Comment on fait quand on est adulte et nul en orthographe ?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 30/07/2016 à 17h13
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Question d'origine :
En fait, comment on fait pour arrêter d'être nul (surtout) ?
Y a t-il des livres dans votre bibliothèque qui sont bien ? Des cours du soir ?
Merci !
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 02/08/2016 à 10h43
Bonjour
Les difficultés des adultes avec l’orthographe seraient de plus en plus fortes en France :
Les sondages le prouvent, le niveau d’orthographe des Français est en baisse perpétuelle, ce qui apparaît presque comme un paradoxe à l’heure où les claviers ont fait irruption dans les foyers. En y regardant de plus près, on trouve néanmoins des raisons objectives à cette baisse qualitative, qui ne semble pas près de s’inverser.
Un sondage réalisé par Mediaprism publié la semaine dernière par l’hebdomadaire Le Point révélait que 73% des Français trouvaient leur langue maternelle « difficile », en particulier en raison de son orthographe très singulière. Pour aider ses lecteurs à combler leurs lacunes, Le Point a édité un hors-série de 100 pages qui comporte une foule d’exercices, rappelant un peu les cahiers de devoirs de vacances de nos années de collège. Nous avons pour notre part invité deux linguistes à réfléchir sur la question et à nous livrer leurs impressions.
Chef du service correction du quotidien Le Monde pendant plus de vingt ans, Jean-Pierre Colignon est l’un des plus grands spécialistes de la langue française et de son orthographe. Il leur a consacré une quarantaine d’ouvrages et anime, entre autres activités, un site internet à la fois ludique et exhaustif. […]
Jean Pierre COLIGNON : « Il faudrait prendre le taureau par les cornes dès le primaire »
Un nivellement par le bas
« Non, le résultat de ce sondage ne m’étonne pas. C’est un constat que tout le monde fait. J’ai écrit ou organisé environ 320 dictées. Cela veut dire que, depuis vingt ans, j’ai vu une évolution en ayant face à moi entre 30 000 et 35 000 personnes de 12 à 80 ans. Avec les professeurs et les instituteurs honnêtes, on arrive aux mêmes conclusions : en vingt-cinq ans, il y a une différence de niveau de deux à trois classes. C'est-à-dire qu’un élève de quatrième de maintenant est au niveau d’un élève de sixième voire de CM2 du début des années 1990. Et pour 100 élèves qui ont le bac, en moyenne il n’y en a que 20 qui ont le niveau en français ».
L’éducation en question
« On ne peut pas s‘étonner du résultat si on constate qu’on a supprimé environ 800 heures de français en trente ans entre le CP et la 3e. Les parents eux-mêmes ont perdu un peu de leur niveau. Chez les jeunes parents de 30-35 ans, le niveau n’est plus le même. Et puis avant, on avait des élèves qui parlaient le français à la maison et qui parlaient le français tout le temps, sauf quelques petites minorités. Aujourd’hui, il y a des enseignants qui se retrouvent avec vingt nationalités dans leur classe et avec des enfants qui ne parlent pas du tout français en dehors de l’école. C’est une difficulté énorme. Donc il faudrait plus d’enseignants ».
Les correcteurs orthographiques
« Ils sont plutôt bons pour la petite typographie [espaces, ponctuation, ndlr] et assez bons pour l’orthographe d’usage, c’est-à-dire l’orthographe des mots. Mais dès qu’on arrive à l’orthographe grammaticale, c'est-à-dire les accords des mots dans les phrases, ou la concordance des temps, ou si l’on emploie un homonyme mal à propos – pinot d’Alsace à la place de pineau des Charentes, par exemple – le correcteur orthographique ne va pas réagir. Autre exemple : si au lieu d’écrire " la mer qu’on voit danser le long des golfes clairs ", vous écrivez " l’amer convoi dense et le long des golfs clairs ", le correcteur automatique ne corrigera rien. Ce n’est pas un cerveau humain. Les meilleurs correcteurs arrivent à réagir quand ils tombent sur quelque chose qui n’est pas logique. Mais quand il y a des inversions dans les phrases, par exemple, c'est-à-dire le sujet derrière le verbe, l’engin est complètement perdu ».
Les SMS, une plaie ?
« Ah oui, le " t ou ? tu fé koi ? ". Là, je dirais que le cerveau humain normal doit être capable de faire la distinction. Il est bien capable de faire la distinction entre le français, l’anglais et l’espagnol. Et il sait très bien adapter une graphie rapide, cursive lorsqu’il envoie des messages, parce qu’il faut aller vite. Et, à côté, maîtriser complètement l’orthographe pour des situations plus formelles. Les lacunes d’orthographe sont, à mon avis, plus liées à l’absence de vocabulaire, à la perte de culture générale. Quand on ne comprend pas les phrases, quand on ne connaît pas les mots, on ne peut pas savoir les écrire ».
Difficile, le français ?
