Question d'origine :
Suite à la vision d'un film ("Avant l'oubli", de Augustin Burger), pouvez-vous me préciser quelles étaient les revendications des partisans de Messali Hadj dans la fin des années 50 ? Sur quoi s'opposèrent-ils violemment aux partisans du FLN, au point de s'entretuer?
Merci d'avance pour votre réponse.
Réponse du Guichet

Il émigra à Paris après la Première Guerre mondiale, fréquenta le Parti communiste français, et fonda en 1926 l'Étoile Nord-Africaine, puis en 1937 le Parti Populaire Algérien qui est interdit en 1939
En 1941 , il est condamné aux travaux forcés et les manifestations demandant sa libération sont une des causes des massacres de Sétif.En 1954 il fonde le Mouvement National Algérien qui s'oppose au FLN. La lutte fratricide entre « messalistes » et « frontistes », au sein même du mouvement de libération, sera extrêmement sanglante, tant en Algérie qu'en métropole, dans l'immigration. Assigné à résidence en France, Messali Hadj perd peu à peu son influence.
Il n'obtiendra la nationalité algérienne qu'en 1965. Son rôle dans la fondation du nationalisme algérien est toujours minoré par les autorités algériennes actuelles. Il meurt en 1974 sans avoir pu revoir son pays natal.
Récupérée de « Wikipedia.org »
Le 1er novembre 1954, date officielle du déclenchement de la guerre d’ Algérie, n’est pas synonyme d’affirmation d’une direction unique, le F L N , et l’effondrement de tous les courants politiques antérieurs. La structuration du F L N , son affermissement vont s’étaler sur deux années…deux longues années pour se voir reconnaître le titre, envié « d’interlocuteur valable » par l’intégration en son sein de tous les autres courants, à l’exception des partisans du vieux leader nationaliste Messali Hadg, qui a fondé, en décembre 1954, le Mouvement national Algérien( M N A)…
La dissolution du M T L D par le conseil des ministres du 4 novembre 1954 entraîne l’arrestation de plusieurs centaines de nationalistes algériens…Le F L N profite pleinement de la dissolution du M T L D : mise en place de structures d’accueil dans les maquis pour intercepter la masse de militants messalistes désorientés …Un grand nombre d’immigrés arrivant dans les maquis seront pris en charge par le F L N. Mais il subit également, dans la première phase de l’insurrection, des coups très durs…
Dans ces conditions de répression très active(de novembre 1954 à avril 1955), des tentatives de conciliation ont lieu entre »activistes »(les membres du M T L D qui ont déclenché le1er novembre 1954), « centralistes » ( la majorité des anciens membres du comité central du M T L D) et « messalistes » (les partisans de Messali Hadg)…A Alger, au Caire et dans le maquis, des prises de contact et tentatives de conciliation ont lieu entre « messalistes » et « frontistes (partisans du F L N )…Assurément, le militant nationaliste de base doit se donner beaucoup de mal pour
La confusion est aussi à son comble dans le maquis. Toutes les tendances sans se concerter acceptent comme unique structure militaire le sigle ALN (Armée de libération nationale)…Dans certaines régions d’Algérie, en particulier les Aurès et la Kabylie, des groupes armés se forment, indépendamment des directions existantes. Animés tout simplement d’une volonté patriotique, les uns connaissent le F L N, les autres se réclament de Messali….En Kabylie, plus spécialement dans la région de Bouira, les militants combattent sous le sigle d’ Armée de libération nationale, ce qui tend à créer l’équivoque d’une ALN commune au FLN et au MNA. .Pourtant la décantation politique va s’opérer au cours de l’année 1955.
Au début de l’année 1955, les « activistes » de l’ex- MTLD, qui ont fondé le FLN, réussissent à entraîner avec eux les membres du courant « centraliste ». A l’inverse , les messalistes , héritiers d’une longue tradition politique, qui ne croient pas à la seule action militaire pour obtenir l’indépendance,refusent les visées activistes qu’ils jugent simplistes. Pour Messali Hadg, formé dans la gauche française, les activistes sont victimes d’une maladie infantile. Les deux organisation FLN et MNA vont s’affronter durement.
L’assassinat, le 1er juin 1955 de Saifi, vieux militant PPA, dont l’hôtel restaurant de la rue Aumaire, dans le troisième arrondissement de Paris abritait des illégaux, précipite l’affrontement. A la fin du mois de novembre 1955, Abbane Ramdane, adjoint de Krim Belkacen et responsable d’Alger du FLN, par tract interposé, traite Messali Hadg de « vieillard honteux qui tient le front d’Angoulême à la tête d’une armée de policiers qui assure sa protection contre la colère du peuple ». Après les injures et accusations diverses échangées par tracts, les armes remplaceront les arguments. En Algérie, le 10 décembre 1955, Salah Bouchafa et Mustapha Fettal, militants du FLN, exécutent le responsable du MNA d’Alger, Sadek Rihani. L’épreuve de force commence. Pour l’une et l’autre formation, l’enjeu n’est pas la nature de la future société algérienne indépendante.
De 1955 a à 1962, les « commandos de choc » du FLN et du MNA vont se livrer à un long combat cruel où tous les moyens seront bons, pièges, paroles trahies, infiltrations et exécutions pour l’exemple sèment l’effroi. En Algérie, ce combat des Atrides s’illustre par le sanglant massacre par le FLN, en mai 1957, de 374 villageois de Melouza, soupçonnés d’appartenances messalistes. Le massacre incite les combattants du MNA, en particulier ceux de Mohammed Bellounis, à rejoindre directement l’armée française. Le journal Le Monde , daté du 20 mars 1962, publie les chiffres du bilan de l’affrontement entre nationalistes en France ( FLN contre MNA) : pus de 12 000 agressions, 4 000 morts et plus de 9 000 blesés. En Algérie même, le bilan de cette guerre civile est très lourd : 6000 morts et 14 000 blessés. Au total, en France et en Algérie, le nombre des victimes s’élève à près de 10 000 morts et 25 000 blessés dans les deux camps.
Le FLN sortira victorieux de cette guerre dans la guerre….
(Source : Le F.L.N. Mirage et Réalité, des origines à la prise du pouvoir de Mohammed Harbi, qui comporte un chapitre intitulé : Guerre dans la guerre : le FLN contre le MNA (1954-1962)
Pour en savoir plus, une petite bibliographie complémentaire :
Le F.L.N. Mirage et Réalité, des origines à la prise du pouvoir de Mohammed Harbi, qui comporte un chapitre intitulé : Guerre dans la guerre : le FLN contre le MNA (1954-1962).
La guerre commence en Algérie de Mohammed Harbi.
Messali Hadj( 1878-1974) La passion de l’Algérie libre de Jacques Simon.
Messali Hadj( 1878-1974) de Benjamin Stora
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