Question d'origine :
Bonsoir,
Une question me taraude : pourquoi, dans les années 1990, les publicités Juvamine et Mercurochrome passaient 3 (voire plus) fois de suite dans la page de publicité ?
Pourquoi ce matraquage ? Et pourquoi ne le font-ils plus, après tout ?
Merci !
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/06/2016 à 09h41
Bonjour,
Dans les années 1990 l'agence de pub Business créée par Thierry Ardisson créaient effectivement des spots publicitaires au format court et répétitif créant une rupture dans le déroulé habituel des écrans publicitaires.
Depuis 1978, Business revendique en effet son style inimitable : pubs courtes, slogans mythiques, musiques mémorables et médiaplanning puissant.
Tropico, Karglass, Optic 2000, Ovomaltine, Lapeyre, c'est eux ! Des publicités aux slogans et aux musiques ancrées dans la mémoire collective !
Le slogan de la maison Business "Nos slogans cognent, nos campagne frappent. Forcément, nos voisins se plaignent du bruit".
Voir aussi Thierry Ardisson et le site officiel de l'agence Business.
Laurent Delassus, dans son ouvrage intitulé La musique au service du marketing : l’impact de la musique dans la relation clients, indique :
les spots répétitfs (« si ju va bien, c’est Juvamine » ou les récentes publicités Leclerc) ont créé une rupture dans le déroulé habituel des écrans. Cette anomalie, même si elle a suscité l’agacement et une appréciation souvent très négative, a néanmoins parfaitement rempli son rôle puisque le taux de reconnaissance de ces marques s’est nettement accru. Et parfois, cet objectif seul peut largement le contenter, car se faire connaître est un enjeu primordial du marketing.
C’est donc dans le contraste que se crée la distinction .
Juvamine a aujourd'hui changé d'axe et opte pour l'autodérision.
Vous retrouverez un avant / après sur le site Tamerelapub.com
Lire aussi Les publicités répétitives sur jaimepaslespubs.wordpress.com
Mais il est bien difficile de changer d'image !
L'exemple du slogan emblématique de Juvamine, «Si juvabien, c'est Juvamine» (créé par Business), illustre à la fois l'importance de celui-ci dans la notoriété d'une marque et sa sensibilité aux phénomènes d'usure. Les laboratoires Juva Santé et leur agence Australie tournent en dérision la fameuse signature, incarnée par un comédien affublé de couleurs criardes et d'un arc-en-ciel ridicule. «Le cas du slogan diffère nettement de celui d'une égérie, souligne Éric Bousquet. Dans sa vie, une marque rencontre une seule fois son slogan. Avec la musique, celui-ci est l'un des fondamentaux de la publicité. Une fois qu'un mot d'ordre a été retenu par le public, il est attribué à la marque, et il est impossible d'en changer s'il est enraciné.»
source : Touche pas à mon icône ! / Stratégies
Aujourd'hui, ce format répétitif agace plus qu'il n'attire (mais fonctionne quand même puisqu'on se rappelle de la marque). Et non, le "matraquage publicitaire" n'a pas cessé !
Comme l'indique cet article du Point en parlant de la publicité récente pour la marque de préservatifs Intimy :
À l'image des publicités Juvamine et Mercurochrome, cette marque de préservatifs espère vendre son produit par une méthode de répétition particulièrement agaçante. [...] Les résultats sont immédiats : Intimy figure depuis peu dans les conversations les plus animées sur Twitter. Mais les effets ne sont peut-être pas ceux que la marque espérait : plus de 14 000 tweets ces derniers jours témoignent de l'exaspération générale des téléspectateurs.
source : Sur TF1, la pub qui agace les téléspectateurs
Lire aussi :
- Intimy : la publicité très sexy qui énerve les téléspectateurs de TF1
- Une pub pour les préservatifs "Intimy" provoque le mécontentement des internautes
Fait intéressant : Juvamine, Mercurochrome et Intimy sont tous trois des produits des laboratoires Juva Santé...
Les formats des publicités évoluent sans cesse.
La mode est au format très long ou alors très court. Juvamine ou Mercurochrome ont fait place aux publicités à grand spectacle :
En France, c'est Chanel qui a ouvert le bal en novembre 2004. Deux minutes trente de pur glamour avec Nicole Kidman filmée par Baz Luhrmann, le réalisateur de Moulin Rouge, le tout diffusé un dimanche soir sur TF1 juste après le 20 Heures. Impact garanti : plus de 9 millions de téléspectateurs sous le charme, dont 40,6 % de ménagères. Depuis, les « coups » se sont multipliés. [...]
Cela n'empêche pas certaines agences de s'essayer à des formats originaux. Original, cela peut vouloir dire plus long. Mais cela signifie surtout plus court. Parmi les exemples récents, la saga Neuf par V en trois formats de 8, 20 et 30secondes, feu les films de 15 secondes SFR époque Publicis Conseil, le 10 secondes de Maaf (Asap), etc.
Mais la reine du genre est Business. Première agence télé avec plus de 45 000 spots diffusés en 2006, elle a fait du format court un principe fondateur et une marque de fabrique. Partant du principe que « le consommateur est publiphobe » et que « son temps est compté », dixit son président Éric Bousquet, Business a mis au point un « mix » redoutable : du court (5, 8, 10 ou 15 secondes), un slogan choc, une musique connue, des stars et un médiaplanning malin, sans oublier la répétition des messages. Un cocktail conçu, aux débuts de l'agence il y a près de trente ans, comme une riposte à la « publicité Séguéla ». « À l'époque, tout le monde faisait du film à très grand spectacle, très cher, la plupart du temps inabordable pour des annonceurs modestes, raconte Xavier Casile, directeur de création de Business. L'astuce a été de leur proposer pour le prix d'un seul spot plusieurs films plus courts, moins chers, répétés 60 ou 80fois. »
Énervants parfois, mais efficaces.
source : Pub TV / Stratégie
Bonne journée.
