Comment font les anciens-alcooliques pendant le coronavirus
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 11/08/2020 à 06h28
726 vues
Question d'origine :
Lorsque l’on est alcoolique repenti, il est dit qu’il faut éviter tout contact avec l’alcool, et que même du parfum peut entraîner une rechute…
Comment font les anciens alcooliques lorsque les magasins obligent a se désinfecter les mains ? Il y a parfois des fortes odeurs d’alcool lorsque des gens se désinfectent dans un endroit clos, est-ce que ça peut entraîner des rechutes ?
Voila, je me suis posé cette question ce matin. J’ai trouvé des informations sur l’augmentation de l’alcoolisme pendant le confinement mais pas sur ce sujet
Merci !
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 12/08/2020 à 09h45
Bonjour,
Effectivement, les anciens alcooliques doivent faire attention aux microdoses, c'est-à-dire à l'alcool qui peut être contenu dans les médicaments, plats cuisinés, pâtisseries, parfums, etc. afin de ne pas rechuter. L'odeur d'alcool des produits hydroalcooliques (PHA), peut, chez certains abstinents, donner des "cravings", c'est-à-dire l'envie, voire le besoin irrépressible, de boire à nouveau mais cela reste aléatoire d'une personne à l'autre.
Nous n'avons pas trouvé d'étude scientifique récente portant sur les conséquences de l'utilisation de PHA par les alcooliques abstinents.
Pour plus d'information, nous vous invitons à contacter le personnel de Alcool info service.
Des études portent sur les risques inhérents à l’utilisation de l’éthanol chez la femme enceinte et chez l’enfant. L’Afssaps s’est autosaisie sur cette question afin de mener une évaluation du risque relatif à l’utilisation des PHA par le grand public. Vous trouverez son rapport ici : Rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé relatif à l’innocuité des produits hydro-alcooliques (PHA) à base d’éthanol utilisés pour la désinfection des mains à peau saine par le grand public dans le cadre de l’épidémie de la grippe A (H1N1).
Quelques extraits de ses conclusions :
De nombreuses études de la littérature ont montré que l’absorption par voie cutanée ou inhalée de l’éthanol, survenant lors des frictions des mains de manière «intensive» avec des PHA, est extrêmement faible, voir quasi nulle. En effet, et à titre d’exemple, des utilisations «intensives», c’est à dire 20 frictions de trois PHA à 95%, 85% ou 55% d’éthanol, chez 12 volontaires (6 hommes et 6 femmes) rapportées dans l’étude de Kramer et al. (2007) ont montré que la quantité d’éthanol absorbée est de 2,3%, 1,1% et 0,9% respectivement. De même, les études de la littérature n’ont pas permis de mettre en évidence des alcoolémies décelables par voie inhalée. Les estimations des simulations fondées sur un modèle toxicocinétique à base physiologique, menées par l’Afsset en milieu professionnel chez une infirmière montrent que l’éthanolémie maximale engendrée par 42 frictions simples des mains en 8 h est très faible, de l’ordre de 1,28 mg/L. [...]
Sur la base des données disponibles, l’analyse effectuée par l’Afssaps n’a pas pu identifier un risque sanitaire supplémentaire cancérogène ou reprotoxique ou neurotoxique, par voie cutanée ou inhalée, consécutif à l’exposition à l’éthanol contenu dans les produits hydro-alcooliques, dans les conditions normales d’utilisation chez l’homme.
Le Centre d'appui pour la Prévention des Infections Associées aux Soins de Bourgogne-Franche-Comté dans un document intitulé Produits hydro-alcooliques: réponses aux questions les plus fréquemment posées répond à une question similaire à la vôtre :
L'UTILISATION DE PHA PAR DES PERSONNES, DONT DES PERSONNELS DE SANTE, AYANT DES ADDICTIONS A L'ALCOOL ANCIENNES OU EN COURS NE LEUR EST-ELLE PAS PRÉJUDICIABLE ?
Il n'y a pas de contre-indication formelle à l'utilisation de PHA par ces populations. En revanche, dans ces circonstances, un échange avec le médecin du travail est à encourager pourprivilégier le PHA le moins odorant et le moins incommodant . Dans les services d'addictologie accueillant des patients en cure de désintoxication, cette même réflexion devrait être menée au cas par cas.
Un article de Science et vie indique que Le gel hydroalcoolique peut donner la gueule de bois si on est traité contre l'alcoolisme. Un Indien de 43 ans a subi des symptômes type gueule de bois à cause de son traitement de l'addiction à l'alcool après s'être désinfecté les mains.
Il est donc recommandé de privilégier le lavage des mains avec de l'eau et du savon et, pour les personnes à risque, l'utilisation de PHA les moins odorants.