« Oui, c’est vrai que l’espagnol est plus simple mais l’allemand, je n’en suis pas persuadé. Il y a effectivement des difficultés, on ne peut pas le nier. Et puis il y a des règles. Et des exceptions à la règle qu’il faut apprendre par cœur : par exemple bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou qui prennent un x au pluriel ; apaiser, apercevoir, apitoyer, aplanir, aplatir, aposter, apostropher, apurer qui ne prennent qu’un seul " p " derrière le " a ", etc. Il y a également des subtilités mais c’est souvent subtil de par la logique. Le sondage pointe beaucoup de fautes sur le pluriel des mots composés. Un terre-plein, des terre-pleins et non pas terres-plains par exemple. Mais quand on dissèque, c’est facile à comprendre : ce sont des monticules qui sont pleins de terre. Terre est indénombrable et reste donc au singulier. Outre les mots composés, ce qui met le plus en difficulté les gens qui font des dictées, ce sont les consonnes simples ou doubles, l’accent circonflexe, les adjectifs de couleur et le participe passé ».
Les médias également responsables
« Les fautes les plus criantes, ce sont les incrustations à la télévision. J’avais fait des démarches en tant que secrétaire du syndicat des correcteurs pour proposer que soient embauchés des correcteurs-réviseurs à côté des gens qui saisissent les incrustations. Je me suis même déplacé plusieurs fois à France Télévisons. Mais en réalité, c’est impossible dans la quasi-totalité des cas parce que, quand il s ‘agit des incrustations pour les journaux télévisés, les préposés aux incrustations saisissent le texte trente secondes seulement avant que ça passe à l’antenne. Il est impossible de faire intervenir un correcteur ou un réviseur dans ce laps de temps. En revanche, pour tout ce qui est saisie par avance, là je trouve que l’on devrait faire appel à des réviseurs qui soient correcteurs. Ou à des réviseurs-journalistes, peu importe ».
« Dans la presse écrite, le problème, c’est qu’il n’y a plus de correcteurs. Ou beaucoup moins. Au Monde, j’ai eu une équipe de 45 personnes, maintenant ils ne sont que 10 ! Et les deux correcteurs qui sont affectés au web ne vérifient pas tout ce qui est mis en ligne. C’est impossible. Faute de temps, tout n’est donc pas relu. Au Figaro, ils ont été jusqu’à 42 personnes, actuellement je crois qu’ils ne sont plus que 8. Au Parisien, ils ont été jusqu’à 30 ou 35 et maintenant ils ne sont que 7 et leur emploi est menacé. Il reste quand même Le Canard Enchaîné car, traditionnellement, au Canard on tient à ce qu’il n’y ait pas la moindre faute et il reste encore une douzaine de correcteurs. Tout est lu et relu. Les hebdos aussi ont encore des correcteurs ».
« Plus que l’orthographe encore, ce qui me gêne c’est le mauvais emploi des mots. J’ai entendu il y a quelques mois sur une chaîne d’info en continu qu’au Mali, les opérations aériennes étaient terminées et que les forces françaises au sol allaient désormais passer au combat " au corps à corps ", ce qui a tourné à l’antenne toute la journée, sans jamais être rectifié. Or, au corps à corps, ça veut dire à la baïonnette. Comme en 14-18 ! C’est n'importe quoi ! ».
Quelles solutions ?
« Il faudrait prendre le taureau par les cornes dès les premières années du cursus primaire. Donc remettre plus d’heures de français. Ça, c‘est indispensable. Je comprends que les élèves puissent être rebutés par la grammaire. Mais l’orthographe, si on prend le temps de l’expliquer avec des anecdotes, des histoires, ça peut être ludique. Si on fait des dictées très souvent – pas forcément très longues et difficiles – mais au moins des dictées qui portent sur le vocabulaire de base, sur le vocabulaire fondamental, on peut faire progresser les élèves ».
« Et puis, ça n’est pas faire du racisme que de le dire : un instituteur qui a face à lui des élèves installés depuis peu en France, qui ne parlent pas le français chez eux, et qui ne parlent pas le français entre copains quand ils sortent de l’école, se trouvent face à une tâche très compliquée. Autrefois, il y avait des " sous-maîtres ", des jeunes qui venaient en renfort du maître d’école, qui étaient avec lui dans la classe et qui donnaient un soutien à ceux qui avaient du retard. C’est peut-être une solution. Mais laisser un enseignant tout seul face à des classes où il y a un gros problème d’alphabétisation, ça n’est pas possible. C’est l’envoyer au casse-pipe ! »
Les Français de plus en plus fâchés avec l’orthographe / Christophe Carmarans (in RFI)
Le niveau baisse ! Nos jeunes ne savent plus écrire ! Ma grand-mère écrivait des lettres sans aucune faute ! Dans l'espace francophone et en France surtout, où la dictée a longtemps été considérée comme un sport national, on sonne le tocsin sur la perte avérée de compétence orthographique des jeunes. La faute à l'école, à la grammaire générative, au temps réduit comme peau de chagrin qui est consacré à la maîtrise de la langue...
Mais il semble que le problème dépasse désormais très largement le cadre scolaire pour toucher les adultes et le monde du travail. Très récemment, dans le magazine L'Express, paraissait un article intitulé « 'Je vous serez gré', comment l'orthographe pourrit la vie au boulot ». Le journaliste y explique que les recruteurs éliminent systématiquement tout CV ou lettre comportant des fautes, et que les dirigeants s'inquiètent des piètres performances de certains de leurs salariés. Il faut faire quelque chose. [...]
La question se pose alors des moyens et méthodes qui permettraient aux adultes d'améliorer leur orthographe.
