Question d'origine :
Pouvez vous m expliquer les parties politiques droite gauche?svp
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 09/08/2016 à 12h55
Bonjour
Commençons d’abord par la définition de ce qu’est un parti politique :
On se contentera de présenter ici les définitions extrêmes (La Palombara et Weiner et Weber).
1. Une définition restrictive
« Une organisation durable, c’est-à-dire une organisation dont l’espérance de vie politique est supérieure à celle de ses dirigeants en place ; une organisation locale bien établie et apparemment durable, entretenant des rapports réguliers et variés avec l’échelon national ; la volonté délibérée des dirigeants nationaux et locaux de l’organisation de prendre et d’exercer le pouvoir, seuls ou avec d’autres, et non pas – simplement – d’influencer le pouvoir ; le souci, enfin, de rechercher un soutien populaire à travers les élections ou de toute autre manière » (La Palombara et Weiner, 1966) […]
2. Une définition extensive
« Des sociations reposant sur un engagement (formellement) libre ayant pour but de procurer à leurs chefs le pouvoir au sein d’un groupement et à leurs militants actifs des chances – idéales ou matérielles – de poursuivre des buts objectifs, d’obtenir des avantages personnels ou de réaliser les deux ensembles », Economie et Société (1921, Plon, 1971, souligné par nous).
Les partis politiques / Michel Offerlé
Le site Vie publique distingue trois types de partis :
• les partis dits "de cadre" , nés au XIXe siècle, sont des partis de notables (issus, dans un premier temps, de la bourgeoisie ou de l’aristocratie) et se situent traditionnellement à droite ou au centre. En France, le Parti radical, pivot des gouvernements sous la IIIe République en a été le premier exemple ;
• les partis dits "de masse" , nés au début du XXe siècle avec le développement du socialisme et du communisme. Ils ont comme objectif la transformation de la société et la réalisation d’un ordre social nouveau. Pour cela, ils s’appuient sur une organisation structurée et hiérarchisée et sur un grand nombre d’adhérents assurant ainsi une autonomie financière au parti et l’encadrement des électeurs ;
• les partis d’électeurs , notion apparue dans les années 1960, sont caractérisés par la recherche du rassemblement du plus grand nombre et s’attachent à la promotion d’objectifs consensuels.
L’ouvrage Les partis politiques : vie politique française de Gilles Thevenon et Jean-Philippe Jal revient sur l’histoire des partis politiques en France :
L’origine des partis politiques français
Pierre Bréchon le remarque justement : « L’orgueil national tend à considérer la France comme la mère des démocraties puisque la Révolution de 1789 a énoncé des principes universalistes. » Pourtant, l’expression partisane ne va s’y exprimer qu’assez tardivement. Maurice Duverger l’a montré dans son ouvrage « Les partis politiques » : les partis se développent avec l’extension du suffrage et du parlementarisme. La genèse des « partis de création électoral » comme il les appelle est simple : « création de groupes parlementaires d’abord, apparition de comités électoraux ensuite, enfin, établissement d’une liaison permanente entre ces deux éléments ». Les groupes parlementaires rassemblant des élus de tendance voisine sont généralement apparus avant les comités électoraux chargés de soutenir les élus se présentant devant des électeurs de plus en plus nombreux et capables de mobiliser les votants, alors que le suffrage s’accroît et tend à devenir universel.
Sous la Restauration et la Monarchie de juillet, des groupes parlementaires commencent certes à exister mais les comités ne peuvent guère être actifs en raison de l’existence d’un corps électoral très limité, alors qu’en Grande-Bretagne les réformes électorales de 1832 et de 1867 permettent l’émergence de partis politiques : c’est en 1867 qu’apparaît une Union nationale chez les Conservateurs et en 1877 qu’est créée une fédération nationale libérale tenant un congrès annuel, toutes deux bientôt dotées d’une puissante machine électorale et d’un dirigeant.
Le mouvement sera beaucoup plus lent en France puisque le suffrage universel est rejeté par les monarchies limitées, que la Seconde République a une existence par trop éphémère et que le Second Empire ne permet guère, du moins durant ses dix premières années, l’émergence d’une vie démocratique. C’est avec la Troisième République que se développe enfin, dans la durée, le parlementarisme. Et c’est au début du XXe siècle qu’apparaissent les deux premiers partis politiques français ; ainsi naît d’abord le Parti Républicain radical et radical-socialiste unifiant les élus, les associations et les comités se réclamant du radicalisme ; une formation dont le nom atteste une palette de sensibilités assez diverses. Puis, quatre ans plus tard, en 1905, ce sera au tour des différentes tendances socialistes de se retrouver au sein de la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO).
