Question d'origine :
Où est donc passé le cerveau d'Einstein, conservé un temps dans le KANSAS au USA ?
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 06/12/2005 à 17h39
Après l'avoir photographié et découpé en près de deux cent quarante morceaux, le médecin qui avait prélevé le cerveau d'Einstein l'a jalousement gardé. Alors qu'il affirmait agir pour la science, il a maintenu, pendant de longues années, une des reliques les plus célèbres du XXe siècle hors d'atteinte des scientifiques.
Le 18 avril 1955, Albert Einstein s'éteint à l'hôpital de Princeton dans le Nex Jersey. Son ami le docteur Harry Zimmerman est chargé de l'autopsie avant incinération. Trop ému, il demande à son collègue, le pathologiste Thomas Harvey, de le remplacer. Celui-ci s'exécute et conclut que le décès a été provoqué par la rupture d'un anévrisme de l'aorte abdominale. L'autopsie devrait s'arrêter là, mais le voici qui rase la célèbre tignasse, découpe le crâne puis en extrait le cerveau qu'il perfuse de formol. Il ressort de la salle d'autopsie, l'organe convoité sous le bras. L'histoire d'une des plus célèbres reliques du siècle commence.
Apprenant le prélèvement du cerveau, le fils d’Einstein, Hans-Albert, s’indigne de ce qu’il prend pour une violation des volontés de son père. Celui-ci n’avait laissé aucune instruction posthume précise, mais s’inquiétait fréquemment de devenir l’objet de quelque culte après sa mort. […] Mais Harvey explique n’avoir d’autres buts que scientifiques.
Le 25 avril, Harvey annonce la tenue imminente d’une conférence de spécialistes visant à définir le plan des recherches à venir. Bien qu’il ne soit nullement spécialiste du cerveau, il refuse de révéler le nom des experts dont il compte s’entourer, à l’exception d’Harry, initialement chargé de l’autopsie. Le temps passe, la conférence est un échec, Harvey refusant de céder son précieux bien . Zimmerman s’en inquiète. L’armée américaine s’en mêle, dépêchant en la personne du docteur Webb Haymacker un émissaire chargé de récupérer le cerveau. Harvey l’éconduit. C’en est trop ! Harvey est licencié de l’hôpital de Princeton, qu’il quitte sans oublier d’emporter avec lui son butin. Entre-temps, soit quelques semaines après la mort du grand homme, il avait pris soin de photographier le cerveau … et de le disséquer en près de deux cent quarante morceaux.
Pendant plus de vingt ans, plus personne ne s’intéressera à Harvey. Quant au cerveau d’Einstein, on le crut classé dans le musée des légendaires objets disparus de l’histoire américaine.
Harvey revient sur le devant de la scène en 1978 lorsque Steven Levy, un jeune journaliste, le retrouve à Wichita dans le Kansas après une longue enquête.[…] (voir plus loin l’article de Wikipédia).
Au début des années 1990, Harvey atteint l’âge de 80 ans. Il prend alors l’initiative de contacter Sandra Witelson à l’université MacAster au Canada, propablement impressionné par sa vaste collection de cerveaux témoins. De cette collaboration naît l’article du Lancet en juin 1999. Entre-temps, Harvey se sépare de son trésor. En novembre 1998, il fait don du cerveau au docteur Elliot Krause, son lointain successeur au poste de pathologiste de l’hôpital de Princeton, sans expliquer les raisons de son geste tardif. Krame se déclare honoré et annonce qu’il supervisera à l’avenir les recherches sur le cerveau d’Einstein.
Extrait du dossier
Pourquoi Harvey a-t-il gardé aussi longtemps ce cerveau qu’il reconnaissait être incapable d’exploiter scientifiquement ?
Fasciné par le personnage, l’écrivain Michael Paterniti a tenté d’en percer les secrets.
Vous trouverez le résumé de "Driving Mr Albert" (malheureusement pas édité en france) sur le site largeur.com
Pour plus de renseignements sur le cerveau d'Einstein :
En 1978, le journaliste Steven Levy, apprend par son employeur le journal New Jersey Monthly que le cerveau d'Einstein aurait été conservé et lui demande de le retrouver.
Levy sera accompagné par un caméraman durant sa quête et le film diffusé dans les années 1990 sur le petit écran en France. Après une longue enquête, il retrouve en effet le cerveau d'Einstein chez le pathologiste qui avait procédé à son extraction, le Dr. Thomas Harvey. Il le retrouva à Wichita, Kansas.
Les médias campèrent évidemment devant son domicile en quête d'information lui créant énormément de désagrément.
Par la suite le Dr. Harvey avoua qu'il n'avait rien trouvé de particulier dans la structure physique du cerveau d'Einstein pouvant expliquer son génie.
Pour plus d'information, voir : Steven Levy
Mais de plus récentes études (parues notamment dans Sciences et Vie) montrent que le cerveau d'Einstein possédait un nombre élevé d'astrocytes (genres de petites cellules fournissant les neurones en glucose). Les chercheurs à qui l'on doit cette découverte ne savent pas si cela est responsable de son intelligence, ils négligeaient jusque là les astrocytes dans leurs recherches neurologiques s'intéressant avant tout aux neurones.
Le cerveau d'Einstein
À la mort d’Einstein en 1955, le docteur Thomas Harvey le préleva, sans permission. Harvey espérait sans doute y découvrir quelque chose d’extraordinaire : il était de notoriété publique que la mère d’Einstein, Pauline, s’était inquiétée du fait que son fils, bébé, avait la tête fortement de travers (la grand-mère d’Einstein avait elle un autre motif d’inquiétude pour son petit-fils : « beaucoup trop gras ! »).
Mais en réalité, le cerveau d’Einstein n’avait rien d’extraordinaire : gris, plein de circonvolutions, et même un tantinet plus petit que la moyenne.
Les études détaillées du cerveau d’Einstein ne furent entreprises qu’assez récemment. En 1985 par exemple, le Professeur Marian Diamond, de Berkeley, y releva un nombre supérieur à la moyenne de cellules gliales (qui nourrissent les neurones) dans certaines aires des l’hémisphère gauche dont on pense qu’elles sont impliquées dans les processus de calcul mental. En 1999, la neurochirurgienne Sandra Witelson remarqua que le lobe pariétal inférieur d’Einstein, une zone impliquée dans le raisonnement logique, était 15% plus grand que la moyenne. De plus, elle observa que le pli Slyvien, un sillon qui s’étend normalement depuis le devant jusqu’à l’arrière du cerveau, s’arrêtait en chemin chez Einstein. Cette particularité permettait-elle une plus grande connectivité entre les différentes parties du cerveau d’Einstein ? En vérité, personne ne le sait.
Ne pas savoir. C’est une situation qui met bon nombre de chercheurs mal à l’aise. Pour Einstein, c’était un puissant stimulant :« La plus belle chose à laquelle nous puissions être confrontés, c’est le mystère » disait-il. « C’est l’émotion fondamentale qui veille aussi bien sur le berceau des sciences véritables que sur celui des arts ».
C’est l’émotion fondamentale qu’Einstein ressentait en permanence, qu’il ait été en route pour le travail, en train de bercer son bébé ou de discuter pendant le repas. Le meilleur remède à l’harassante routine du quotidien, c’est l’émerveillement.
cidehom.com
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