Le coach d'orthographe
Bernard Frippiat a beaucoup fait parler de lui lors de la sortie de son livre « 99 questions à mon coach d'orthographe ». B. Frippiat anime des stages d'orthographe en entreprises. Il travaille donc exclusivement avec des adultes fâchés avec les accords de participes passés, les homographes (de type où/ou, a/à...) et quelques autres joyeuses singularités de la langue française. Lors d'une émission très grand public réalisée sur Radio Monte-Carlo en 2008, et toujours disponible en baladodiffusion, il parle très simplement de ces programmes et donne des petits « trucs » qui permettent de se sortir des situations délicates. On retrouvera là des stratégies de différenciation appliquées dès l'école primaire, mais aussi des éléments nouveaux, comme celui qui a trait à la relecture : pour ne pas se laisser prendre par le sens de son texte, B. Frippiat conseille de le relire phrase par phrase, en commençant par la fin.
Pour le reste, rien de bien nouveau. Mais ce qui tranche avec les discours habituels sur l'orthographe, c'est le ton qu'emploie B. Frippiat : des fautes d'orthographe, il ne fait pas un drame. Ça peut arriver à tout le monde. Et la langue française est coriace, puisque 47 % des lettres écrites ne se prononcent pas. Alors, affûtons nos outils pour la maîtriser. Avec lui, on dirait que ça devient possible !
Des exercices garantis pur Québec
Nos amis québécois, que nous espérons nombreux à lire cet article, font preuve de la même décontraction vigilante que B. Frippiat en matière d'orthographe française. Ils ne considèrent pas l'excellence orthographique comme l'attribut d'une caste intellectuelle qui s'autoriserait à regarder avec mépris la plèbe aux mains tremblantes sur la feuille blanche, mais comme un moyen pratique de se faire comprendre et de se faire respecter par les anglophones, qui ont pris bien des libertés orthographiques avec leur propre langue maternelle, soit dit en passant.
L'omniprésence de l'anglais, la conviction que chacun peut s'en sortir quelle que soit son origine sociale, sont sans doute (j'attends avec impatience vos réactions sur le sujet, amis québécois) de puissants stimulants poussant à la création d'outils d'entraînement et de remédiation.
Lorsque je dois traiter de rédaction avec des adultes en formation, dont certains n'ont pas touché souvent le stylo ces dernières années, je me précipite sur les produits québécois en ligne. Le détecteur de fautes figure parmi mes préférés. L'adulte doit repérer des fautes diverses (orthographe d'usage, accords...) dans des courriers déjà écrits. Ce qui aiguise son attention, le détache du sens et réactive chez lui les apprentissages anciens. Car, vous en avez certainement fait l'expérience vous-même, les adultes connaissent généralement les règles. Ils vous les récitent sans aucune hésitation. Mais de la règle à l'application... Les séances de mise en commun, après avoir réalisé quelques exercices, sont excellentes ; les participants comparent leurs scores, expliquent les règles avec leurs propres mots. Progressivement, le sujet n'est plus tabou. Il remonte sur le dessus de la pile des préoccupations. Renouvelé tout au long de la formation (à l'initiative du formateur ou des apprenants adultes eux-mêmes, qui y prennent facilement goût et réalisent l'importance de l'enjeu associé à leur amélioration), l'exercice porte vite ses fruits.
La certification Voltaire
La certification Voltaire, que nous vous avons présentée au début de l'année 2010 , peine encore à trouver son public. Pourtant, cette certification attestant d'un niveau standard d'orthographe d'usage, est appréciée des employeurs et pourrait être tentée par tous les adultes qui suivent des séances de remédiation orthographique. Certains font la fine bouche (à cause de son prix -60 euros-, mais sans doute aussi parce qu'il s'agit d'une initiative totalement étrangère au monde académique), mais nous pouvons voir en elle l'importance réaffirmée d'une bonne orthographe dans le monde du travail. Tout candidat à la certification peut s'y préparer, éventuellement en utilisant la banque d'exercices en ligne (payante, elle aussi) mise à disposition sur le site, mais aussi par ses propres moyens, puisqu'il connaît les points sur lesquels portera l'évaluation.
Il est donc possible de venir à bout de ses fautes d'orthographe. Cela ne se fera pas par miracle, mais grâce à du travail, de l'obstination, et surtout de la dédramatisation.
Les adultes et l’orthographe / Christine Vaufrey (in Thot Cursus)
Toutefois, il existe des solutions pour venir plus ou moins facilement à bout de ces difficultés :
Petite, elle était celle qui se cache au fond de la classe pour ne pas qu'on la remarque. Celle qui fixe le bout de ses chaussures quand l'institutrice pose une question de français. Anne-Marie Gaignard était "nulle" en orthographe. "Egarée dans la forêt des mots", comme elle dit. Ses notes en dictée ne dépassaient pas le zéro. La pire de toutes fut - 85. Elle avait écrit : "Le générale Degole à sové la France. De puis langlètère, il a lencé un apelle au français." A ce niveau-là, "on n'explique plus, on constate", se désole-t-elle.
Aujourd'hui, à 50 ans, Anne-Marie Gaignard est réconciliée avec la langue française. Après un long combat pour dépasser ses blocages, elle a créé l'association Plus jamais zéro, pour transmettre ses solutions aux enfants en difficulté. Elle dirige un centre de formation continue pour adultes et publie, le 29 août, son sixième ouvrage : La Revanche des nuls en orthographe (Calmann-Lévy, 256 p., 16,90 €). Un message d'espoir pour tous les fâchés avec le français.
