Question d'origine :
Bonjour,
La France connaît une immigration importante depuis longtemps et je me pose la question de savoir quel est le but de cette immigration et pourquoi la classe politique y est favorable.
Pourriez-vous m'aiguiller sur le sujet s'il vous plaît? Merci d'avance de votre réponse.
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 01/06/2016 à 15h06
Réponse du département Société :
Sur un sujet aussi complexe et changeant selon les époques, les lieux, les différentes politiques d’immigration, etc, il n’est pas possible d’affirmer des généralités sans risquer la confusion ou le contre-sens. Il est par contre souhaitable de s’informer auprès de sources sérieuses et multiples.
Le nombre :
Dans l’ouvrage « Répondre aux préjugés sur les migrations », on apprend que « la proportion d’étrangers en France est constante depuis 80 ans ».
Les données sur l’immigration sont toujours relatives. Pour être rigoureux, il faut préciser à quelle période on fait référence, par rapport à quelle donnée démographique intérieure (nombre d’habitants) ou extérieure (autres pays de référence), sur quelles sources on se base, etc. D’ailleurs, sur le site officiel du Ministère de l'intérieur, les acquisitions de la nationalité française de 1945 à nos jours sont représentées par un graphique qui indique que le nombre des acquisitions est en baisse par rapport à certaines années, dont l’année 2004.
Dans ce même document relativement court, vous trouverez aussi le rang de la France par rapport aux autres pays de l’OCDE (8ème rang).
Les politiques :
On peut commencer par lire des analyses de démographes, de sociologues ou des données officielles comme celles, par exemple, du Comité interministériel de contrôle de l'immigration. Ce comité vient de publier en ligne son rapport annuel sur les politiques d'asile et d'immigration en 2015.
La section 6 de ce rapport précise que « La lutte contre l’immigration irrégulière et la politique en faveur du retour des migrants (section 6) a également été l’un des grands axes des politiques migratoires en France en 2015. » Donc, rien ne permet d’affirmer que « la classe politique serait favorable à l’immigration » surtout par rapport à d'autres pays d'Europe, par exemple.
Le but :
Toujours dans un souci d’exigence et de sérieux, vous trouverez des éléments de réponse à votre question sur le site du Centre d’observation de la société qui publie les tendances de la société française analysées par des spécialistes.
Ainsi, la rubrique « Immigrés et étrangers » propose un article synthétique qui répond à la question : «Pourquoi les immigrés viennent-ils en France ? ».
On y apprend que les demandeurs d’asile ont différentes raisons de quitter leur pays pour vouloir trouver refuge en Europe et en France notamment.
« Un peu moins de 200 000 visas pour long séjour ont été accordés entre 2007 et 2012 en moyenne annuelle, selon le Comité interministériel de contrôle de l'immigration. Depuis l'arrêt de l'immigration de travail au milieu des années 1970, il s'agit pour l'essentiel de familles, principalement d'enfants ou de conjoints de Français ou d'étrangers installés régulièrement en France. Les 84 000 visas accordés à ce titre représentent 44 % de l'ensemble. 60 000 visas - 31 % des titres - ont été accordés à des étudiants. L'immigration économique n'arrive qu'en troisième position avec 18 700 visas - 10 % de l'ensemble. Enfin, 17 900 titres de séjour ont été accordés à titre humanitaire (notamment réfugiés et apatrides et étrangers malades) et 11 300 à titre divers.
Sur ces 200 000, tous ne restent pas durablement sur le sol français. Une partie des étudiants retournent travailler dans leur pays d'origine, certains des plus âgés rentrent au moment de leur retraite, etc. Au total, l'Insee estime que le solde migratoire - les entrées moins les sorties - se situerait aux alentours de 60 000 personnes par an dans les années récentes, en déduisant des entrées le nombre des personnes établies en France (immigrés ou non) qui quittent le pays. Une donnée approximative, car les sorties du territoire ne sont pas comptabilisées par l'administration française.
Ces chiffres ne portent que sur l'immigration régulière. Par définition, on ne dispose pas d'éléments précis sur l'immigration irrégulière. Les estimations qui circulent situent cette population entre 200 et 400 000 personnes, sans fondement précis. Les flux ne sont pas davantage estimés, mais on sait qu'environ 35 000 sans papiers sont expulsés chaque année et 35 000 régularisés. L'augmentation des expulsions au cours de ces dernières années s'est accompagnée d'une hausse importante des régularisations. L'année 2013 a été marquée par une baisse temporaire des expulsions, qui ont repris en 2014 selon le ministère alors que les régularisations ont diminué. »
Ces chiffres officiels datant de 2014, ils sont à nuancer en fonction des dernières données liées aux conflits en cours notamment au Moyen-Orient qui ont donné lieu à de nouveaux exodes pour des raisons de survie.
Un autre article de ce même site : «D'où viennent les immigrés ? ».
Pour répondre à votre curiosité, d’autres références d’ouvrages passionnants écrits par des spécialistes de cette question :
L'invention de l'immigré.
L'invention de la France.
Immigrer en France.
Parlons immigration en 30 questions.
Atlas des migrations.
Dico-Atlas des migrations.
un article du Monde de septembre 2015 : Les migrants : une chance pour l'économie.
et un article du site du Figaro de sept 2015 : Comment l'immigration impacte l'économie française.