Pour aller plus loin, quelques documents à consulter :
- Le craving, symptôme de l’addiction
- la réponse de la Cité de la Santé sur l'utilisation du gel hydroalcoolique et ses répercussions sur la santé
- une thèse : Etude de la toxicité cutanée et respiratoire des alcoolsdans les produits hydro-alcooliques d’hygiène des mains / Monique Manche
- Disulfiram Ethanol Reaction in a Patient Abstinent from Alcohol Caused by Hand Sanitizing
- Is Alcohol in Hand Sanitizers Absorbed Through the Skin or Lungs? Implications for Disulfiram Treatment
Bonne journée.
Effectivement, les anciens alcooliques doivent faire attention aux microdoses, c'est-à-dire à l'alcool qui peut être contenu dans les médicaments, plats cuisinés, pâtisseries, parfums, etc. afin de ne pas rechuter. L'odeur d'alcool des produits hydroalcooliques (PHA), peut, chez certains abstinents, donner des "cravings", c'est-à-dire l'envie, voire le besoin irrépressible, de boire à nouveau mais cela reste aléatoire d'une personne à l'autre.
Nous n'avons pas trouvé d'étude scientifique récente portant sur les conséquences de l'utilisation de PHA par les alcooliques abstinents.
Pour plus d'information, nous vous invitons à contacter le personnel de Alcool info service.
Des études portent sur les risques inhérents à l’utilisation de l’éthanol chez la femme enceinte et chez l’enfant. L’Afssaps s’est autosaisie sur cette question afin de mener une évaluation du risque relatif à l’utilisation des PHA par le grand public. Vous trouverez son rapport ici : Rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé relatif à l’innocuité des produits hydro-alcooliques (PHA) à base d’éthanol utilisés pour la désinfection des mains à peau saine par le grand public dans le cadre de l’épidémie de la grippe A (H1N1).
Quelques extraits de ses conclusions :
De nombreuses études de la littérature ont montré que l’absorption par voie cutanée ou inhalée de l’éthanol, survenant lors des frictions des mains de manière «intensive» avec des PHA, est extrêmement faible, voir quasi nulle. En effet, et à titre d’exemple, des utilisations «intensives», c’est à dire 20 frictions de trois PHA à 95%, 85% ou 55% d’éthanol, chez 12 volontaires (6 hommes et 6 femmes) rapportées dans l’étude de Kramer et al. (2007) ont montré que la quantité d’éthanol absorbée est de 2,3%, 1,1% et 0,9% respectivement. De même, les études de la littérature n’ont pas permis de mettre en évidence des alcoolémies décelables par voie inhalée. Les estimations des simulations fondées sur un modèle toxicocinétique à base physiologique, menées par l’Afsset en milieu professionnel chez une infirmière montrent que l’éthanolémie maximale engendrée par 42 frictions simples des mains en 8 h est très faible, de l’ordre de 1,28 mg/L. [...]
Sur la base des données disponibles, l’analyse effectuée par l’Afssaps n’a pas pu identifier un risque sanitaire supplémentaire cancérogène ou reprotoxique ou neurotoxique, par voie cutanée ou inhalée, consécutif à l’exposition à l’éthanol contenu dans les produits hydro-alcooliques, dans les conditions normales d’utilisation chez l’homme.
Le Centre d'appui pour la Prévention des Infections Associées aux Soins de Bourgogne-Franche-Comté dans un document intitulé Produits hydro-alcooliques: réponses aux questions les plus fréquemment posées répond à une question similaire à la vôtre :
Il n'y a pas de contre-indication formelle à l'utilisation de PHA par ces populations. En revanche, dans ces circonstances, un échange avec le médecin du travail est à encourager pour
Un article de Science et vie indique que Le gel hydroalcoolique peut donner la gueule de bois si on est traité contre l'alcoolisme. Un Indien de 43 ans a subi des symptômes type gueule de bois à cause de son traitement de l'addiction à l'alcool après s'être désinfecté les mains.
Pour aller plus loin, quelques documents à consulter :
- Le craving, symptôme de l’addiction
- la réponse de la Cité de la Santé sur l'utilisation du gel hydroalcoolique et ses répercussions sur la santé
- une thèse : Etude de la toxicité cutanée et respiratoire des alcoolsdans les produits hydro-alcooliques d’hygiène des mains / Monique Manche
- Disulfiram Ethanol Reaction in a Patient Abstinent from Alcohol Caused by Hand Sanitizing
- Is Alcohol in Hand Sanitizers Absorbed Through the Skin or Lungs? Implications for Disulfiram Treatment
Bonne journée.
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