"Après que" : j'en perds mon latin!
LANGUES ET LITTÉRATURES
+ DE 2 ANS
Le 19/05/2006 à 12h39
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Question d'origine :
Bon sang de banzaï !!!!!! un de mes élèves vient de me poser une colle : que faut-il utiliser avec la conjonction de subordination "après que", l'indicatif ou le subjonctif. Avouez quand même que "après qu'il soit arrivé" ça fait bien plus classe que "après qu'il est arrivé"!!! n'est-il pas?
Merci d'avance...
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 22/05/2006 à 08h27
«Le bon usage» de Maurice Grevisse nous rappelle que la conjonction de temps «après que» s’emploie logiquement avec l’indicatif (ou le conditionnel s’il s’agit d’un fait éventuel).
Ex. : « on cherche ce qu’il a dit après qu’il A parlé », « il est venu après que Jacques ETAIT parti », « il faudrait abattre l’arbre après que nous AURIONS creusé le tronc… »
Mais , par analogie avec «avant que» qui s’emploie avec le subjonctif, l’usage fait qu’on emploie aussi ce temps avec «après que».
Nous nous permettons de citer M. Grevisse : « On constate (…) dans l’usage des journalistes (…) et aussi dans la littérature, une forte tendance à construire « après que » avec le subjonctif. Cette construction heurte les principes : la subordonnée introduite par « après que » exprime un fait passé, relativement au verbe principal : ce fait est donc enregistré sur le plan de la réalité, dans une époque déjà écoulée ou dans une époque à venir ; l’indicatif est donc logique. Mais comme « avant que » (qui amène un fait non encore accompli, donc encore simplement envisagé dans la pensée) gouverne le subjonctif, l’analogie n’a pas manqué d’exercer son influence (…). Ce qui a dû favoriser la confusion, c’est la ressemblance du passé antérieur avec le plus-que-parfait du subjonctif : « après qu’il EUT parlé », en raison de l’homophonie a pu passer à « après qu’il EÛT parlé » et cette dernière forme a pu tout naturellement, par changement de registre temporel, devenir « après qu’il AIT parlé ». »
(…) « Le cas reste controversé, mais ici, l’usage impose sa loi , tant les exemples abondent… ». Ici, sont cités Sartre, Gide, Montherlant, Camus, Léautaud, etc.
Face à une telle pression, la règle ne peut que plier, même si elle demeure...
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