Question d'origine :
Bonjour! J'aurais aimé avoir la definition "philosophique" du terme "trop" . Je me suis auparavant essayé a la question et voici le resultat :
"Marque de quelque chose en éxcès, ou de quelques chose fait de de facon excessive, démesurée. Prenons le cas ou le trop s'applique a l'action de faire quelque chose. Il est donc la marque que la pratique du quelque chose en question est déraisonnablement abusive.
Le deuxieme aspect du terme apparait donc clairement : a trop faire quelque chose, cela deviendrais nuisible. Nuisible pour qui ? pour la personne qui est a l'origine de ce trop mais aussi, dans certains cas, nuisible pour autruis (voir pour les deux en meme temps)."
Ont peut prendre l'exemple d'un étudiant acharné sur son travaille : a trop travailler il en deviandrait ascosiable se qui, dans le fond, ne serais pas vraiment une bonne chose pour lui et ni pour les autres (ses proches) a qui il n'accorderais alors plus assez de temps.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 11/10/2005 à 12h16
Bien sûr, le terme « trop » n’est pas défini dans les dictionnaires de philosophie.
On y trouve par contre la notion de « mesure » et une de ses définitions correspond à votre questionnement :
«n.f. (lat. mensura)
2. Au sens qualitatif, quantité considérée comme normale, raisonnable. D’où l’idée de borne, de limite, de modération –renforcée dans l’expression de « juste mesure ». La mesure est l’essence même de la sagesse antique. Elle est aux antipodes de l’hybris, la démesure, à la fois violente, intempérante et orgueilleuse. Aristote (384-322 av. J.-C.) définit la vertu (arêtê) comme le juste milieu (mésotès) entre un excès et un défaut. Ainsi le courage est-il une juste mesure entre la témérité et la couardise ».
Dictionnaire de philosophie / Christian Godin
«Mesure :
La mesure désigne en même temps une activité et un concept. Platon distingue entre l’art qui mesure une quantité, en fonction du plus et du moins, passant par l’étalonnage, de l’art qui vise la « juste mesure », c’est-à-dire qui constitue un intermédiaire entre deux extrêmes, une modération. La mesure est alors la science de l’harmonie, et c’est en ce sens que Dieu peut être dit mesure de toutes choses. La juste mesure dans l’action permet d’articuler chez Aristote le domaine de la morale et celui de la politique.»
Grand dictionnaire de la philosophie Larousse
La devise « Méden agan » : « rien de trop », des Sept sages de la Grèce antique est d’ailleurs gravée sur le temple d’Apollon à Delphes au même titre que « Connais-toi toi-même ».
«Si la vertu cardinale des Grecs est la mesure ou le respect des limites - pan métron ou «de la mesure en toutes choses» que traduit la devise «jamais trop» -, le péché par excellence est l'hybris, orgueil ou appétit démesuré. L'hybris est fondamentalement transgression de la partition destinale: elle est le fait de vouloir plus que sa part et de prétendre par là-même s'accaparer celle d'autrui. Outrecuidance et spoliation d'autrui, elle est démesure en tant que dépassement de la mesure impartie à chacun par le destin. Elle a pour châtiment la némésis, vengeance divine qui a pour conséquence de faire se rétracter l'orgueilleux à l'intérieur de ses limites. Hérodote résume bien ce trait fondamental de la morale traditionnelle des Grecs. "Regarde les animaux qui sont d'une taille exceptionnelle: le ciel les foudroie et ne les laisse pas jouir de leur supériorité; mais les petits n'excitent point sa jalousie. Regarde les maisons les plus hautes, et les arbres aussi: sur eux descend la foudre, car le ciel rabaisse toujours ce qui dépasse la mesure"».
Le destin dans le mythe grec sur l’encyclopédie de l’Agora
«La notion de démesure (ubris ou hubris) est inséparable de la pensée grecque, dans laquelle la raison est conçue comme puissance essentielle de limitation, comme norme qui arrête le tracé au-delà duquel commence l'excès. Méden agan (rien de trop) : la devise des Sept Sages rappelle que la démesure est non respect du logos, et punissable à ce titre comme monstrueuse puisque la nature offre de nombreux exemples de mesure et de régularité : par exemple, dans le cycle des saisons, des astres, du temps lui-même. Les stoïciens définissent ainsi la passion comme une impulsion démesurée, déraisonnable (alogos) et contraire à la nature. C'est cette impulsion qui caractérise le héros de l'épopée ou de la tragédie. Celle-ci surtout entretient un rapport privilégié avec l'ubris, puisqu'elle met en scène des personnages qu’animent des ambitions ou des passions que n’autorise pas la condition humaine. Leur châtiment par les dieux prend alors une dimension pédagogique et morale à un moment où, parallèlement, naît la démocratie : le héros du mythe ou de l’épopée devient incompréhensible, incommensurable à l’habitant de la polis, et donc idéologiquement dangereux pour le peuple. La mesure (metron) à laquelle on l'invite constitue ainsi une norme acceptable destinée à fixer les vertus de modération qu'on souhaite voir s'inscrire dans l'espace public.
