages ou des tourbières se forment, qui trouent la forêt.
Dense et sombre au sud, la taïga s'éclaircit progressivement vers le nord, à mesure que les conditions climatiques se font plus rigoureuses. Riche en épicéas, en pins sylvestres dans la plaine de Sibérie occidentale, elle est dominée par le mélèze en Sibérie orientale, avant de retrouver sa richesse floristique initiale sur les rives du Pacifique. Deux arbres à feuilles caduques se mêlent aux conifères dans toute la Sibérie méridionale : le bouleau et le peuplier-tremble.
L' épicéa résiste bien au froid en réduisant fortement son activité biologique durant les deux à cinq mois les plus rigoureux. Tous stomates fermés et la transpiration réduite, il supporte des températures de − 40 0C. La limite septentrionale de son aire est déterminée par l'insuffisante chaleur des étés et la trop grande brièveté de la saison végétative : il lui faut subir des températures quotidiennes supérieures à 5 0C durant 100 jours au moins. L'insuffisance du ravitaillement en eau et parfois le mauvais drainage fixent la limite orientale au-delà de laquelle l'épicéa est remplacé par le pin sylvestre. Ce pin occupe tous les postes écologiques défavorables. Capable de réduire sa transpiration et sa respiration à un niveau égal à la moitié de celui de l'épicéa, il supporte mieux que lui, tout à la fois, le gel hivernal et la sécheresse estivale. Un système radiculaire puissant lui permet d'aller chercher jusqu'à 3 m de profondeur, s'il le faut, les substances minérales et l'eau qui lui sont indispensables. Ses exigences vis-à-vis du sol ne sont d'ailleurs pas très grandes. Essence de lumière, le pin sylvestre fait partie du groupe des espèces pionnières de la taïga, mais son aire d'extension est limitée vers le nord par l'insuffisante chaleur des étés qui gêne sa reproduction.
Grâce à la caducité de ses aiguilles et à l'exceptionnelle capacité de résistance au froid de ses bourgeons, le mélèze déborde largement l'aire de l'épicéa et du pin sylvestre dans le domaine climatique continental extrême du Nord-Est sibérien, où règnent les températures les plus basses de l'hémisphère boréal. La variété de Sibérie orientale supporte des températures de − 70 0C, tandis que Larix decidua et Larix sibirica, communs en Sibérie occidentale, sont détruits à − 45 0C. Toutes ces variétés ont en commun de grandes exigences en eau et en lumière. Chaque année, le mélèze doit reconstruire rapidement sa frondaison au prix d'un intense métabolisme, la transpiration et la respiration étant plus élevées par unité de poids que pour tout autre conifère. Le long repos végétatif hivernal auquel il se soumet fait que le mélèze a une croissance lente, donnant naissance à un bois robuste, lourd de résine, résistant bien à l'humidité et recherché sur les marchés.
L'exploitation de ces forêts est rendue délicate par la présence, sur près du tiers de sa surface, de marécages qui, envahis par les sphaignes, se transforment en tourbières.
Le climat favorise la genèse des sols pauvres en éléments minéraux qui leur conviennent, les podzols. »
Ces deux articles abordent à la fois la climatologie et la biodiversité de la taïga.
Les ouvrages Taïga-toundra : au Nord, la démesure, dir. par Sophie Bobbé et Faunes des forets froides, G. Spinelli pourront compléter vos connaissances.
Vous pouvez aussi consulter l’article La forêt boréale canadienne sur le site Faune et flore du pays. Le site du Parlement européen a réalisé un dossier sur Les caractéristiques des forêts boréales qui vous permettra de confronter la biodiversité de la taïga européenne avec celle de la taïga canadienne.
Pour finir, l’ONF propose un article sur les forêts du monde dans lequel la taïga est abordée.
Pour aller plus loin :
- La toundra, la taïga et le réchauffement climatique sur Pour la science.
- La forêt boréale face aux changements climatiques sur Agence Science presse.
- Mondes polaires : hommes et biodiversités, des défis pour la science, sous la direction de Mireille Raccurt et Robert Chenorkian.
- Atlas des pôles : régions polaires : questions sur un avenir incertain, Eric Canobbio.
