De l'influence de la pleine lune...
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 15/08/2005 à 10h14
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Question d'origine :
Quelle est au juste l'influence de la pleine lune sur la physiologie et le comportement humains en général, et sur l'ovulation en particulier ?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/08/2005 à 15h24
Vous pouvez en préambule consulter ce précédent-question réponse du guichet sur l'influence (nulle) de la Lune sur les cheveux, les légumes et les naissances.
Le site Neuroscience for Kids de l'Université de Washington a réalisé une compilation très détaillée de toutes les études scientifiques menées sur une éventuelle influence de la pleine Lune sur le comportement humain et animal : violence, crimes, agressions, arrestations, aliénés psychiatriques, anxiété, dépressions, psychoses, suicides, accidents routiers, morsures d'animaux, hospitalisations, overdoses et usage de drogues. Sur les 42 études citées, 6 établissent une corrélation entre pleine Lune et phénomènes anormaux. Ces dernières sont cependant toutes réfutées par des contre-études qui soulignent notamment que certaines n'ont pas pris en compte le jour de la semaine considéré, ou bien la période pendant laquelle la pleine Lune est tombée (vacances) ; ou bien encore qu'elles portent sur des échantillons trop restreints ; et qu'enfin corrélation ne signifie pas forcément cause-à-effet : d'autres facteurs peuvent intervenir. La conclusion globale est qu'il n'existe pas de lien entre comportement anormal et cycle lunaire.
Une autre compilation plus large d'études a été réalisée en 1996 par Ivan Kelly, James Rotton et Roger Culver (respectivement chercheur au département de pédopsychologie de l'Université du Saskatchewan, professeur de psychologie de l'Université Internationale de Floride et professeur d'astronomie du département de physique de l'Université de Californie-Riverside). Ils ont examiné cent études qui, outre les sujets évoqués plus haut, portaient également sur : les appels d'urgence, la violence domestique, les naissances, les catastrophes naturelles, les gains au casino, les kidnappings, les agressions par les joueurs professionnels de hockey (sic ! ), la violence dans les prisons, les admissions psychiatriques, les comportements agités chez les convalescents, les blessures par balles et à l'arme blanche, la lycanthropie, le vampirisme, l'alcoolisme, le somnambulisme et l'épilepsie. Là encore, leur conclusion est claire : "les études ont échoué à démontrer une corrélation fiable et significative entre la pleine Lune et quoi que ce soit".
Kelly, Rotton, et Culver impliquent quatre facteurs dans le développement du mythe de la pleine Lune : l'effet média, le folklore traditionnel, les idées reçues et les préjugés cognitifs. Il convient d'en ajouter un cinquième : l'inconscient collectif. L'association fertilité-Lune est profondément ancrée dans le folklore de nombreux pays. La simple observation du cycle féminin et celle du cycle lunaire n'y résiste pourtant pas : le cycle de la pleine Lune est d'exactement 29.53 jours, et ne varie pas, alors que le cycle féminin est théoriquement de 28 jours et peut varier d'une femme à l'autre.
Enfin, cet article du site Tatoufaux sur pleine Lune et insomnie rappelle que le seul effet prouvé de la Lune est celui sur les marées (influence qu'il convient là aussi de nuancer, voir ce précédent question-réponse du guichet). Il évoque également deux théories intéressantes qui expliquent en partie la propagation du mythe de la pleine Lune, dont voici la définition par le site du Dictionnaire Sceptique :
* Le biais de confirmation : fait référence à la pensée sélective qui fait que quelqu'un a tendance à noter et à chercher ce qui confirme ses croyances, et à ignorer, ne pas rechercher, ou sous-estimer l'importance de ce qui les contredit. Par exemple, si quelqu'un croit qu'il y a une recrudescence d'accidents à la pleine lune, il remarquera les accidents qui se passent à la pleine lune, mais fera moins attention à ceux qui arrivent à d'autres périodes du mois. Une tendance à faire ceci sur une longue période de temps renforce de façon injustifiée la croyance en cette relation entre pleine lune et accidents.(...)
* La pensée sélective : processus par lequel on choisit de se souvenir et de se concentrer sur les preuves favorables et d'ignorer les preuves défavorables à une croyance. Ce type de pensée est la base de la plupart des croyances aux pouvoirs psychiques des soi-disant lecteurs de pensée et des médiums. C'est aussi la base de beaucoup, sinon de la plupart, des croyances occultes et pseudo-scientifiques.
Il faut noter que la pensée sélective fonctionne indépendamment de la prise de ses désirs pour des réalités et ne doit pas être confondue avec le biais de confirmation, dans lequel on considère sérieusement les données contradictoires d'une croyance, en étant beaucoup plus critique à leur égard qu'à l'égard des données qui les appuient.(...)
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