Nom d'un fouet
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 10/05/2016 à 18h42
411 vues
Question d'origine :
Bonjour !
J'ai assisté, lors du festival Off d'Avignon 2015, à une représentation de "Mary Prince", récit autobiographique d'une esclave noire aux Etats-Unis.
L'auteure y évoque à plusieurs reprise un type de fouet (tressé ?) dont se sert le propriétaire de la plantation pour torturer ses esclaves.
Je cherche le nom de cet instrument. ll me semble que ça commence par un "g", mais n'en jurerais pas.
Pouvez-vous trouver l'info pour moi ?
Merci !
Marie
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 13/05/2016 à 09h09
Bonjour,
Nous avons d’abord pensé au sjambok, un fouet de cuir de rhinocéros mentionné dans une note accompagnant le récit de Mary Prince : La véritable histoire de Mary Prince : esclave antillaise (p. 18-19).
Mais après quelques recherches sur l’adaptation théâtrale portée par l’actrice Souria Adèle, nous trouvons qu’il s’agit de la rigoise, fouet en nerf de bœuf qui était utilisé pour punir les esclaves aux Antilles.
Le récit de Mary Prince est sans ambages. Comme lorsqu'elle décrit le moment où elle a été vendue sur le marché, à 12 ans : "on m'examinait et on me palpait comme un boucher qui va acheter un mouton ou un agneau". Viennent les scènes de maltraitance, les coups de rigoise, les heures passées à travailler et les furoncles aux pieds. "Je suis convaincue que personne en Angleterre ne savait ce qui se passait là-bas, dans ces îles atroces."
Source : Le témoignage édifiant de l'esclave Mary Prince adapté au théâtre par Souria Adèle, la1ere.francetvinfo.fr
Abolissez le fouet… et surtout, ne permettez pas qu’on y substitue la rigoise, comme il est arrivé plus d’une fois, et par exemple sur l’habitation de Bovis, puisque le ministère public reprochait à ce propriétaire non seulement son insurrection contre l’instruction élémentaire, mais aussi un châtiment de six à neuf coups de rigoise appliqués dans l’hôpital, à l’un de ses esclaves malade depuis longtemps. Connaît-on bien en France ces redoutables instruments de supplice ?... Laissons parler M. le procureur général de la Guadeloupe : « La rigoise dit-il, est une espèce de grosse et longue cravache formée de tendons de bœuf enroulés ou tordus ensemble. Arme terrible entre les mains d’un commandeur exercé, le fouet de corde, tel qu’il est consacré par l’usage, peut faire d’horribles blessures ; il coupe jusqu’à l’os. Vigoureusement maniée, la rigoise en nerf de bœuf briserait un membre. Entre eux, sous ce rapport, il y a peu de différence. Mais le fouet d’habitation est volumineux, la corde a 3 mètres, le manche, 0,6 m., il est visible, il n’a qu’une seule destination ; c’est un instrument de supplice. La rigoise, au contraire, peut être toujours à la main du commandeur ou du maître. Il est facile de la cacher ou d’excuser sa présence. C’est un instrument usuel ; on la porte sur le lieu de travail… »
Source : Abolitionnistes de l'esclavage et réformateurs des colonies : 1820-1851 : analyse et documents, Nelly Schmidt
Pour terminer, nous vous laissons avec cet extrait du monologue de Souria Adèle :
Bonne journée.
Nous avons d’abord pensé au sjambok, un fouet de cuir de rhinocéros mentionné dans une note accompagnant le récit de Mary Prince : La véritable histoire de Mary Prince : esclave antillaise (p. 18-19).
Mais après quelques recherches sur l’adaptation théâtrale portée par l’actrice Souria Adèle, nous trouvons qu’il s’agit de la rigoise, fouet en nerf de bœuf qui était utilisé pour punir les esclaves aux Antilles.
Le récit de Mary Prince est sans ambages. Comme lorsqu'elle décrit le moment où elle a été vendue sur le marché, à 12 ans : "on m'examinait et on me palpait comme un boucher qui va acheter un mouton ou un agneau". Viennent les scènes de maltraitance, les coups de rigoise, les heures passées à travailler et les furoncles aux pieds. "Je suis convaincue que personne en Angleterre ne savait ce qui se passait là-bas, dans ces îles atroces."
Source : Le témoignage édifiant de l'esclave Mary Prince adapté au théâtre par Souria Adèle, la1ere.francetvinfo.fr
Abolissez le fouet… et surtout, ne permettez pas qu’on y substitue la rigoise, comme il est arrivé plus d’une fois, et par exemple sur l’habitation de Bovis, puisque le ministère public reprochait à ce propriétaire non seulement son insurrection contre l’instruction élémentaire, mais aussi un châtiment de six à neuf coups de rigoise appliqués dans l’hôpital, à l’un de ses esclaves malade depuis longtemps. Connaît-on bien en France ces redoutables instruments de supplice ?... Laissons parler M. le procureur général de la Guadeloupe : « La rigoise dit-il, est une espèce de grosse et longue cravache formée de tendons de bœuf enroulés ou tordus ensemble. Arme terrible entre les mains d’un commandeur exercé, le fouet de corde, tel qu’il est consacré par l’usage, peut faire d’horribles blessures ; il coupe jusqu’à l’os. Vigoureusement maniée, la rigoise en nerf de bœuf briserait un membre. Entre eux, sous ce rapport, il y a peu de différence. Mais le fouet d’habitation est volumineux, la corde a 3 mètres, le manche, 0,6 m., il est visible, il n’a qu’une seule destination ; c’est un instrument de supplice. La rigoise, au contraire, peut être toujours à la main du commandeur ou du maître. Il est facile de la cacher ou d’excuser sa présence. C’est un instrument usuel ; on la porte sur le lieu de travail… »
Source : Abolitionnistes de l'esclavage et réformateurs des colonies : 1820-1851 : analyse et documents, Nelly Schmidt
Pour terminer, nous vous laissons avec cet extrait du monologue de Souria Adèle :
Bonne journée.
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