Question d'origine :
Est-ce qu'éteindre la douche entre le savonnage et le rinçage aide véritablement l'économie déau au niveau écologique ? Est-ce un comportement qui améliore réellement la planète ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 20/10/2020 à 09h55
Bonjour,
Pour commencer, rappelons pourquoi, d’un point de vue écologique, il est important d’économiser l’eau :
«
• L'eau qui nous est délivrée est prélevée dans le milieu naturel et donc soustrait à une nappe, une rivière ou un lac qui sont autant de réserves d'eau naturelles pour la végétation et les animaux.
• Une fois utilisée, l'eau est en partie traitée puis rejetée encore impropre dans l'environnement.
• Le prélèvement, le pompage, le traitement, la distribution, l'évacuation et l'épuration de l'eau sont des opérations coûteuses qui en outre, consomment de l'énergie et nécessitent de l'espace.
• 20 % de l'eau traitée et mise en distribution est perdue à cause de fuites. Cela représente 1 milliards de m3 par an.
• Le cycle urbain de l'eau exige des infrastructures coûteuses à établir et à entretenir. En stabilisant ou en réduisant notre consommation d'eau, on diminue la construction de nouveaux ouvrages de captage, de distribution et d'épuration dont les nuisances sont manifestes (odeurs notamment)
• Un accroissement de la consommation conduirait à aller chercher des ressources de moindre qualité qui exigent des traitements plus sophistiqués. »
Source : notre-planete.info
«Des ressources naturelles limitées
Nous avons beau vivre sur «la planète bleue» composée à 72% d'eau, nos ressources en eau douce sont loin d'êtres illimitées. Seul 2,8% de toute l'eau disponible sur Terre est de l'eau douce et 2,1% provient des glaces et des neiges permanentes, ce qui la rend inexploitable.
A peine 0,7% de toute l'eau terrestre est donc disponible pour l'être humain […]. Elle est en grande partie fournie par les nappes phréatiques, les cours d'eau et les réservoirs naturels ou artificiels (lacs, barrages…). Sa rareté peut varier entre les différentes régions du globe : certains pays comme le Brésil ou l'Inde en sont riches, d'autres comme le Cambodge ou le Tchad n'ont pas cette chance.
Un épuisement lent mais bien réel
Si les ressources restent les mêmes, les populations augmentent... et avec elles, les besoins en eau. Marillys Macé, directrice du Centre d'Information de l'Eau, explique ainsi qu'« en Europe, notre génération consomme 8 fois plus d'eau que celle de nos grands-parents ». Or, même nos ressources en eau évoluent. Une part de notre patrimoine hydraulique est perdue à cause de la mauvaise gestion, du gaspillage ou encore de la pollution de l'eau.
En matière de gaspillage pur et simple, les fuites sont un phénomène généralisé : en moyenne, pour 5L d'eau prélevée, 1L est perdu en milieu urbain contre 2L en milieu rural. Les moyens logistiques mis en place pour limiter ce gaspillage sont à l'heure actuelle trop peu développés. En France, on estime les pertes d'eau liées aux fuites à 20%. Mais les moyens financiers ne permettent de remplacer que 0,6% des canalisations chaque année.
L'agriculture et l'élevage prennent eux-aussi part au gaspillage. L'irrigation agricole, par exemple, est très gourmande en eau mais 15 à 30% de l'eau utilisée disparaît avec l'évaporation. Selon Marillys Macé « on mange plus d'eau que l'on en boit ». Par exemple, pour produire le steak de votre assiette, il aura fallu 3 960L d'eau très exactement. »
Mais le premier danger pour nos ressources en eau vient du changement climatique. Avec la hausse des températures et une évaporation plus intense, le débit des cours d'eau devrait diminuer de 20 à 30% d'ici 2060 et certaines nappes souterraines seront amenées à disparaître, comme aux Etats-Unis où leur niveau ne cesse de baisser. »
Source : Pourquoi ne faut-il pas gaspiller l'eau ? leparisien.fr
Dans notre consommation quotidienne en eau (environ 150 L pour le français moyen), 39% part dans le bain et la douche. Si on souhaite économiser l’eau et faire un geste pour la planète (et son porte-monnaie), on essayera donc de réduire sa consommation en arrêtant les bains et en limitant le temps passé sous la douche, entre autres.
