exposition 1935

Réponse du département Arts et Loisirs

Nous avons trouvé un certain nombre d’informations concernant les membres de l'A.E.A.R. (Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires), dans les sections photographie et cinéma, en interrogeant le moteur de recherche Google, à partir des mots AEAR et photographie / cinéma.

Pour le cinéma

Malraux adhère à l’ organisation rassemblant des intellectuels antifascistes proches du Parti Communiste et contrôlés par Vaillant-Couturier et Thorez. Malraux devenu compagnon de route du parti en fut l'un des plus captivants représentants avec Gide et Aragon.
Jean Vigo. En 1932, il prend part aux activités de l'AEAR (Association des écrivains et artistes révolutionnaires). Après l'émeute fasciste du 6 février 1934, il signe l'appel à l'unité de toutes les forces ouvrières qui sera adressé entre autres à l'Union anarchiste.
…Ces derniers lui reprochent d’ailleurs son « flou idéologique », comme Eugène Dabit et Tristan Rémy, qui le quittent pour entrer à l’AEAR (Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires créé en mars 1932 par le Parti Communiste). Eugène Dabit, auteur d’Hôtel du Nord, tient pourtant le même discours que Poulaille sur la littérature prolétarienne jusqu’en 1930.
Le site Rouge contient un article détaillé, en anglais, dont voici un extrait : The AEAR was formed to foment this cultural revolution. Along with other bureaux – literature, theatre, and so on – the Association had a cinema section. Known activists were Buñuel himself, Jean Painlevé, Jean Lods and Jean Vigo, Jean-Paul Dreyfus, Jacques Brunius, Yves Allégret and Eli Lotar. Sympathisers included Joris Ivens, Henri Storck and Boris Kaufman (the brother of Dziga Vertov and Mikhaïl Kaufman). Its main ideologue was Moussinac, author of Le Cinéma soviétique (1928) and film and theatre critic of L’Humanité.
Delons, André (1909-1940). Cousin de Jacqueline Lamba, seconde épouse d'André Breton, il est membre de L'AEAR auprès des Surréalistes. Assistant de Jean Renoir.

Pour la photographie

Photographe et homme engagé, JOSEF BREITENBACH. Il participe également aux activités de l’A.E.A.R., organisme culturel antifasciste fondé dès 1932 à l’initative de Vaillant, et animé, entre autres, par Louis Aragon.
Après la mort de Vaillant-Couturier, Marie-Claude entre au service photo de « l’Humanité » (elle en deviendra chef), exploit féministe fort peu goûté alors par la tradition du syndicat du Livre. Mais l’épaulent dans cette première professionnelle Gabriel Péri, Georges Cogniot et Georges Politzer. Déjà, en 1932, au sein de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR), elle avait rencontré Cartier-Bresson, Kappa, confrères éminents, mais aussi l’architecte Roger Ginsburger, dit Pierre Villon, qui deviendra par la suite le deuxième élu de son coeur, quarante ans durant. Apre époque certes, mais combien exaltante !
Claude Cahun. Elle participa en qualité de signataire à des écrits collectifs politiques de comme "Contre le fascisme mais aussi contre l'impérialisme français" aux côtés de Aragon, Breton, Crevel, Eluard, Unik, Tanguy, Vaillant-Couturier... . Dans le livre Claude Cahun photographe, François Leperlier écrit : « Au milieu de l’année 1932, …, elle adhère avec sa compagne [Suzanne Malherbe, auteur de photomontages], à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) qui vient de se former sous l’égide du parti communiste. Avec ses amis du « Groupe Brunet » (Jean Legrand, Pierre Caminade [anime le ciné-club de Montpellier], Néoclès Coutouzis [fonde le ciné-club de Montpellier]), elle rejoint aussitôt l’opposition de gauche (trotskiste) et appuie l’adhésion des surréalistes. ». Dans un deuxième livre Claude Cahun, l'écart et la métamorphose / François Leperlier, l’auteur retrace les grandes étapes de l'A.E.A.R.: « Claude Cahun et Suzanne Malherbe adhèrent à probablement à la fin de 1932… De juin 1933 à octobre 1935 Claude Cahun a non seulement quitté l'A.E.A.R., mais elle n’apparaît plus au bas des tracts surréalistes ».

Dans le livre Parcours politique des surréalistes 1919-1969 / Carole Reynaud Paligot, CNRS éd., 1995, un chapitre entier est consacré aux liaisons entre les surréalistes et l'A.E.A.R. Il est noté qu’en 1933, l'A.E.A.R. réunit 550 membres dans ses différentes sections : littérature, arts plastiques, architecture, musique, théâtre, cinéma, photographie. Le manifeste de l'A.E.A.R. paraît en mars 1932, l’Humanité en parle dans son édition du 29 mars 1932.

Sur le site de la revue Etudes photographiques, figure un texte très intéressant consacré aux couvertures du magazine communiste Regards (1932-1939), dans lequel il est mentionné : "…si certains se sentent proches idéologiquement de Regards, tels André Papillon et Emeric Féher qui participent à l'Association des écrivains et des artistes révolutionnaires (AEAR), la survie économique et la recherche de reconnaissance représentent probablement pour d'autres les seules motivations. Qualifiée d'humaniste par les auteurs d'ouvrages sur la photographie au nom d'une approche supposée essentialiste et "lyrique".

Dans le livre 36 au devant de la vie, Pierre Jamet déclare : « Au début des années 30, j’ai été membre de la chorale de l’A.E.A.R., devenue ensuite Chorale Populaire de Paris ». Nous possédons du même auteur la photographie Le groupe sportif de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires.

Dans la Nouvelle histoire de la photographie / sous la dir. De Michel Frizot, éd. A. Biro, 1994, Jean-Claude Gautrand mentionne : « De nouveaux photographes apparaissent alors : Doisneau, Willy Ronis, René-Jacques, Emile Savitry, Pierre Jahan, Papillon… Certains se regroupent au sein de l’ Association des écrivains et artistes révolutionnaires, qui expose en juin 1936 des Documents de la vie sociale.

Afin de compléter votre recherche d’éléments concernant l’A.E.A.R., nous vous suggérons de consulter les ouvrages suivants :
Le roman insupportable / Jean-Pierre Morel, éd. Gallimard, 1985
Chronique de l’association des écrivains et artistes révolutionnaires, 1930-1939 / Paul Loffler, éd. Subervie, 1971
Le parti communiste français et la question littéraire : 1921-1939 / J.P. Bernard, éd. PUG, 1972
Qu’est-ce que l’A.E.A.R. ? / P. Vaillant-Couturier, éd. A.E.A.R., 1933
Antifaschismus, Volksfront und Literatur. Zur Geschichte der "Vereinigung revolutionärer Schriftsteller und Künstler" (AEAR) in Frankreich / Arno Münster, 1977
L’Association des écrivains et artistes révolutionnaires. La revue « Commune » et la lutte idéologique contre le fascisme / Nicole Racine, in Le Mouvement social, n° 54, janvier-mars 1966, p. 29-47
Commune, revue de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires, l'AEAR, animée par le Parti communiste.
Pour ces deux dernières références, la disponibilité des numéros, ainsi que l’accès aux établissements sont donnés par le Sudoc, catalogue collectif universitaire :
Entre autres établissements, la revue Commune est disponible à Grenoble2-IEP, du n°1, 1933 au n° 62, 1938, ainsi qu’à Belfort-BM, du n° 41, 1937 au n° 73, 1939. Le numéro 54 de la revue Mouvement social est présent à Grenoble 2-IEP, Lyon-Archives départementales, Lyon-Facultés catholiques, Lyon-INRP.