Question d'origine :
Bonjour,
Je viens de terminer un excellent livre de Joyce Carol Oates "Blonde". C' est une biographie romancée de Marylin Monroe que j'ai lue avec un grand intérêt et que je recommande. Sauf que....
Sauf que c'est un bouquin de mille pages, lourd, encombrant, et très difficile à lire, techniquement parlant. Ce ne sont pas les yeux, mais surtout les mains qui se fatiguent vite de cette lecture à cause du poids de ce volume.
D'où ma question :
Pourquoi l'éditeur n'a pas choisi de sortir un tel livre plutôt en deux volumes pour rendre la lecture plus facile ? Existent-ils des raisons spécifiques (techniques ou autres) pour expliquer cette décision ? Les livres "en un seul morceau" se vendraient-ils plus facilement ? Est-ce peut-être l'auteur du livre qui a son mot à dire dans ce chapitre ?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 15/05/2006 à 06h07
Blonde devait d'abord être une nouvelle de 175 pages, mais Joyce Carol Oates en rédigea 1400. Le texte a ensuite été réduit de plusieurs centaines de pages à l'édition.
Au départ je pensais arrêter mon récit lorsque Norma Jeane aurait vingt ans. Je voulais parler de sa jeunesse exclusivement. Et j'avais même décidé que le livre ferait 175 pages. Mais sa vie était tellement dramatique et passionnante que je ne pouvais pas m'arrêter. Il fallait que j'aille jusqu'à sa mort. Le plus difficile a été de trouver la structure formelle: j'ai choisi de construire le livre en cinq actes et de l'écrire sur deux modes: un mode narratif réaliste et, en contrepoint, un mode surréaliste fait de visions, d'hallucinations.
source : www.lire.fr
En savoir plus : www.usfca.edu
Pour ce qui est de votre question sur le choix du format du livre, voici quelques éléments de réponse :
« L'éditeur est celui qui dirige la création et la mise en forme d'un livre. Que le projet de ce livre lui soit proposé ou qu'il en soit l'initiateur, le travail de l'éditeur consiste à faire en sorte qu'un ouvrage puisse accéder à un public. […]
Lors de la création d'un livre ou d'une collection d'ouvrages illustrés, le responsable éditorial définit la maquette du corps de l'ouvrage très tôt dans le processus. De cette définition dépendent la plupart des constituants du livre : le type et la quantité de texte, de péritexte et d'images. […]
Le responsable éditorial définit très tôt le format du livre et le type de papier utilisé. Il fait ces choix en collaboration avec le responsable de fabrication (le fabricant) parce que chaque décision influe sur la faisabilité et le coût de reproduction du livre.
Le fabriquant établit le devis de fabrication qui rassemble tous les coûts de reproduction. Il consulte les divers fournisseurs dans le cas de livres sortant des normes.
L'éditeur choisit le papier de chacun des constituants du livre : le corps d'ouvrage, la couverture et les gardes. Il tient compte de plusieurs paramètres : la qualité attendue de l'impression, la main (l'épaisseur du livre), l'adéquation au façonnage prédéfini et le prix. Le papier choisi est soit acheté directement à un papetier, soit fourni par l'imprimeur. Le fabricant s'assure de la disponibilité du papier au moment opportun. »
source : Le livre et l'édition / Christian Robin
« Pourquoi tant de formats de livres ?
Il existerait environ plus de trois cents formats de livres en librairie ; même si le mal court de longue date, une telle disparité est aberrante. Certes, dans chaque maison d'édition on prône régulièrement une diminution du nombre de formats ; il est même paradoxal que cette rationalisation, souhaitée par la fabrication, par le service commercial, par les libraires et bibliothécaires reste si souvent lettre morte.
On peut objecter que la mise en page de certains ouvrages peut nécessiter d'initier un nouveau format de livre ou de collection. Mais est-il vraiment inédit ? Ce désir d'originalité, qui le percevra si les différences sont peu marquées ? Chaque responsable éditorial fut victime de ce désir, de l'amicale persuasion d'un directeur artistique, d'un maquettiste, et adieu la volonté d'uniformisation ! Il y a quelque chose de conjuratoire dans cette recherche d'un « format magique », comme une marque de distinction qui s'écarterait de la tradition et des modes. Ajoutons que les coéditions acquises auprès des maisons d'édition étrangères amplifient cette multiplication des formats !
Toute étude d'un nouveau format nécessite de consulter la fabrication. Mais au préalable, connaître le format des machines à imprimer que l'on utilisera est une obligation. »
source : Traité pratique d'édition
Ces extraits démontrent que le format et l’éventuelle scission en plusieurs volumes d’un livre sont choisis, le plus souvent, par l’éditeur ; toutefois, celui-ci peut être influencé par divers facteurs et protagonistes : format d'une collection (ici La Cosmopolite), coût du livre, conseils du maquettiste, de l’imprimeur, et pourquoi pas l’opinion d’un auteur de renom…
L’édition originale de cet ouvrage est parue en un seul volume. L'éditeur Stock en a probablement décidé de même pour ne pas dénaturer l’œuvre ; mais pour plus d’informations, nous vous conseillons de le contacter directement. Lui seul pourra vous donner cette réponse.
Contact : www.editions-stock.fr
Enfin, sachez que cet ouvrage est paru en version poche, probablement plus facile à manipuler que le grand format, du moins, plus léger…
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