Mais ce livre, c'est d'abord sa revanche à elle. Quand Anne-Marie Gaignard évoque ses souvenirs d'école, il y a de la colère. A 6 ans, elle reçoit une gifle cinglante. "Anne-Marie a la tête comme une passoire, lâche son institutrice à ses parents. Si elle continue comme ça, elle ne sera même pas capable de balayer les couloirs d'un hôpital !" La fillette se catalogue cancre, nulle pour la vie. Elle invente alors toutes sortes de stratagèmes pour ne plus aller à l'école. Du thermomètre chauffé sous la lampe de chevet pour faire grimper le mercure à la tentative d'entrer au couvent... […]
Dans sa vie professionnelle, la jeune femme traîne le même "boulet orthographique". "Tout me ramenait à ce problème qui m'opposait aux mots", raconte-t-elle. Responsable des stages dans son ancien lycée, elle est envoyée dans une formation pour illettrés. Ses courriers lui reviennent souvent maculés de rouge. "Je n'étais toujours pas dans la norme."
LES MOTS "ÉPITHÈTE", "ATTRIBUT" OU "SUBORDINATION" SONT BANNIS
Jusqu'au jour où, à 36 ans, lors d'une réunion de parents d'enfants dyslexiques, elle réalise que son problème est remédiable. Qu'il n'est pas la conséquence d'une dyslexie - c'est-à-dire d'un dysfonctionnement cérébral - mais d'une dysorthographie causée par des méthodes d'apprentissage qui ne lui ont pas convenu, en l'occurrence la méthode dite globale. Cette prise de conscience agit sur elle comme une "décharge électrique". Aujourd'hui encore, dénonce-t-elle, "la dyslexie est une étiquette que l'on colle systématiquement sur l'élève récalcitrant à l'écrit et que les enseignants ne parviennent pas à faire progresser".
Anne-Marie Gaignard se lance alors dans un grand chantier : trouver des méthodes pour en finir avec les fautes d'orthographe. "Partout où ça coinçait, je cherchais une explication qui n'était pas dans les livres de grammaire", rapporte-t-elle. Elle passe des nuits à décortiquer des phrases. Se nourrit d'ouvrages sur la mémoire, le fonctionnement du cerveau, la pédagogie. Et se met à associer à chaque mot une image mentale. "Vieille" prend deux "i" parce qu'une vieille dame a besoin de deux cannes pour marcher ; "accusé" prend deux "c" parce que l'accusé a deux menottes... […]
"UN CP RATÉ ET ON LE PAYE TOUTE SA VIE !"
En 2009, Anne-Marie Gaignard commence à s'intéresser aux adultes. Comme avec les enfants, ses séances reposent sur une bonne dose d'empathie. "Je leur dis que ce n'est pas de leur faute, que leur problème n'est pas irrémédiable. Je leur demande de me parler de leurs souvenirs d'apprentissage et essaie de comprendre quelle mémoire est dominante chez eux, auditive, visuelle ou kinesthésique", explique-t-elle. Les mots "épithète", "attribut" ou "subordination" sont bannis. "Ma méthode est composée de bon sens et de techniques qui moi, m'ont sauvée." Chaque nouvel élève lui rappelle son passé. "Ce sont des personnes qui ont le même caillou dans la chaussure, avec qui on parle le même langage", dit-elle. Des enfants angoissés, des salariés honteux.
L’ex-cancre qui veut réconcilier les élèves avec l’orthographe / Aurélie Collas (in Le Monde)
Anne-Marie Gaignard propose sur son site Défi9 propose des remises à niveau pour les adultes.
Vous trouverez également son ouvrage La revanche des nuls en orthographe à la Bibliothèque municipale de Lyon.
Le projet Voltaire propose non seulement un certificat de niveau en orthographe mais aussi un ensemble de ressources afin de progresser en orthographe !
Il est également possible de trouver en ligne des formations pour se remettre à niveau ou perfectionner son orthographe (certaines de ces formations sont soutenues par le projet Voltaire) :
• Coach en orthographe /
• Formation orthographe
• Coaching en orthographe et redaction : conseil en communication écrite / Sylvie Azoulay Bismuth Formation
• Orthodidacte
• OrthoPass
• Scrivacom
• La manufacture des mots
Enfin, la Bibliothèque municipale de Lyon possède plusieurs ouvrages, qui vous permettront d’améliorer votre orthographe :
• L’orthographe / Michel Fayol et Jean-Pierre Jaffré
• Tout le française en 1500 QCM : orthographe, conjugaison, orthographe / Matthieu Dubost
• J’assure en orthographe / Brigitte Lancien
• 100 idées pour venir en aide aux élèves dysorthographiques / Monique Touzin
• Rééducation de la dysorthographie Catherine Mazade
• Dysorthographie et dysgraphie : 300 exercices : comprendre, évaluer, remédier, s’entraîner / Françoise Estienne
• Le grand livre de l’orthographe / Jean-Yves Dournon
• L’anti-fautes d’orthographe 100% illustré / Daniel Berlion et Jean Yves Grall
• Libérons l’orthographe ! : pour en finir avec l’exception française / Maryz Courberand
• Orthographe : le guide de reference avec les clés et astuces pour résoudre toute difficulté / sous la direction d’Alain Bentolila
• Mémoriser l’orthographe des mots courants : enfants, adolescents, adultes / Jean Fenech et Yves Martinez
• Fauteur de troubles : petit précis d’orthographe à l’usage des récalcitrants / Marie-Dominique Porée-Rongier
• Appendre et mémoriser l’orthographe par la logique et le raisonnement : l’origine de 800 mots et expressions expliquée clairement pour en finir avec ses incertitudes / Jean-Pierre Colignon
Bonnes lectures
Les difficultés des adultes avec l’orthographe seraient de plus en plus fortes en France :
Les sondages le prouvent, le niveau d’orthographe des Français est en baisse perpétuelle, ce qui apparaît presque comme un paradoxe à l’heure où les claviers ont fait irruption dans les foyers. En y regardant de plus près, on trouve néanmoins des raisons objectives à cette baisse qualitative, qui ne semble pas près de s’inverser.