Dans le livre Gauche-droite : genèse d’un clivage politique, Jacques Le Bohec et Christophe Le Digol tentent de donner une explication à ce clivage gauche-droite, bien installé en France :
Une doxa politique
[…] Parmi les possibilités que l’histoire offrait généreusement, quelques catégories se sont finalement imposées aux agents politiques qui les réduisent spontanément à leur réalité du moment : « gauche » et « droite » évidemment, auxquelles on ajoute parfois « extrême gauche », « extrême droite » ou « centre » au gré des circonstances. Curieux destin que celui de ces mots, a priori dépourvus de contenu politique. Improbable destin au terme duquel on les découvre saturés de sens politique ; au terme duquel s’est imposée la conviction, profondément enracinée en ceux qui trouvent quelque intérêt à la vie publique, qu’elles ont toujours été là, organisant et expliquant inlassablement les luttes politiques depuis la Révolution française. La métaphore spatiale distinguant une gauche et une droite s’est hissée au d’invariant historique de la « vie politique française », de ses supposés débuts sous la Révolution française à nos jours. Quels que soient les contextes historiques, le clivage gauche-droite est ce rocher immuable et imposant d’où l’observateur autorisé et le politicien avisé affrontent sans crainte le flot tumultueux et changeant de la vie politique. […] Cette ligne de partage métaphorique assigne à chacun des camps – gauche et droite – une identité politique et à chacune de ces identités une histoire avec ses héros, ses lieux et ses événements fondateurs, constituant ainsi des répertoires de ressources symboliques, en apparence irréductible les unes des autres. […]
L’ensemble des points de vue politiques, dans leur variété et leurs contradictions, s’ordonnerait en fonction d’un axe gauche-droite qui, en dépit de l’opposition durable des catégories servant à le désigner, formerait un continuum le long duquel les électeurs se déplaceraient de proche en proche. Celui-ci se décompose en général comme suit : extrême gauche, gauche, centre, droite, extrême droite. Enfin, ces différences de position correspondraient à des différences de « valeurs » politiques (opinions, idées, programmes, etc.), plus ou moins nombreuses en fonction des circonstances, qui seraient elles aussi ultimement irréductibles à une division binaire autour de laquelle s’organisent les débats politiques. Ce principe de division du monde politique possède une double fonction que l’histoire a progressivement amené à confondre : une fonction de description des luttes politiques et une fonction d’explication de ces luttes. En effet, l’objectivation des catégories politiques « gauche » et « droite » a servi très tôt à identifier des positions les unes par rapport aux autres, à les rassembler et à les discriminer au sein de territoires symboliques […].
C’est que ce vieux couple, condamné à vivre ensemble, se construit en effet à la fois aux lisières du mythe et dans l’historicité turbulente des changements politiques et sociétaux. Trois dimensions le composent : d’abord, une dimension politique qui fait des notions de droite et de gauche des étiquettes et des labels permettant de structurer l’affrontement démocratique, de classer les personnes et les organisations politiques, d’identifier les programmes. Ces deux catégories constituent dès lors des ressources de positionnement et de légitimation stratégiquement manipulées par les acteurs en compétition pour le pouvoir. Ensuite, une dimension sociologique qui voit dans la gauche et la droite des cristallisations identitaires. L’histoire de cette opposition est en effet aussi celle de la construction des milieux sociaux qui ont trouvé, dans les usages de ces catégories de gauche et de droit, les outils nécessaires pour forger les schèmes culturels de leur conscience collective. Que l’on songe au mariage, d’ailleurs un peu forcé, de la classe ouvrière et de la gauche, du bourgeois et de la droite ! Enfin, une dimension idéologique qui considère la gauche et la droite comme des notions pourvoyeuses de sens, renvoyant chacune à des croyances, à des valeurs, à des principes qui permettent de dessiner le modèle de la société légitime.
Les grands courants idéologiques : droites, gauches : quels clivages ? / Michel Hastings (in La Documentation française)
Cette précédente réponse sur le système politique français rend compte des différentes valeurs associées aux deux camps :
Pour ses sympathisants, les valeurs marquantes de la droite sont :
-La libre entreprise, la réussite individuelle par le travail et l’enrichissement personnel,
-L’autorité et l’ordre,
-La tradition,
-La nation,
-La famille,
-La religion, …
A l’inverse, les « gens de gauche » se sentent proches de ces valeurs :
-Le progrès, l’humanisme et le respect de l’individu,
-La justice sociale et l’égalité des chances,
-La solidarité,
-La laïcité,
-L’antiracisme,
-L’environnement,
-La lutte contre le pouvoir de l’argent, …
• L’apparition plus tardive des valeurs de gauche et de droite
C’est seulement à la fin du XIXe siècle, pendant l’affaire Dreyfus , que le positionnement gauche/droite s’opère sur le terrain des valeurs. D’un côté, la gauche défend les valeurs de libertés, de justice, de progrès social, de laïcité. De l’autre, la droite met en avant l’ordre, la hiérarchie, la nation, la tradition, la religion, l’armée et la famille.