Voici le lien sur une autre sélection de documents sur le théme des migrants récemment proposée par notre service du Guichet du savoir.
Bonne lecture.
Sur un sujet aussi complexe et changeant selon les époques, les lieux, les différentes politiques d’immigration, etc, il n’est pas possible d’affirmer des généralités sans risquer la confusion ou le contre-sens. Il est par contre souhaitable de s’informer auprès de sources sérieuses et multiples.
Le nombre :
Dans l’ouvrage « Répondre aux préjugés sur les migrations », on apprend que « la proportion d’étrangers en France est constante depuis 80 ans ».
Les données sur l’immigration sont toujours relatives. Pour être rigoureux, il faut préciser à quelle période on fait référence, par rapport à quelle donnée démographique intérieure (nombre d’habitants) ou extérieure (autres pays de référence), sur quelles sources on se base, etc. D’ailleurs, sur le site officiel du Ministère de l'intérieur, les acquisitions de la nationalité française de 1945 à nos jours sont représentées par un graphique qui indique que le nombre des acquisitions est en baisse par rapport à certaines années, dont l’année 2004.
Dans ce même document relativement court, vous trouverez aussi le rang de la France par rapport aux autres pays de l’OCDE (8ème rang).
Les politiques :
On peut commencer par lire des analyses de démographes, de sociologues ou des données officielles comme celles, par exemple, du Comité interministériel de contrôle de l'immigration. Ce comité vient de publier en ligne son rapport annuel sur les politiques d'asile et d'immigration en 2015.
La section 6 de ce rapport précise que « La lutte contre l’immigration irrégulière et la politique en faveur du retour des migrants (section 6) a également été l’un des grands axes des politiques migratoires en France en 2015. » Donc, rien ne permet d’affirmer que « la classe politique serait favorable à l’immigration » surtout par rapport à d'autres pays d'Europe, par exemple.
Le but :
Toujours dans un souci d’exigence et de sérieux, vous trouverez des éléments de réponse à votre question sur le site du Centre d’observation de la société qui publie les tendances de la société française analysées par des spécialistes.
Ainsi, la rubrique « Immigrés et étrangers » propose un article synthétique qui répond à la question : «Pourquoi les immigrés viennent-ils en France ? ».
On y apprend que les demandeurs d’asile ont différentes raisons de quitter leur pays pour vouloir trouver refuge en Europe et en France notamment.
« Un peu moins de 200 000 visas pour long séjour ont été accordés entre 2007 et 2012 en moyenne annuelle, selon le Comité interministériel de contrôle de l'immigration. Depuis l'arrêt de l'immigration de travail au milieu des années 1970, il s'agit pour l'essentiel de familles, principalement d'enfants ou de conjoints de Français ou d'étrangers installés régulièrement en France. Les 84 000 visas accordés à ce titre représentent 44 % de l'ensemble. 60 000 visas - 31 % des titres - ont été accordés à des étudiants. L'immigration économique n'arrive qu'en troisième position avec 18 700 visas - 10 % de l'ensemble. Enfin, 17 900 titres de séjour ont été accordés à titre humanitaire (notamment réfugiés et apatrides et étrangers malades) et 11 300 à titre divers.
Sur ces 200 000, tous ne restent pas durablement sur le sol français. Une partie des étudiants retournent travailler dans leur pays d'origine, certains des plus âgés rentrent au moment de leur retraite, etc. Au total, l'Insee estime que le solde migratoire - les entrées moins les sorties - se situerait aux alentours de 60 000 personnes par an dans les années récentes, en déduisant des entrées le nombre des personnes établies en France (immigrés ou non) qui quittent le pays. Une donnée approximative, car les sorties du territoire ne sont pas comptabilisées par l'administration française.
Ces chiffres ne portent que sur l'immigration régulière. Par définition, on ne dispose pas d'éléments précis sur l'immigration irrégulière. Les estimations qui circulent situent cette population entre 200 et 400 000 personnes, sans fondement précis. Les flux ne sont pas davantage estimés, mais on sait qu'environ 35 000 sans papiers sont expulsés chaque année et 35 000 régularisés. L'augmentation des expulsions au cours de ces dernières années s'est accompagnée d'une hausse importante des régularisations. L'année 2013 a été marquée par une baisse temporaire des expulsions, qui ont repris en 2014 selon le ministère alors que les régularisations ont diminué. »
Ces chiffres officiels datant de 2014, ils sont à nuancer en fonction des dernières données liées aux conflits en cours notamment au Moyen-Orient qui ont donné lieu à de nouveaux exodes pour des raisons de survie.
Un autre article de ce même site : «D'où viennent les immigrés ? ».
Pour répondre à votre curiosité, d’autres références d’ouvrages passionnants écrits par des spécialistes de cette question :
L'invention de l'immigré.
L'invention de la France.
Immigrer en France.
Parlons immigration en 30 questions.
Atlas des migrations.
Dico-Atlas des migrations.
un article du Monde de septembre 2015 : Les migrants : une chance pour l'économie.
et un article du site du Figaro de sept 2015 : Comment l'immigration impacte l'économie française.
Voici le lien sur une autre sélection de documents sur le théme des migrants récemment proposée par notre service du Guichet du savoir.
Bonne lecture.
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