Un sondage réalisé par Mediaprism publié la semaine dernière par l’hebdomadaire Le Point révélait que 73% des Français trouvaient leur langue maternelle « difficile », en particulier en raison de son orthographe très singulière. Pour aider ses lecteurs à combler leurs lacunes, Le Point a édité un hors-série de 100 pages qui comporte une foule d’exercices, rappelant un peu les cahiers de devoirs de vacances de nos années de collège. Nous avons pour notre part invité deux linguistes à réfléchir sur la question et à nous livrer leurs impressions.
Chef du service correction du quotidien Le Monde pendant plus de vingt ans, Jean-Pierre Colignon est l’un des plus grands spécialistes de la langue française et de son orthographe. Il leur a consacré une quarantaine d’ouvrages et anime, entre autres activités, un site internet à la fois ludique et exhaustif. […]
Un nivellement par le bas
« Non, le résultat de ce sondage ne m’étonne pas. C’est un constat que tout le monde fait. J’ai écrit ou organisé environ 320 dictées. Cela veut dire que, depuis vingt ans, j’ai vu une évolution en ayant face à moi entre 30 000 et 35 000 personnes de 12 à 80 ans. Avec les professeurs et les instituteurs honnêtes, on arrive aux mêmes conclusions : en vingt-cinq ans, il y a une différence de niveau de deux à trois classes. C'est-à-dire qu’un élève de quatrième de maintenant est au niveau d’un élève de sixième voire de CM2 du début des années 1990. Et pour 100 élèves qui ont le bac, en moyenne il n’y en a que 20 qui ont le niveau en français ».
L’éducation en question
« On ne peut pas s‘étonner du résultat si on constate qu’on a supprimé environ 800 heures de français en trente ans entre le CP et la 3e. Les parents eux-mêmes ont perdu un peu de leur niveau. Chez les jeunes parents de 30-35 ans, le niveau n’est plus le même. Et puis avant, on avait des élèves qui parlaient le français à la maison et qui parlaient le français tout le temps, sauf quelques petites minorités. Aujourd’hui, il y a des enseignants qui se retrouvent avec vingt nationalités dans leur classe et avec des enfants qui ne parlent pas du tout français en dehors de l’école. C’est une difficulté énorme. Donc il faudrait plus d’enseignants ».
Les correcteurs orthographiques
« Ils sont plutôt bons pour la petite typographie [espaces, ponctuation, ndlr] et assez bons pour l’orthographe d’usage, c’est-à-dire l’orthographe des mots. Mais dès qu’on arrive à l’orthographe grammaticale, c'est-à-dire les accords des mots dans les phrases, ou la concordance des temps, ou si l’on emploie un homonyme mal à propos – pinot d’Alsace à la place de pineau des Charentes, par exemple – le correcteur orthographique ne va pas réagir. Autre exemple : si au lieu d’écrire " la mer qu’on voit danser le long des golfes clairs ", vous écrivez " l’amer convoi dense et le long des golfs clairs ", le correcteur automatique ne corrigera rien. Ce n’est pas un cerveau humain. Les meilleurs correcteurs arrivent à réagir quand ils tombent sur quelque chose qui n’est pas logique. Mais quand il y a des inversions dans les phrases, par exemple, c'est-à-dire le sujet derrière le verbe, l’engin est complètement perdu ».
Les SMS, une plaie ?
« Ah oui, le " t ou ? tu fé koi ? ". Là, je dirais que le cerveau humain normal doit être capable de faire la distinction. Il est bien capable de faire la distinction entre le français, l’anglais et l’espagnol. Et il sait très bien adapter une graphie rapide, cursive lorsqu’il envoie des messages, parce qu’il faut aller vite. Et, à côté, maîtriser complètement l’orthographe pour des situations plus formelles. Les lacunes d’orthographe sont, à mon avis, plus liées à l’absence de vocabulaire, à la perte de culture générale. Quand on ne comprend pas les phrases, quand on ne connaît pas les mots, on ne peut pas savoir les écrire ».
Difficile, le français ?
« Oui, c’est vrai que l’espagnol est plus simple mais l’allemand, je n’en suis pas persuadé. Il y a effectivement des difficultés, on ne peut pas le nier. Et puis il y a des règles. Et des exceptions à la règle qu’il faut apprendre par cœur : par exemple bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou qui prennent un x au pluriel ; apaiser, apercevoir, apitoyer, aplanir, aplatir, aposter, apostropher, apurer qui ne prennent qu’un seul " p " derrière le " a ", etc. Il y a également des subtilités mais c’est souvent subtil de par la logique. Le sondage pointe beaucoup de fautes sur le pluriel des mots composés. Un terre-plein, des terre-pleins et non pas terres-plains par exemple. Mais quand on dissèque, c’est facile à comprendre : ce sont des monticules qui sont pleins de terre. Terre est indénombrable et reste donc au singulier. Outre les mots composés, ce qui met le plus en difficulté les gens qui font des dictées, ce sont les consonnes simples ou doubles, l’accent circonflexe, les adjectifs de couleur et le participe passé ».
