Question d'origine :
Je recherche des renseignements sur des bombardements américains sur St Rambert l'Ile Barbe et le Port Herriot le 6 août 1944. Les objectifs étaient des dépots pétroliers et des ponts ferroviaires. Qu'en est-il précisément?
Réponse du Guichet

Si l’on excepte l’attaque allemande de mai 1940 sur l’aérodrome de Bron, ce sont surtout les bombardements alliés qui vont marquer Lyon en 1944.
Dans l’ouvrage de Marcel Ruby : La Résistance à Lyon, tome 2 un chapitre est intitulé : Le prix de la Victoire : Les destructions alliées. On peut lire à propos de la journée du 6 août :
"Ce sont les bombardements alliés qui ont causé le plus de dommages au département et à Lyon.
Le 26 mai 1944, le bombardement allié le plus dramatique atteint les quartiers de Vaise et de Jean Macé. Sont touchés des établissements industriels, des voies ferrées, des gares, des maisons d’habitation. D’autres avaient précédé ou suivi :
-le 6 août 1944 : sur le dépôt de carburants du Port Rambaud
-le 6 août 1944 : sur le quartier de la Croix-Rousse (quelques immeubles atteints)
-le 6 août 1944 : sur le dépôt de carburants de Saint-Rambert-l’Ile-Barbe et des immeubles d’habitation
-le 6 août 1944 : sur Oullins, Saint-Didier-au-Mont-d’Or, Champagne-au-Mont-d’Or (des immeubles atteints)
Sur Vénissieux et Saint-Priest : les 23, 25, 29 mars, 2 et 25 mai : sur des établissements industriels, des voies ferrées et des immeubles d’habitation.
Sur Bron le 30 avril et le 14 août (l’aérodrome et les maisons voisines sont touchés)
Sur Grigny et Chasse : les bombardements des 25 et 26 mai, 6 et 11 août atteignent la gare de Badan, le pont de la Méditerranée et des maisons d’habitation
Sur Givors : les bombardements des 23 juillet, 6 et 11 août touchent des établissements industriels et des immeubles d’habitation."....
Si, dans divers ouvrages traitant de l’histoire de Lyon durant ces années, souvent, un chapitre est consacré aux bombardements du 26 mai 1994, le plus meurtrier, il semble plus difficile d’obtenir des renseignements précis sur la journée du 6 août.
Ainsi dans Lyon, Connaître son arrondissement le 9e de Jean Pelletier il est uniquement question du 26 mai journée du bombardement des voies ferrées à Perrache et le long de l’avenue Berthelot et de la gare de Vaise : les dommages collatéraux sont importants…l’église Saint-Pierre est en partie démolie mais c’est le secteur de la place de Paris qui subit les plus gros dégâts : l’église de l’Annonciation est totalement détruite ainsi que de nombreuses maisons, usines et ateliers autour de la gare et dans le quartier de l’industrie où un assez grand nombre d’entreprises ne se relevèrent pas du bombardement.
C’est seulement en 1963 que la commune de Saint-Rambert-l’ïle-Barbe a été rattachée à Lyon.
Dans l’ouvrage Saint-Rambert-l’Ile-Barbe au fil du temps il est question du groupe scolaire construit au cours des années 1930 dans le quartier de l’industrie à Saint-Rambert. « L’effroyable tragédie qui frappa le quartier le 26 mai 1944 renouvelée le 6 août le laissa exsangue. L’aviation se trompant de cible avait lâché ses bombes sur les immeubles et le groupe scolaire. Si aucun enfant de l’école ne fut touché, il n’en fut pas de même dans le secteur où l’on dénombra une centaine de victimes sous les décombres des immeubles…
Nous avons consulté aussi la presse :
Article du Progrès du 15 septembre 2004 ( 60 ans après, en 2004 la presse est revenue sur ces événements) : chronologie des bombardements :
………Dimanche 6 août 1944. 11h23-11h28 : Opération massive des alliés dans la vallée du Rhône. Bombardement à Lyon des dépôts de carburant du port Édouard Herriot et de Saint-Rambert-L'Ile-Barbe. Bilan : nombreuses victimes civiles de bombes « perdues » à la Croix-Rousse, à Oullins, à Caluire et dans les Monts-d'Or.
Il n’est malheureusement pas possible de consulter Le Progrès d’août 1944 car la parution du journal a été interrompue pendant la guerre entre novembre 1942 et septembre 1944.
Lyon républicain du 7 août 1944 publie un article : Les raids anglo-américains : Nouvelle attaque contre Lyon et sa banlieue : une vingtaine de morts et plus de cent quarante blessés :
….L’alerte fut donnée à 10h30. Les Lyonnais plus respectueux des consignes de la Défense passive affluèrent vers le centre de la ville ou descendirent dans les abris. Quelques minutes après le signal donné par les sirènes, on entendait le bourdonnement caractéristique de plusieurs vagues d’avions anglo-américains, dont les carlingues scintillaient sous le soleil…
Le Salut Public du 7/8/1944 dans l’article titré : Le bombardement de Lyon et de sa région par l’aviation anglo-américaine a un peu le même contenu :
….. l’alerte des sirènes donnent à chacun le temps de se mettre à l’abri…….. La discipline n’est pas encore totale……Conseil de prudence de la défense passive. Une trentaine de morts sont signalés.
Vous pourriez consulter cette réponse précédente
Pour comprendre et en savoir plus sur les raisons des bombardements alliés, la stratégie, les traumatismes laissés vous pourriez consulter aussi : Quand les alliés bombardaient la France : 1940-1945 par Eddy Florentin, Editions Perrin, 2008
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