Hieronimus Bosch
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 16/04/2016 à 12h24
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Question d'origine :
Bonjour,
Grand amateur des Primitifs (flamands et autres) et de Bosch, en particulier, je sais que plusieurs textes circulant dans l'Europe d'alors et décrivant les affres de l'enfer et le sort réservé aux pécheurs ont pu inspirer sa peinture.
Toutefois, la question à laquelle je n'ai pu trouver de réponse pour le moment est celle-ci : l'imaginaire humain étant ce qu'il est, connaît-on, avant J. Bosch, dans l'art occidental ou ailleurs, des représentations analogues ; ou bien, est-il vraiment le premier à avoir fait jaillir de son esprit ce monde démoniaque et surréaliste avant l'heure ?
Merci de bien vouloir m'éclairer sur ce point.
Bien cordialement,
Lucien Schneider
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 18/04/2016 à 15h02
Bonjour,
Les peintures fascinantes de Jérôme Bosch, qui au premier abord nous apparaissent comme des visions oniriques délirantes, sont en fait l’illustration scrupuleuse de textes philosophiques et symboliques de son époque, comme le rappelle cet extrait de L’Industrie et l’art.
D’après l’historien de l’art suisse Frédéric Elsig, Jérôme Bosch aurait transposé l’univers de l’enluminure et de la sculpture dans le domaine de la peinture :
Au Moyen Age, tout atelier qui se respecte dispose de livres pour ses modèles, herbiers ou bestiaires servant à fabriquer des images de dévotion à destination des ecclésiastiques ou des riches particuliers. On y trouve des girafes courtaudes, des plantes exotiques, des tatous rondouillards à combiner aux scènes bibliques choisies par le commanditaire. Cha¬que élément a une signification, tel le chardon symbolisant le péché ou la chouette, le diable. Comme ses contemporains, Jérôme Bosch pioche dans cette banque de données médiévale pour composer son bestiaire fantaisiste. On appelle cela des « diableries », genre que le Hollandais n'a pas inventé. Sauf que lui modernise la pratique. « Son coup de génie est d'avoir transposé l'univers de l'enluminure ou de la sculpture à la peinture », explique l'historien de l'art suisse Frédéric Elsig. Avec Bosch, les gargouilles dégringolent des hauteurs, les monstres ¬ailés décollent des stalles, les créatures fantastiques sortent de leurs vieux parchemins pour débouler en hordes démoniaques sur les panneaux de bois des retables destinés aux chapelles. Fini les piétés extatiques et sublimes d'un Hans Memling (1435/40-1494). La tentation et le péché font une entrée fracassante dans les sages canons de la peinture ¬religieuse. Fort de sa cavalerie pustulante et ballonnée, Bosch tire à boulets rouges sur les travers de ses semblables, l'avarice, la luxure, la gourmandise, et on en passe en cette époque d'hérésie et de mysticisme. Cela va sans dire, sans de très hauts appuis, l'artiste aurait pu finir à la potence. Mais la cour l'adule, il fait réfléchir, il aiguillonne, il bouscule. Le succès est retentissant. Jérôme Bosch, que l'on surnomme « le faiseur de diables », est bientôt réclamé dans toute l'Europe.
Source : La peinture de Jérôme Bosch, entre démons et merveilles
Le dossier Jérôme Bosch, le pinceau de l’imaginaire d’apparences.net décrypte plusieurs tableaux à la lumière des symboles religieux et des références alchimiques omniprésents dans son œuvre.
Pour approfondir, vous pouvez consulter ces ouvrages consacrés au peintre :
- Jérôme Bosch, Roger Van Schoute, Monique Verboomen
- Bosch, Larry Silver
- Hieronymus Bosch : le jardin des délices Hans Belting
- Bizarre : l'autre histoire de l'art Vincent Brocvielle
Bonne journée.
source : next.liberation.fr
Les peintures fascinantes de Jérôme Bosch, qui au premier abord nous apparaissent comme des visions oniriques délirantes, sont en fait l’illustration scrupuleuse de textes philosophiques et symboliques de son époque, comme le rappelle cet extrait de L’Industrie et l’art.
D’après l’historien de l’art suisse Frédéric Elsig, Jérôme Bosch aurait transposé l’univers de l’enluminure et de la sculpture dans le domaine de la peinture :
Au Moyen Age, tout atelier qui se respecte dispose de livres pour ses modèles, herbiers ou bestiaires servant à fabriquer des images de dévotion à destination des ecclésiastiques ou des riches particuliers. On y trouve des girafes courtaudes, des plantes exotiques, des tatous rondouillards à combiner aux scènes bibliques choisies par le commanditaire. Cha¬que élément a une signification, tel le chardon symbolisant le péché ou la chouette, le diable. Comme ses contemporains, Jérôme Bosch pioche dans cette banque de données médiévale pour composer son bestiaire fantaisiste. On appelle cela des « diableries », genre que le Hollandais n'a pas inventé. Sauf que lui modernise la pratique. « Son coup de génie est d'avoir transposé l'univers de l'enluminure ou de la sculpture à la peinture », explique l'historien de l'art suisse Frédéric Elsig. Avec Bosch, les gargouilles dégringolent des hauteurs, les monstres ¬ailés décollent des stalles, les créatures fantastiques sortent de leurs vieux parchemins pour débouler en hordes démoniaques sur les panneaux de bois des retables destinés aux chapelles. Fini les piétés extatiques et sublimes d'un Hans Memling (1435/40-1494). La tentation et le péché font une entrée fracassante dans les sages canons de la peinture ¬religieuse. Fort de sa cavalerie pustulante et ballonnée, Bosch tire à boulets rouges sur les travers de ses semblables, l'avarice, la luxure, la gourmandise, et on en passe en cette époque d'hérésie et de mysticisme. Cela va sans dire, sans de très hauts appuis, l'artiste aurait pu finir à la potence. Mais la cour l'adule, il fait réfléchir, il aiguillonne, il bouscule. Le succès est retentissant. Jérôme Bosch, que l'on surnomme « le faiseur de diables », est bientôt réclamé dans toute l'Europe.
Source : La peinture de Jérôme Bosch, entre démons et merveilles
Le dossier Jérôme Bosch, le pinceau de l’imaginaire d’apparences.net décrypte plusieurs tableaux à la lumière des symboles religieux et des références alchimiques omniprésents dans son œuvre.
Pour approfondir, vous pouvez consulter ces ouvrages consacrés au peintre :
- Jérôme Bosch, Roger Van Schoute, Monique Verboomen
- Bosch, Larry Silver
- Hieronymus Bosch : le jardin des délices Hans Belting
- Bizarre : l'autre histoire de l'art Vincent Brocvielle
Bonne journée.
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