Politique : pourquoi y a-t-il une gauche et une droite ? / Marie Conquy (in Ca m’intéresse)
Pour aller plus loin :
• Les partis politiques / Maurice Duverger
• Les partis politiques : du XIXe au XXIe siècle en France / Yver Poirmeur
• Droite et gauche : essai sur une distinction politique / Norberto Bobbio
• Gauche-droite, au-delà de cette limite la politique n’est plus pensable / Sylvie Aebischer
• Ouvrages sur les partis de droite
• Ouvrages sur les partis de gauche
• Ouvrages sur les partis d’extrême-droite
Bonne journée
Commençons d’abord par la définition de ce qu’est un parti politique :
On se contentera de présenter ici les définitions extrêmes (La Palombara et Weiner et Weber).
1.
« Une organisation durable, c’est-à-dire une organisation dont l’espérance de vie politique est supérieure à celle de ses dirigeants en place ; une organisation locale bien établie et apparemment durable, entretenant des rapports réguliers et variés avec l’échelon national ; la volonté délibérée des dirigeants nationaux et locaux de l’organisation de prendre et d’exercer le pouvoir, seuls ou avec d’autres, et non pas – simplement – d’influencer le pouvoir ; le souci, enfin, de rechercher un soutien populaire à travers les élections ou de toute autre manière » (La Palombara et Weiner, 1966) […]
2.
« Des sociations reposant sur un engagement (formellement) libre ayant pour but de procurer à leurs chefs le pouvoir au sein d’un groupement et à leurs militants actifs des chances – idéales ou matérielles – de poursuivre des buts objectifs, d’obtenir des avantages personnels ou de réaliser les deux ensembles », Economie et Société (1921, Plon, 1971, souligné par nous).
Les partis politiques / Michel Offerlé
Le site Vie publique distingue trois types de partis :
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L’ouvrage Les partis politiques : vie politique française de Gilles Thevenon et Jean-Philippe Jal revient sur l’histoire des partis politiques en France :
Pierre Bréchon le remarque justement : « L’orgueil national tend à considérer la France comme la mère des démocraties puisque la Révolution de 1789 a énoncé des principes universalistes. » Pourtant, l’expression partisane ne va s’y exprimer qu’assez tardivement. Maurice Duverger l’a montré dans son ouvrage « Les partis politiques » : les partis se développent avec l’extension du suffrage et du parlementarisme. La genèse des « partis de création électoral » comme il les appelle est simple : « création de groupes parlementaires d’abord, apparition de comités électoraux ensuite, enfin, établissement d’une liaison permanente entre ces deux éléments ». Les groupes parlementaires rassemblant des élus de tendance voisine sont généralement apparus avant les comités électoraux chargés de soutenir les élus se présentant devant des électeurs de plus en plus nombreux et capables de mobiliser les votants, alors que le suffrage s’accroît et tend à devenir universel.
Sous la Restauration et la Monarchie de juillet, des groupes parlementaires commencent certes à exister mais les comités ne peuvent guère être actifs en raison de l’existence d’un corps électoral très limité, alors qu’en Grande-Bretagne les réformes électorales de 1832 et de 1867 permettent l’émergence de partis politiques : c’est en 1867 qu’apparaît une Union nationale chez les Conservateurs et en 1877 qu’est créée une fédération nationale libérale tenant un congrès annuel, toutes deux bientôt dotées d’une puissante machine électorale et d’un dirigeant.
Le mouvement sera beaucoup plus lent en France puisque le suffrage universel est rejeté par les monarchies limitées, que la Seconde République a une existence par trop éphémère et que le Second Empire ne permet guère, du moins durant ses dix premières années, l’émergence d’une vie démocratique. C’est avec la Troisième République que se développe enfin, dans la durée, le parlementarisme. Et c’est au début du XXe siècle qu’apparaissent les deux premiers partis politiques français ; ainsi naît d’abord le Parti Républicain radical et radical-socialiste unifiant les élus, les associations et les comités se réclamant du radicalisme ; une formation dont le nom atteste une palette de sensibilités assez diverses. Puis, quatre ans plus tard, en 1905, ce sera au tour des différentes tendances socialistes de se retrouver au sein de la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO).