Si le héros pose désormais un problème, c'est en effet qu’il est un être excessif. Il est d'abord celui qui excède sa « part », cette Moïra qui fixe des limites à l’exercice et à l’accomplissement de la volonté humaine et même divine (voir sur ce point le portrait du héros de l'Iliade). Qu'un seul s'avise d'en transgresser les bornes, et c'est tout l'équilibre de l'univers qui se trouve mis en cause, à commencer par la cohérence de l'ordre qui fonde la suprématie des dieux. Tel est le sens de cette Nemesis qui, personnifiant la vengeance divine, s’abat sur les mortels tentés par la volonté de puissance ou simplement par une manifestation arrogante de leur bonheur. Plusieurs tentations caractérisent l'ubris des Grecs : ce peut être l'orgueil, d'abord, celui-là même qui fait que l'homme transgresse les limites qui lui sont assignées. Icare et sa chute. C'est la colère, ensuite, qui déchaîne les passions et mène à l'aveuglement criminel. Les deux excès se retrouvent dans le personnage d'Achille, prêt, dans sa fureur vindicative, à combattre le fleuve Scamandre en personne. Le mythe exerce, comme la tragédie, une fonction normative en racontant encore la saga des Atrides où se reconnaît une volonté de régulation des instincts primitifs, comme l'inceste ou l'anthropophagie. Mais l'ubris peut être aussi l'excès d'amour, celui qui pousse Prométhée à ravir pour les hommes le feu du ciel. Le refus de la norme devient ici révolte, souci d'accomplissement humain contre l'ordre olympien, et révèle la valeur positive d'une certaine démesure.
Car, alors qu'on voyait toujours les Grecs dominés par ce souci de la mesure, cette "pensée de midi", comme dit Valéry, Nietzsche a, au dix-neuvième siècle, proposé une vision plus profonde de leur civilisation à travers l'opposition générique qu'il ménage entre Apollon et Dionysos (voir l'extrait que nous citons de La Naissance de la Tragédie). Si Apollon incarne l'ordre et la mesure de la raison, Dionysos est, lui, du côté de l'ivresse et de la démesure. Mais les deux aspects sont inhérents à l'humanité tout entière et il faut se garder d'identifier la démesure à une pulsion brute. Dionysos est un élément capital de la psyché : « le mot "dionysiaque", écrit Nietzsche, exprime un besoin d'unité, un dépassement de la personne, de la banalité quotidienne, de la société, de la réalité, franchissant l'abîme de l'éphémère. » Comment dès lors se contenter des normes claires requises par l'équilibre social, quand l'ubris permet de se fondre au grand Tout dans un processus de dépassement et de sublimation ? Nietzsche souligne ainsi que, dans le dithyrambe dionysiaque, "l'homme est porté au paroxysme de ses facultés symboliques". La démesure réunit ici la déraison et la connaissance par une ascèse sublime dont la création artistique donne maints exemples, dans l'extase romantique comme dans l'expérience des limites qui caractérise la poésie, toujours inscrite dans une infraction fondamentale. Toutes les sociétés vivent à vrai dire le même partage entre la mesure et la démesure, l'une fournissant les repères rassurants que l'autre s'emploie à dénoncer en ouvrant des abîmes tout à la fois redoutés et convoités».
Mesure et démesure sur Site-magister.com
Voir aussi ce plan de cours de philosophie sur Mesure et démesure, mis en ligne par Christine Février, professeur de philosophie en Classes Préparatoires ou la page Mesure et démesure sur philogora.net
A lire éventuellement (mais pas aux dépens de ses proches ...) :
Aristote et la juste mesure / Marie-Hélène Gauthier-Muzellec
La démesure / dir. Etienne Tassin.
La mesure : instruments et philosophies
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 11/10/2005 à 17h41
Bonjour!
Precedemment, j'ai posté un message sur le forum afin de connaitre une definition (philosophique) possible du terme "trop".
Apres ma propre reflexion, la lecture de votre reponse et reréflexion personnelle, j'ai tenté de consilier les notions de "trop" et de "penser" afin de repondre a la question suiviante : "Peut-on trop penser?"
En realité, la ou je but le plus pour repondre a la question c'est essentiellement dans la recherche d'un plan coherent et assez large pour repondre globalement a la question.
(Je me pose aussi la question du lien entre raison et pensée, le tout agrementé de "trop")
Voila. J'espere que les questions un peu large sont prise en compte et merci d'avance pour toute reponse.
Precedemment, j'ai posté un message sur le forum afin de connaitre une definition (philosophique) possible du terme "trop".
Apres ma propre reflexion, la lecture de votre reponse et reréflexion personnelle, j'ai tenté de consilier les notions de "trop" et de "penser" afin de repondre a la question suiviante : "Peut-on trop penser?"
En realité, la ou je but le plus pour repondre a la question c'est essentiellement dans la recherche d'un plan coherent et assez large pour repondre globalement a la question.
(Je me pose aussi la question du lien entre raison et pensée, le tout agrementé de "trop")
Voila. J'espere que les questions un peu large sont prise en compte et merci d'avance pour toute reponse.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 12/10/2005 à 07h48
Nous vous rappelons que, tel qu'il l'est indiqué en page d'accueil dans la rubrique "quelles questions", le Guichet du Savoir n'a pas pour objectif de réaliser les devoirs des étudiants à leur place.
Nous pouvons néanmoins vous fournir quelques pistes de recherche, ce qui a été largement fait lors de notre précédente question.
Nous ne pouvons maintenant que vous réorienter vers ce Question/Réponse "devoir de philosophie".
Bon travail et bonne chance pour la contruction de votre plan !
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/10/2005 à 14h58
D'accord d'accord d'accord.
Vous avez raison je me suis creusé la tete et il en est bien sortit ce qu'il fallait ... Du moins j'espere que ma prof de philo sera d'accord avec moi.
Donc merci encore de ne m'avoir pas repondu sans quoi je n'aurais pas fais le boulot tout seul
Vous avez raison je me suis creusé la tete et il en est bien sortit ce qu'il fallait ... Du moins j'espere que ma prof de philo sera d'accord avec moi.
Donc merci encore de ne m'avoir pas repondu sans quoi je n'aurais pas fais le boulot tout seul
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