- Le monde polaire : mutations et transitions, sous la direction de Marie-Françoise André.
Bonne journée.
Futura-sciences donne les grandes lignes du climat de la taïga :
« Végétation ouverte avec buissons, conifères bas et, en Eurasie, bouleaux. La taïga est une zone de transition entre la forêt boréale et la toundra arctique. Le couvert forestier, dont la composition est semblable à la forêt boréale, est continu mais relativement ouvert. Le climat subarctique est marqué par des étés courts et frais avec des périodes prolongées d'ensoleillement et des hivers très froids. Les températures moyennes du mois le plus chaud se situent entre 10 et 15°C, mais les moyennes minimales d'hiver peuvent descendre au-dessous de -30°C. Les précipitations sont en général inférieures à 500 millimètres par an. »
Le site Climate data permet d’observer les courbes de température et les diagrammes climatiques de ces régions.
L’encyclopédie Universalis consacre plusieurs chapitres à la taïga dans différents articles : Amérique (Structure et milieu) :
« Taïga
La grande forêt de conifères ou taïga s'étend du sud de l'Alaska et du Canada jusqu'au littoral nord-occidental des États-Unis. Les arbres sont surtout des sempervirents, épicéas et pins. Saules et bouleaux croissent au bord des eaux, et des peupliers caractérisent en général les zones brûlées.
Vers la toundra, les arbres deviennent chétifs, alors qu'au sud, la taïga se mêle à la forêt caducifoliée. Les peuplements d'épicéas et de sapins à sous-étage arbustif ou herbacé pauvre sont les plus abondants. On compte un grand nombre de mammifères, d'oiseaux et d'insectes dans tout ce biome, mais la vie animale devient plus variée sur la frange sud, de climat moins rigoureux. Certains oiseaux sont sédentaires, comme le lagopède (Lagopus mutus), le beccroisé (Loxia), friand des graines de conifères, quelques rapaces prédateurs (hiboux, faucons). Ils sont très voisins de leurs homologues de l'Ancien Monde. Au contraire, les nombreux migrateurs qui profitent de l'abondance des insectes en été appartiennent en général à des groupes très différents : les Parulidés, passereaux typiques du Nouveau Monde, tiennent la place des Sylviidés (fauvettes) de l'Ancien Monde. »
Asie (Structure et milieu) :
« La taïga
La forêt occupe en Sibérie le vaste territoire compris entre le cercle polaire et les frontières méridionales de la Russie, exception faite de quelques plaines à végétation de prairie placées aux confins de la Mongolie.
Sa limite septentrionale n'est jamais tranchée. La transition avec la toundra s'effectue par une zone où l'arbre lutte contre des conditions climatiques hostiles, où s'aventurent quelques individus souffreteux, tordus par les vents. Quelques pointes audacieuses, lancées en direction du nord, accompagnent les grandes vallées où règnent des conditions climatiques un peu plus clémentes que sur les interfluves.
Partout, cependant, les hivers sont longs et rigoureux, avec des températures moyennes, pour le mois le plus froid, comprises entre − 6 0C et − 50 0C. Dans la plus grande partie de la Sibérie, la moyenne annuelle des températures est inférieure à 0 0C, si bien que les sols perpétuellement gelés s'y conservent. Ils dégèlent superficiellement chaque année, sur une épaisseur d'autant plus faible que l'été est plus court. La température moyenne mensuelle s'élève au-dessus de 10 0C durant un à trois mois. Ces températures supérieures à 10 0C sont indispensables aux arbres, comme le montre la coïncidence existant entre la limite septentrionale de la taïga et l'isotherme de 10 0C pour la température moyenne du mois le plus chaud. En dépit de la faiblesse des précipitations, comprises entre 200 et 400 mm par an, l'eau ne manque jamais pour les plantes, le prélèvement opéré par l'évaporation étant très modeste. Le cinquième des précipitations, au moins, se trouve disponible pour le drainage superficiel, si bien que, dès que la pente faiblit, surtout lorsque le sol est gelé en profondeur, les sols s'engorgent et des marécages ou des tourbières se forment, qui trouent la forêt.