Les médias également responsables
« Les fautes les plus criantes, ce sont les incrustations à la télévision. J’avais fait des démarches en tant que secrétaire du syndicat des correcteurs pour proposer que soient embauchés des correcteurs-réviseurs à côté des gens qui saisissent les incrustations. Je me suis même déplacé plusieurs fois à France Télévisons. Mais en réalité, c’est impossible dans la quasi-totalité des cas parce que, quand il s ‘agit des incrustations pour les journaux télévisés, les préposés aux incrustations saisissent le texte trente secondes seulement avant que ça passe à l’antenne. Il est impossible de faire intervenir un correcteur ou un réviseur dans ce laps de temps. En revanche, pour tout ce qui est saisie par avance, là je trouve que l’on devrait faire appel à des réviseurs qui soient correcteurs. Ou à des réviseurs-journalistes, peu importe ».
« Dans la presse écrite, le problème, c’est qu’il n’y a plus de correcteurs. Ou beaucoup moins. Au Monde, j’ai eu une équipe de 45 personnes, maintenant ils ne sont que 10 ! Et les deux correcteurs qui sont affectés au web ne vérifient pas tout ce qui est mis en ligne. C’est impossible. Faute de temps, tout n’est donc pas relu. Au Figaro, ils ont été jusqu’à 42 personnes, actuellement je crois qu’ils ne sont plus que 8. Au Parisien, ils ont été jusqu’à 30 ou 35 et maintenant ils ne sont que 7 et leur emploi est menacé. Il reste quand même Le Canard Enchaîné car, traditionnellement, au Canard on tient à ce qu’il n’y ait pas la moindre faute et il reste encore une douzaine de correcteurs. Tout est lu et relu. Les hebdos aussi ont encore des correcteurs ».
« Plus que l’orthographe encore, ce qui me gêne c’est le mauvais emploi des mots. J’ai entendu il y a quelques mois sur une chaîne d’info en continu qu’au Mali, les opérations aériennes étaient terminées et que les forces françaises au sol allaient désormais passer au combat " au corps à corps ", ce qui a tourné à l’antenne toute la journée, sans jamais être rectifié. Or, au corps à corps, ça veut dire à la baïonnette. Comme en 14-18 ! C’est n'importe quoi ! ».
Quelles solutions ?
« Il faudrait prendre le taureau par les cornes dès les premières années du cursus primaire. Donc remettre plus d’heures de français. Ça, c‘est indispensable. Je comprends que les élèves puissent être rebutés par la grammaire. Mais l’orthographe, si on prend le temps de l’expliquer avec des anecdotes, des histoires, ça peut être ludique. Si on fait des dictées très souvent – pas forcément très longues et difficiles – mais au moins des dictées qui portent sur le vocabulaire de base, sur le vocabulaire fondamental, on peut faire progresser les élèves ».
« Et puis, ça n’est pas faire du racisme que de le dire : un instituteur qui a face à lui des élèves installés depuis peu en France, qui ne parlent pas le français chez eux, et qui ne parlent pas le français entre copains quand ils sortent de l’école, se trouvent face à une tâche très compliquée. Autrefois, il y avait des " sous-maîtres ", des jeunes qui venaient en renfort du maître d’école, qui étaient avec lui dans la classe et qui donnaient un soutien à ceux qui avaient du retard. C’est peut-être une solution. Mais laisser un enseignant tout seul face à des classes où il y a un gros problème d’alphabétisation, ça n’est pas possible. C’est l’envoyer au casse-pipe ! »
Les Français de plus en plus fâchés avec l’orthographe / Christophe Carmarans (in RFI)
Le niveau baisse ! Nos jeunes ne savent plus écrire ! Ma grand-mère écrivait des lettres sans aucune faute ! Dans l'espace francophone et en France surtout, où la dictée a longtemps été considérée comme un sport national, on sonne le tocsin sur la perte avérée de compétence orthographique des jeunes. La faute à l'école, à la grammaire générative, au temps réduit comme peau de chagrin qui est consacré à la maîtrise de la langue...
Mais il semble que le problème dépasse désormais très largement le cadre scolaire pour toucher les adultes et le monde du travail. Très récemment, dans le magazine L'Express, paraissait un article intitulé « 'Je vous serez gré', comment l'orthographe pourrit la vie au boulot ». Le journaliste y explique que les recruteurs éliminent systématiquement tout CV ou lettre comportant des fautes, et que les dirigeants s'inquiètent des piètres performances de certains de leurs salariés. Il faut faire quelque chose. [...]
La question se pose alors des moyens et méthodes qui permettraient aux adultes d'améliorer leur orthographe.
Le coach d'orthographe
Bernard Frippiat a beaucoup fait parler de lui lors de la sortie de son livre « 99 questions à mon coach d'orthographe ». B. Frippiat anime des stages d'orthographe en entreprises. Il travaille donc exclusivement avec des adultes fâchés avec les accords de participes passés, les homographes (de type où/ou, a/à...) et quelques autres joyeuses singularités de la langue française. Lors d'une émission très grand public réalisée sur Radio Monte-Carlo en 2008, et toujours disponible en baladodiffusion, il parle très simplement de ces programmes et donne des petits « trucs » qui permettent de se sortir des situations délicates. On retrouvera là des stratégies de différenciation appliquées dès l'école primaire, mais aussi des éléments nouveaux, comme celui qui a trait à la relecture : pour ne pas se laisser prendre par le sens de son texte, B. Frippiat conseille de le relire phrase par phrase, en commençant par la fin.