Mais ce geste citoyen a-t-il un réel impact écologique, ou est-il purement symbolique ? Les conclusions que tire la journaliste Sophie Caillat ne sont guère encourageantes :
« Pour en avoir le cœur vraiment net, être objective sur l'impact de nos efforts de privation de bains, j'appelle le Centre d'information sur l'eau, association créée il y a dix-sept ans pour diffuser l'information la plus fiable sur le secteur (les entreprises la financent mais ce n'est pas un lobby). Sa directrice générale, Maryllis Macé, prend tout son temps pour me renseigner.
- Si j'arrête de prendre des bains, ça change quelque chose pour la planète?
- Il y a une question économique déjà.
- Vous voulez dire que si je consomme moins d'eau, ma facture va baisser? Mais je ne sais même pas combien je consomme d'eau ni combien ça me coûte...
- Si vous êtes locataire et n'avez pas de compteur individuel, en effet vous ne pouvez pas savoir. Votre facture est calculée par le syndic sur la base de vos mètres carrés (les percentiles), et dans vos charges le poste eau chaude est dissocié, donc c'est très compliqué à comprendre et peu transparent.
- Alors quel intérêt pourrais-je avoir à me priver de bains?
- C'est aussi une question de civisme, de respect de la planète et des autres. L'eau que vous ne consommez pas ne sera pas utilisée par un petit Africain, ni par un Niçois mais pourra l'être par votre voisin.
- Si je comprends bien, c'est la version adulte de "ne laisse pas couler l'eau du robinet pendant que tu te brosses les dents",ça permet de prendre conscience que c'est un bien commun de l'humanité. Rien de plus, mais c'est déjà ça.
Elle acquiesce et me laisse avec ce sentiment que la bataille du bain ne vaut pas tellement la peine d'être menée sous mon toit. À 0,3 centime le litre d'eau en moyenne en France, chaque foyer dépense environ 1 euro par jour, pas de quoi prendre conscience de la rareté de la chose (il suffit de comparer avec le pétrole, dont la hausse de quelques dollars le baril fait trembler l'économie mondiale).
Le coton pollue plus que le bain
Attention, voici une vérité qui dérange: en 2013, le premier poste mondial est, de loin, l'agriculture avec 70% de la consommation d'eau mondiale. C'est donc dans nos consommations qu'on peut agir sur l'eau prélevée. Ainsi, le Water Footprint Network a calculé combien de litres d'eau "pesaient" indirectement sur des consommations courantes: une tasse de thé, 35 litres d'eau (entre la culture, la récolte, et le travail de la plante), un steak haché de 150 grammes, 2400 litres d'eau (essentiellement pour produire les céréales nécessaires au bovin), un t-shirt en coton, 20.000 litres d'eau (la culture de cette plante étant particulièrement demandeuse d'arrosage).
Soyons honnêtes, je ne vais pas arrêter d'acheter des vêtements en coton, donc autant ne promettre que ce qui est à ma portée: faire passer le cycle de lessive de 120 à 40 litres grâce à un lave-linge performant et un programme court est très facile, préférer le lave-vaisselle à la vaisselle encore plus, et tirer moins souvent la chasse d'eau... ça dépend.
Pleine de bonne volonté, j'écris à mon propriétaire pour lui demander d'installer une double chasse d'eau. Je n'obtiendrai jamais de réponse, juste un silence méprisant. Il faut dire que je ne suis pas allée jusqu'à lui faire le tableau d'amortissement de l'installation. Il aurait pourtant rapidement compris qu'à 50 euros le double flux, qui permet d'économiser environ 2500 litres par an et par personne, il aurait été gagnant au bout de quelques années. Je comprends bien que ce sujet l'intéresse peu. »
Source : Pour sauver la planète, j'ai (presque) arrêté les bains, huffingtonpost.fr
Pour approfondir :
- Eau virtuelle & empreinte eau : qu’est-ce que c’est ? cieau.com
- Utilisation mondiale de l’eau, Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire
- Impact de notre consommation sur l’environnement, une vaste étude fait le point, theconversation.com
- Consommer autrement, ademe.fr
Bonne journée.