Dense et sombre au sud, la taïga s'éclaircit progressivement vers le nord, à mesure que les conditions climatiques se font plus rigoureuses. Riche en épicéas, en pins sylvestres dans la plaine de Sibérie occidentale, elle est dominée par le mélèze en Sibérie orientale, avant de retrouver sa richesse floristique initiale sur les rives du Pacifique. Deux arbres à feuilles caduques se mêlent aux conifères dans toute la Sibérie méridionale : le bouleau et le peuplier-tremble.
L' épicéa résiste bien au froid en réduisant fortement son activité biologique durant les deux à cinq mois les plus rigoureux. Tous stomates fermés et la transpiration réduite, il supporte des températures de − 40 0C. La limite septentrionale de son aire est déterminée par l'insuffisante chaleur des étés et la trop grande brièveté de la saison végétative : il lui faut subir des températures quotidiennes supérieures à 5 0C durant 100 jours au moins. L'insuffisance du ravitaillement en eau et parfois le mauvais drainage fixent la limite orientale au-delà de laquelle l'épicéa est remplacé par le pin sylvestre. Ce pin occupe tous les postes écologiques défavorables. Capable de réduire sa transpiration et sa respiration à un niveau égal à la moitié de celui de l'épicéa, il supporte mieux que lui, tout à la fois, le gel hivernal et la sécheresse estivale. Un système radiculaire puissant lui permet d'aller chercher jusqu'à 3 m de profondeur, s'il le faut, les substances minérales et l'eau qui lui sont indispensables. Ses exigences vis-à-vis du sol ne sont d'ailleurs pas très grandes. Essence de lumière, le pin sylvestre fait partie du groupe des espèces pionnières de la taïga, mais son aire d'extension est limitée vers le nord par l'insuffisante chaleur des étés qui gêne sa reproduction.
Grâce à la caducité de ses aiguilles et à l'exceptionnelle capacité de résistance au froid de ses bourgeons, le mélèze déborde largement l'aire de l'épicéa et du pin sylvestre dans le domaine climatique continental extrême du Nord-Est sibérien, où règnent les températures les plus basses de l'hémisphère boréal. La variété de Sibérie orientale supporte des températures de − 70 0C, tandis que Larix decidua et Larix sibirica, communs en Sibérie occidentale, sont détruits à − 45 0C. Toutes ces variétés ont en commun de grandes exigences en eau et en lumière. Chaque année, le mélèze doit reconstruire rapidement sa frondaison au prix d'un intense métabolisme, la transpiration et la respiration étant plus élevées par unité de poids que pour tout autre conifère. Le long repos végétatif hivernal auquel il se soumet fait que le mélèze a une croissance lente, donnant naissance à un bois robuste, lourd de résine, résistant bien à l'humidité et recherché sur les marchés.
L'exploitation de ces forêts est rendue délicate par la présence, sur près du tiers de sa surface, de marécages qui, envahis par les sphaignes, se transforment en tourbières.
Le climat favorise la genèse des sols pauvres en éléments minéraux qui leur conviennent, les podzols. »
Ces deux articles abordent à la fois la climatologie et la biodiversité de la taïga.
Les ouvrages Taïga-toundra : au Nord, la démesure, dir. par Sophie Bobbé et Faunes des forets froides, G. Spinelli pourront compléter vos connaissances.
Vous pouvez aussi consulter l’article La forêt boréale canadienne sur le site Faune et flore du pays. Le site du Parlement européen a réalisé un dossier sur Les caractéristiques des forêts boréales qui vous permettra de confronter la biodiversité de la taïga européenne avec celle de la taïga canadienne.
Pour finir, l’ONF propose un article sur les forêts du monde dans lequel la taïga est abordée.
Pour aller plus loin :
- La toundra, la taïga et le réchauffement climatique sur Pour la science.
- La forêt boréale face aux changements climatiques sur Agence Science presse.
- Mondes polaires : hommes et biodiversités, des défis pour la science, sous la direction de Mireille Raccurt et Robert Chenorkian.
- Atlas des pôles : régions polaires : questions sur un avenir incertain, Eric Canobbio.
- Le monde polaire : mutations et transitions, sous la direction de Marie-Françoise André.
Bonne journée.
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