Pour le reste, rien de bien nouveau. Mais ce qui tranche avec les discours habituels sur l'orthographe, c'est le ton qu'emploie B. Frippiat : des fautes d'orthographe, il ne fait pas un drame. Ça peut arriver à tout le monde. Et la langue française est coriace, puisque 47 % des lettres écrites ne se prononcent pas. Alors, affûtons nos outils pour la maîtriser. Avec lui, on dirait que ça devient possible !
Des exercices garantis pur Québec
Nos amis québécois, que nous espérons nombreux à lire cet article, font preuve de la même décontraction vigilante que B. Frippiat en matière d'orthographe française. Ils ne considèrent pas l'excellence orthographique comme l'attribut d'une caste intellectuelle qui s'autoriserait à regarder avec mépris la plèbe aux mains tremblantes sur la feuille blanche, mais comme un moyen pratique de se faire comprendre et de se faire respecter par les anglophones, qui ont pris bien des libertés orthographiques avec leur propre langue maternelle, soit dit en passant.
L'omniprésence de l'anglais, la conviction que chacun peut s'en sortir quelle que soit son origine sociale, sont sans doute (j'attends avec impatience vos réactions sur le sujet, amis québécois) de puissants stimulants poussant à la création d'outils d'entraînement et de remédiation.
Lorsque je dois traiter de rédaction avec des adultes en formation, dont certains n'ont pas touché souvent le stylo ces dernières années, je me précipite sur les produits québécois en ligne. Le détecteur de fautes figure parmi mes préférés. L'adulte doit repérer des fautes diverses (orthographe d'usage, accords...) dans des courriers déjà écrits. Ce qui aiguise son attention, le détache du sens et réactive chez lui les apprentissages anciens. Car, vous en avez certainement fait l'expérience vous-même, les adultes connaissent généralement les règles. Ils vous les récitent sans aucune hésitation. Mais de la règle à l'application... Les séances de mise en commun, après avoir réalisé quelques exercices, sont excellentes ; les participants comparent leurs scores, expliquent les règles avec leurs propres mots. Progressivement, le sujet n'est plus tabou. Il remonte sur le dessus de la pile des préoccupations. Renouvelé tout au long de la formation (à l'initiative du formateur ou des apprenants adultes eux-mêmes, qui y prennent facilement goût et réalisent l'importance de l'enjeu associé à leur amélioration), l'exercice porte vite ses fruits.
La certification Voltaire
La certification Voltaire, que nous vous avons présentée au début de l'année 2010 , peine encore à trouver son public. Pourtant, cette certification attestant d'un niveau standard d'orthographe d'usage, est appréciée des employeurs et pourrait être tentée par tous les adultes qui suivent des séances de remédiation orthographique. Certains font la fine bouche (à cause de son prix -60 euros-, mais sans doute aussi parce qu'il s'agit d'une initiative totalement étrangère au monde académique), mais nous pouvons voir en elle l'importance réaffirmée d'une bonne orthographe dans le monde du travail. Tout candidat à la certification peut s'y préparer, éventuellement en utilisant la banque d'exercices en ligne (payante, elle aussi) mise à disposition sur le site, mais aussi par ses propres moyens, puisqu'il connaît les points sur lesquels portera l'évaluation.
Il est donc possible de venir à bout de ses fautes d'orthographe. Cela ne se fera pas par miracle, mais grâce à du travail, de l'obstination, et surtout de la dédramatisation.
Les adultes et l’orthographe / Christine Vaufrey (in Thot Cursus)
Toutefois, il existe des solutions pour venir plus ou moins facilement à bout de ces difficultés :
Petite, elle était celle qui se cache au fond de la classe pour ne pas qu'on la remarque. Celle qui fixe le bout de ses chaussures quand l'institutrice pose une question de français. Anne-Marie Gaignard était "nulle" en orthographe. "Egarée dans la forêt des mots", comme elle dit. Ses notes en dictée ne dépassaient pas le zéro. La pire de toutes fut - 85. Elle avait écrit : "Le générale Degole à sové la France. De puis langlètère, il a lencé un apelle au français." A ce niveau-là, "on n'explique plus, on constate", se désole-t-elle.
Aujourd'hui, à 50 ans, Anne-Marie Gaignard est réconciliée avec la langue française. Après un long combat pour dépasser ses blocages, elle a créé l'association Plus jamais zéro, pour transmettre ses solutions aux enfants en difficulté. Elle dirige un centre de formation continue pour adultes et publie, le 29 août, son sixième ouvrage : La Revanche des nuls en orthographe (Calmann-Lévy, 256 p., 16,90 €). Un message d'espoir pour tous les fâchés avec le français.