Pour commencer, rappelons pourquoi, d’un point de vue écologique, il est important d’économiser l’eau :
«
• L'eau qui nous est délivrée est prélevée dans le milieu naturel et donc soustrait à une nappe, une rivière ou un lac qui sont autant de réserves d'eau naturelles pour la végétation et les animaux.
• Une fois utilisée, l'eau est en partie traitée puis rejetée encore impropre dans l'environnement.
• Le prélèvement, le pompage, le traitement, la distribution, l'évacuation et l'épuration de l'eau sont des opérations coûteuses qui en outre, consomment de l'énergie et nécessitent de l'espace.
• 20 % de l'eau traitée et mise en distribution est perdue à cause de fuites. Cela représente 1 milliards de m3 par an.
• Le cycle urbain de l'eau exige des infrastructures coûteuses à établir et à entretenir. En stabilisant ou en réduisant notre consommation d'eau, on diminue la construction de nouveaux ouvrages de captage, de distribution et d'épuration dont les nuisances sont manifestes (odeurs notamment)
• Un accroissement de la consommation conduirait à aller chercher des ressources de moindre qualité qui exigent des traitements plus sophistiqués. »
Source : notre-planete.info
«
Nous avons beau vivre sur «la planète bleue» composée à 72% d'eau, nos ressources en eau douce sont loin d'êtres illimitées. Seul 2,8% de toute l'eau disponible sur Terre est de l'eau douce et 2,1% provient des glaces et des neiges permanentes, ce qui la rend inexploitable.
A peine 0,7% de toute l'eau terrestre est donc disponible pour l'être humain […]. Elle est en grande partie fournie par les nappes phréatiques, les cours d'eau et les réservoirs naturels ou artificiels (lacs, barrages…). Sa rareté peut varier entre les différentes régions du globe : certains pays comme le Brésil ou l'Inde en sont riches, d'autres comme le Cambodge ou le Tchad n'ont pas cette chance.
Si les ressources restent les mêmes, les populations augmentent... et avec elles, les besoins en eau. Marillys Macé, directrice du Centre d'Information de l'Eau, explique ainsi qu'« en Europe, notre génération consomme 8 fois plus d'eau que celle de nos grands-parents ». Or, même nos ressources en eau évoluent. Une part de notre patrimoine hydraulique est perdue à cause de la mauvaise gestion, du gaspillage ou encore de la pollution de l'eau.
En matière de gaspillage pur et simple, les fuites sont un phénomène généralisé : en moyenne, pour 5L d'eau prélevée, 1L est perdu en milieu urbain contre 2L en milieu rural. Les moyens logistiques mis en place pour limiter ce gaspillage sont à l'heure actuelle trop peu développés. En France, on estime les pertes d'eau liées aux fuites à 20%. Mais les moyens financiers ne permettent de remplacer que 0,6% des canalisations chaque année.
L'agriculture et l'élevage prennent eux-aussi part au gaspillage. L'irrigation agricole, par exemple, est très gourmande en eau mais 15 à 30% de l'eau utilisée disparaît avec l'évaporation. Selon Marillys Macé « on mange plus d'eau que l'on en boit ». Par exemple, pour produire le steak de votre assiette, il aura fallu 3 960L d'eau très exactement. »
Mais le premier danger pour nos ressources en eau vient du changement climatique. Avec la hausse des températures et une évaporation plus intense, le débit des cours d'eau devrait diminuer de 20 à 30% d'ici 2060 et certaines nappes souterraines seront amenées à disparaître, comme aux Etats-Unis où leur niveau ne cesse de baisser. »
Source : Pourquoi ne faut-il pas gaspiller l'eau ? leparisien.fr
Dans notre consommation quotidienne en eau (environ 150 L pour le français moyen), 39% part dans le bain et la douche. Si on souhaite économiser l’eau et faire un geste pour la planète (et son porte-monnaie), on essayera donc de réduire sa consommation en arrêtant les bains et en limitant le temps passé sous la douche, entre autres.