Dans le livre Gauche-droite : genèse d’un clivage politique, Jacques Le Bohec et Christophe Le Digol tentent de donner une explication à ce clivage gauche-droite, bien installé en France :
[…] Parmi les possibilités que l’histoire offrait généreusement, quelques catégories se sont finalement imposées aux agents politiques qui les réduisent spontanément à leur réalité du moment : « gauche » et « droite » évidemment, auxquelles on ajoute parfois « extrême gauche », « extrême droite » ou « centre » au gré des circonstances. Curieux destin que celui de ces mots, a priori dépourvus de contenu politique. Improbable destin au terme duquel on les découvre saturés de sens politique ; au terme duquel s’est imposée la conviction, profondément enracinée en ceux qui trouvent quelque intérêt à la vie publique, qu’elles ont toujours été là, organisant et expliquant inlassablement les luttes politiques depuis la Révolution française. La métaphore spatiale distinguant une gauche et une droite s’est hissée au d’invariant historique de la « vie politique française », de ses supposés débuts sous la Révolution française à nos jours. Quels que soient les contextes historiques, le clivage gauche-droite est ce rocher immuable et imposant d’où l’observateur autorisé et le politicien avisé affrontent sans crainte le flot tumultueux et changeant de la vie politique. […] Cette ligne de partage métaphorique assigne à chacun des camps – gauche et droite – une identité politique et à chacune de ces identités une histoire avec ses héros, ses lieux et ses événements fondateurs, constituant ainsi des répertoires de ressources symboliques, en apparence irréductible les unes des autres. […]
L’ensemble des points de vue politiques, dans leur variété et leurs contradictions, s’ordonnerait en fonction d’un axe gauche-droite qui, en dépit de l’opposition durable des catégories servant à le désigner, formerait un continuum le long duquel les électeurs se déplaceraient de proche en proche. Celui-ci se décompose en général comme suit : extrême gauche, gauche, centre, droite, extrême droite. Enfin, ces différences de position correspondraient à des différences de « valeurs » politiques (opinions, idées, programmes, etc.), plus ou moins nombreuses en fonction des circonstances, qui seraient elles aussi ultimement irréductibles à une division binaire autour de laquelle s’organisent les débats politiques. Ce principe de division du monde politique possède une double fonction que l’histoire a progressivement amené à confondre : une fonction de description des luttes politiques et une fonction d’explication de ces luttes. En effet, l’objectivation des catégories politiques « gauche » et « droite » a servi très tôt à identifier des positions les unes par rapport aux autres, à les rassembler et à les discriminer au sein de territoires symboliques […].
C’est que ce vieux couple, condamné à vivre ensemble, se construit en effet à la fois aux lisières du mythe et dans l’historicité turbulente des changements politiques et sociétaux. Trois dimensions le composent : d’abord, une dimension politique qui fait des notions de droite et de gauche des étiquettes et des labels permettant de structurer l’affrontement démocratique, de classer les personnes et les organisations politiques, d’identifier les programmes. Ces deux catégories constituent dès lors des ressources de positionnement et de légitimation stratégiquement manipulées par les acteurs en compétition pour le pouvoir. Ensuite, une dimension sociologique qui voit dans la gauche et la droite des cristallisations identitaires. L’histoire de cette opposition est en effet aussi celle de la construction des milieux sociaux qui ont trouvé, dans les usages de ces catégories de gauche et de droit, les outils nécessaires pour forger les schèmes culturels de leur conscience collective. Que l’on songe au mariage, d’ailleurs un peu forcé, de la classe ouvrière et de la gauche, du bourgeois et de la droite ! Enfin, une dimension idéologique qui considère la gauche et la droite comme des notions pourvoyeuses de sens, renvoyant chacune à des croyances, à des valeurs, à des principes qui permettent de dessiner le modèle de la société légitime.
Les grands courants idéologiques : droites, gauches : quels clivages ? / Michel Hastings (in La Documentation française)
Cette précédente réponse sur le système politique français rend compte des différentes valeurs associées aux deux camps :
Pour ses sympathisants, les valeurs marquantes de la droite sont :
-La libre entreprise, la réussite individuelle par le travail et l’enrichissement personnel,
-L’autorité et l’ordre,
-La tradition,
-La nation,
-La famille,
-La religion, …
A l’inverse, les « gens de gauche » se sentent proches de ces valeurs :
-Le progrès, l’humanisme et le respect de l’individu,
-La justice sociale et l’égalité des chances,
-La solidarité,
-La laïcité,
-L’antiracisme,
-L’environnement,
-La lutte contre le pouvoir de l’argent, …
•
C’est seulement
Politique : pourquoi y a-t-il une gauche et une droite ? / Marie Conquy (in Ca m’intéresse)
Pour aller plus loin :
• Les partis politiques / Maurice Duverger
• Les partis politiques : du XIXe au XXIe siècle en France / Yver Poirmeur
• Droite et gauche : essai sur une distinction politique / Norberto Bobbio
• Gauche-droite, au-delà de cette limite la politique n’est plus pensable / Sylvie Aebischer
• Ouvrages sur les partis de droite
• Ouvrages sur les partis de gauche
• Ouvrages sur les partis d’extrême-droite
Bonne journée
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