Mais ce livre, c'est d'abord sa revanche à elle. Quand Anne-Marie Gaignard évoque ses souvenirs d'école, il y a de la colère. A 6 ans, elle reçoit une gifle cinglante. "Anne-Marie a la tête comme une passoire, lâche son institutrice à ses parents. Si elle continue comme ça, elle ne sera même pas capable de balayer les couloirs d'un hôpital !" La fillette se catalogue cancre, nulle pour la vie. Elle invente alors toutes sortes de stratagèmes pour ne plus aller à l'école. Du thermomètre chauffé sous la lampe de chevet pour faire grimper le mercure à la tentative d'entrer au couvent... […]
Dans sa vie professionnelle, la jeune femme traîne le même "boulet orthographique". "Tout me ramenait à ce problème qui m'opposait aux mots", raconte-t-elle. Responsable des stages dans son ancien lycée, elle est envoyée dans une formation pour illettrés. Ses courriers lui reviennent souvent maculés de rouge. "Je n'étais toujours pas dans la norme."
LES MOTS "ÉPITHÈTE", "ATTRIBUT" OU "SUBORDINATION" SONT BANNIS
Jusqu'au jour où, à 36 ans, lors d'une réunion de parents d'enfants dyslexiques, elle réalise que son problème est remédiable. Qu'il n'est pas la conséquence d'une dyslexie - c'est-à-dire d'un dysfonctionnement cérébral - mais d'une dysorthographie causée par des méthodes d'apprentissage qui ne lui ont pas convenu, en l'occurrence la méthode dite globale. Cette prise de conscience agit sur elle comme une "décharge électrique". Aujourd'hui encore, dénonce-t-elle, "la dyslexie est une étiquette que l'on colle systématiquement sur l'élève récalcitrant à l'écrit et que les enseignants ne parviennent pas à faire progresser".
Anne-Marie Gaignard se lance alors dans un grand chantier : trouver des méthodes pour en finir avec les fautes d'orthographe. "Partout où ça coinçait, je cherchais une explication qui n'était pas dans les livres de grammaire", rapporte-t-elle. Elle passe des nuits à décortiquer des phrases. Se nourrit d'ouvrages sur la mémoire, le fonctionnement du cerveau, la pédagogie. Et se met à associer à chaque mot une image mentale. "Vieille" prend deux "i" parce qu'une vieille dame a besoin de deux cannes pour marcher ; "accusé" prend deux "c" parce que l'accusé a deux menottes... […]
"UN CP RATÉ ET ON LE PAYE TOUTE SA VIE !"
En 2009, Anne-Marie Gaignard commence à s'intéresser aux adultes. Comme avec les enfants, ses séances reposent sur une bonne dose d'empathie. "Je leur dis que ce n'est pas de leur faute, que leur problème n'est pas irrémédiable. Je leur demande de me parler de leurs souvenirs d'apprentissage et essaie de comprendre quelle mémoire est dominante chez eux, auditive, visuelle ou kinesthésique", explique-t-elle. Les mots "épithète", "attribut" ou "subordination" sont bannis. "Ma méthode est composée de bon sens et de techniques qui moi, m'ont sauvée." Chaque nouvel élève lui rappelle son passé. "Ce sont des personnes qui ont le même caillou dans la chaussure, avec qui on parle le même langage", dit-elle. Des enfants angoissés, des salariés honteux.
L’ex-cancre qui veut réconcilier les élèves avec l’orthographe / Aurélie Collas (in Le Monde)
Anne-Marie Gaignard propose sur son site Défi9 propose des remises à niveau pour les adultes.
Vous trouverez également son ouvrage La revanche des nuls en orthographe à la Bibliothèque municipale de Lyon.
Le projet Voltaire propose non seulement un certificat de niveau en orthographe mais aussi un ensemble de ressources afin de progresser en orthographe !
Il est également possible de trouver en ligne des formations pour se remettre à niveau ou perfectionner son orthographe (certaines de ces formations sont soutenues par le projet Voltaire) :
• Coach en orthographe /
• Formation orthographe
• Coaching en orthographe et redaction : conseil en communication écrite / Sylvie Azoulay Bismuth Formation
• Orthodidacte
• OrthoPass
• Scrivacom
• La manufacture des mots
Enfin, la Bibliothèque municipale de Lyon possède plusieurs ouvrages, qui vous permettront d’améliorer votre orthographe :
• L’orthographe / Michel Fayol et Jean-Pierre Jaffré
• Tout le française en 1500 QCM : orthographe, conjugaison, orthographe / Matthieu Dubost
• J’assure en orthographe / Brigitte Lancien
• 100 idées pour venir en aide aux élèves dysorthographiques / Monique Touzin
• Rééducation de la dysorthographie Catherine Mazade
• Dysorthographie et dysgraphie : 300 exercices : comprendre, évaluer, remédier, s’entraîner / Françoise Estienne
• Le grand livre de l’orthographe / Jean-Yves Dournon
• L’anti-fautes d’orthographe 100% illustré / Daniel Berlion et Jean Yves Grall
• Libérons l’orthographe ! : pour en finir avec l’exception française / Maryz Courberand
• Orthographe : le guide de reference avec les clés et astuces pour résoudre toute difficulté / sous la direction d’Alain Bentolila
• Mémoriser l’orthographe des mots courants : enfants, adolescents, adultes / Jean Fenech et Yves Martinez
• Fauteur de troubles : petit précis d’orthographe à l’usage des récalcitrants / Marie-Dominique Porée-Rongier
• Appendre et mémoriser l’orthographe par la logique et le raisonnement : l’origine de 800 mots et expressions expliquée clairement pour en finir avec ses incertitudes / Jean-Pierre Colignon
Bonnes lectures
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