Dans les années 1990 l'agence de pub Business créée par Thierry Ardisson créaient effectivement des spots publicitaires au format court et répétitif créant une rupture dans le déroulé habituel des écrans publicitaires.
Depuis 1978, Business revendique en effet son style inimitable : pubs courtes, slogans mythiques, musiques mémorables et médiaplanning puissant.
Tropico, Karglass, Optic 2000, Ovomaltine, Lapeyre, c'est eux ! Des publicités aux slogans et aux musiques ancrées dans la mémoire collective !
Le slogan de la maison Business "Nos slogans cognent, nos campagne frappent. Forcément, nos voisins se plaignent du bruit".
Voir aussi Thierry Ardisson et le site officiel de l'agence Business.
Laurent Delassus, dans son ouvrage intitulé La musique au service du marketing : l’impact de la musique dans la relation clients, indique :
les spots répétitfs (« si ju va bien, c’est Juvamine » ou les récentes publicités Leclerc) ont créé une rupture dans le déroulé habituel des écrans. Cette anomalie, même si elle a suscité l’agacement et une appréciation souvent très négative, a néanmoins parfaitement rempli son rôle puisque le taux de reconnaissance de ces marques s’est nettement accru. Et parfois, cet objectif seul peut largement le contenter, car se faire connaître est un enjeu primordial du marketing.
Juvamine a aujourd'hui changé d'axe et opte pour l'autodérision.
Vous retrouverez un avant / après sur le site Tamerelapub.com
Lire aussi Les publicités répétitives sur jaimepaslespubs.wordpress.com
Mais il est bien difficile de changer d'image !
L'exemple du slogan emblématique de Juvamine, «Si juvabien, c'est Juvamine» (créé par Business), illustre à la fois l'importance de celui-ci dans la notoriété d'une marque et sa sensibilité aux phénomènes d'usure. Les laboratoires Juva Santé et leur agence Australie tournent en dérision la fameuse signature, incarnée par un comédien affublé de couleurs criardes et d'un arc-en-ciel ridicule. «Le cas du slogan diffère nettement de celui d'une égérie, souligne Éric Bousquet. Dans sa vie, une marque rencontre une seule fois son slogan. Avec la musique, celui-ci est l'un des fondamentaux de la publicité. Une fois qu'un mot d'ordre a été retenu par le public, il est attribué à la marque, et il est impossible d'en changer s'il est enraciné.»
source : Touche pas à mon icône ! / Stratégies
Aujourd'hui, ce format répétitif agace plus qu'il n'attire (mais fonctionne quand même puisqu'on se rappelle de la marque).
Comme l'indique cet article du Point en parlant de la publicité récente pour la marque de préservatifs Intimy :
À l'image des publicités Juvamine et Mercurochrome, cette marque de préservatifs espère vendre son produit par une méthode de répétition particulièrement agaçante. [...] Les résultats sont immédiats : Intimy figure depuis peu dans les conversations les plus animées sur Twitter. Mais les effets ne sont peut-être pas ceux que la marque espérait : plus de 14 000 tweets ces derniers jours témoignent de l'exaspération générale des téléspectateurs.
source : Sur TF1, la pub qui agace les téléspectateurs
Lire aussi :
- Intimy : la publicité très sexy qui énerve les téléspectateurs de TF1
- Une pub pour les préservatifs "Intimy" provoque le mécontentement des internautes
Fait intéressant : Juvamine, Mercurochrome et Intimy sont tous trois des produits des laboratoires Juva Santé...
Les formats des publicités évoluent sans cesse.
La mode est au format très long ou alors très court. Juvamine ou Mercurochrome ont fait place aux publicités à grand spectacle :
En France, c'est Chanel qui a ouvert le bal en novembre 2004. Deux minutes trente de pur glamour avec Nicole Kidman filmée par Baz Luhrmann, le réalisateur de Moulin Rouge, le tout diffusé un dimanche soir sur TF1 juste après le 20 Heures. Impact garanti : plus de 9 millions de téléspectateurs sous le charme, dont 40,6 % de ménagères. Depuis, les « coups » se sont multipliés. [...]
Cela n'empêche pas certaines agences de s'essayer à des formats originaux. Original, cela peut vouloir dire plus long. Mais cela signifie surtout plus court. Parmi les exemples récents, la saga Neuf par V en trois formats de 8, 20 et 30secondes, feu les films de 15 secondes SFR époque Publicis Conseil, le 10 secondes de Maaf (Asap), etc.
Mais la reine du genre est Business. Première agence télé avec plus de 45 000 spots diffusés en 2006, elle a fait du format court un principe fondateur et une marque de fabrique. Partant du principe que « le consommateur est publiphobe » et que « son temps est compté », dixit son président Éric Bousquet, Business a mis au point un « mix » redoutable : du court (5, 8, 10 ou 15 secondes), un slogan choc, une musique connue, des stars et un médiaplanning malin, sans oublier la répétition des messages. Un cocktail conçu, aux débuts de l'agence il y a près de trente ans, comme une riposte à la « publicité Séguéla ». « À l'époque, tout le monde faisait du film à très grand spectacle, très cher, la plupart du temps inabordable pour des annonceurs modestes, raconte Xavier Casile, directeur de création de Business. L'astuce a été de leur proposer pour le prix d'un seul spot plusieurs films plus courts, moins chers, répétés 60 ou 80fois. »
source : Pub TV / Stratégie
Bonne journée.
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