Mais ce geste citoyen a-t-il un réel impact écologique, ou est-il purement symbolique ? Les conclusions que tire la journaliste Sophie Caillat ne sont guère encourageantes :
« Pour en avoir le cœur vraiment net, être objective sur l'impact de nos efforts de privation de bains, j'appelle le Centre d'information sur l'eau, association créée il y a dix-sept ans pour diffuser l'information la plus fiable sur le secteur (les entreprises la financent mais ce n'est pas un lobby). Sa directrice générale, Maryllis Macé, prend tout son temps pour me renseigner.
- Si j'arrête de prendre des bains, ça change quelque chose pour la planète?
- Il y a une question économique déjà.
- Vous voulez dire que si je consomme moins d'eau, ma facture va baisser? Mais je ne sais même pas combien je consomme d'eau ni combien ça me coûte...
- Si vous êtes locataire et n'avez pas de compteur individuel, en effet vous ne pouvez pas savoir. Votre facture est calculée par le syndic sur la base de vos mètres carrés (les percentiles), et dans vos charges le poste eau chaude est dissocié, donc c'est très compliqué à comprendre et peu transparent.
- Alors quel intérêt pourrais-je avoir à me priver de bains?
- C'est aussi une question de civisme, de respect de la planète et des autres. L'eau que vous ne consommez pas ne sera pas utilisée par un petit Africain, ni par un Niçois mais pourra l'être par votre voisin.
- Si je comprends bien, c'est la version adulte de "ne laisse pas couler l'eau du robinet pendant que tu te brosses les dents",
Elle acquiesce et me laisse avec ce sentiment que la bataille du bain ne vaut pas tellement la peine d'être menée sous mon toit. À 0,3 centime le litre d'eau en moyenne en France, chaque foyer dépense environ 1 euro par jour, pas de quoi prendre conscience de la rareté de la chose (il suffit de comparer avec le pétrole, dont la hausse de quelques dollars le baril fait trembler l'économie mondiale).
Attention, voici une vérité qui dérange: en 2013, le premier poste mondial est, de loin, l'agriculture avec 70% de la consommation d'eau mondiale. C'est donc dans nos consommations qu'on peut agir sur l'eau prélevée. Ainsi, le Water Footprint Network a calculé combien de litres d'eau "pesaient" indirectement sur des consommations courantes: une tasse de thé, 35 litres d'eau (entre la culture, la récolte, et le travail de la plante), un steak haché de 150 grammes, 2400 litres d'eau (essentiellement pour produire les céréales nécessaires au bovin), un t-shirt en coton, 20.000 litres d'eau (la culture de cette plante étant particulièrement demandeuse d'arrosage).
Soyons honnêtes, je ne vais pas arrêter d'acheter des vêtements en coton, donc autant ne promettre que ce qui est à ma portée: faire passer le cycle de lessive de 120 à 40 litres grâce à un lave-linge performant et un programme court est très facile, préférer le lave-vaisselle à la vaisselle encore plus, et tirer moins souvent la chasse d'eau... ça dépend.
Pleine de bonne volonté, j'écris à mon propriétaire pour lui demander d'installer une double chasse d'eau. Je n'obtiendrai jamais de réponse, juste un silence méprisant. Il faut dire que je ne suis pas allée jusqu'à lui faire le tableau d'amortissement de l'installation. Il aurait pourtant rapidement compris qu'à 50 euros le double flux, qui permet d'économiser environ 2500 litres par an et par personne, il aurait été gagnant au bout de quelques années. Je comprends bien que ce sujet l'intéresse peu. »
Source : Pour sauver la planète, j'ai (presque) arrêté les bains, huffingtonpost.fr
- Eau virtuelle & empreinte eau : qu’est-ce que c’est ? cieau.com
- Utilisation mondiale de l’eau, Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire
- Impact de notre consommation sur l’environnement, une vaste étude fait le point, theconversation.com
- Consommer autrement, ademe.fr
Bonne journée.
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