Question d'origine :
Bonjour sauriez vous où trouver un exemple de lettre ancienne (du 18èm siècle) notamment des lettres de l'impératrice Marie-thérèse d'Autriche à un de ses sujets. Je parle de lettres qui avaient cours à l'époque tout à fait banale.
Merci beaucoup de l'intérêt que vous porterez à ma question
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 22/05/2006 à 14h25
Votre demande sur les exemples de lettres du 18ème siècle nous a laissé perplexe. Il existe de nombreux exemples de lettres simples ou modestes du 18e s. et si c'est l'objet de votre demande nous pourrons vous indiquer une bibliographie. En revanche, s'il s'agit de lettres de l'Impératrice Marie-Thérèse, il existe des recueils de ses lettres à de grands personnages, notamment à sa fille Marie-Antoinette, mais à notre connaissance, l'impératrice, comme d'ailleurs, tous les souverains d'Europe n'écrivaient pas personnellement des lettres à leurs sujets. Ils laissaient ce soin à des secrétaires ou à des employés de leurs ministères.
Pouvez-vous nous préciser davantage votre question à laquelle nous répondrons volontiers ?
Merci de poster un nouveau message pour préciser votre question.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 27/05/2006 à 16h17
Bonjour tout d'abord excusez moi pour avoir tardé à vous donner des précisions concernant ma questions sur les lettres du 18ém siècle. En fait je dois faire une rédaction dans laquelle Marie Thérèse d'Autriche enjoint une personne de se rendre à son palais dans les plus brefs délais. Je recherche donc un exemple d'une telle lettre, surtout pour la forme plutôt que le contenu. J'espère vous avoir un peu plus éclairé sur la nature de ma question... Par avance merci
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 31/05/2006 à 08h05
Malgré nos recherches, nous n’avons pas trouve de lettres de l’impératrice Marie-Thérèse à ses sujets. Nous vous donnons tout de même quelques exemples de lettres officielles ou familières de l’impératrice. Ces lettres sont adressées à son représentant en France auprès de la reine Marie-Antoinette ou à sa fille, donc soit officieuses, soit familières. L’impératrice écrit en français (qui est alors la langue de l’aristocratie européenne) et elle signe simplement « Marie-Thérèse » avec un style expressif, où l’on retrouve toute la fermeté de la souveraine, une certaine bonté, et une réelle hauteur de pensée.
Lettre officielle (au Cte de Mercy-Argenteau)
1. Lettre écrite par le chancelier Kaunitz au nom de M.T. pour offrir un cadeau à Madame de Pompadour
« L’impératrice est touchée, Madame, de l’intérêt que vous continuez à prendre à Son union avec le Roi. Elle a vu avec plaisir jusqu’ici la constance et la fermeté avec laquelle depuis son origine, vous avez toujours été attachée au sisteme (sic) heureusement établi entre les deux cours et Elle vous en a scu (sic) le plus grand gré. Elle m’ordonne de vous le témoigner en Son nom, et comme Elle compte qu’il ne saurait vous être désagréable, et que le Roi ne peut qu’approuver qu’Elle tâche de vous témoigner combien Elle est sensible à vos sentiments pour Lui ou pour Elle, Elle charge M. le comte de Starhemberg de Vous remettre une petite marque de sa part, et désire que vous vouliez bien l’accepter comme une preuve de ses sentiments pour vous » (10 janvier 1759) (cité dans H. Vallotton . Marie-Thérèse, impératrice, Paris : Fayard, 1963) [BML B 493717]
2. « Vienne, 3 janvier
Comte de Mercy, J’ai reçu votre lettre du 18 du passé par le courrier La Montagne, arrivé ici entre le 28 et le 29 du même mois. J’y vois les mêmes marques de votre zèle, mais encore les mêmes sujets d’inquiétude sur la conduite légère et peu réfléchie de ma fille [Marie-Antoinette]. Ce sont surtout les mauvais sujets, admis dans sa société, qui doivent alarmer. Vous pourriez en parler à l’empereur, en lui faisant sentir de m’en avoir écrit en gros, mais en dissimulant de m’avoir nommé ces mauvais sujets, quoique vous ne devriez pas douter de les nommer à l’empereur, comme le duc de Lauzun, le comte d’Esterhazy etc., en lui faisant connaître le caractère dangereux et les intrigues qu’ils emploient pour engager ma fille dans leurs vues pernicieuses… »
3. « Schönbrunn, le […] juillet
Comte de Mercy, J’ai reçu votre lettre du 16 passé par le courrier Kleiner, arrivé ici le 26 du même mois.
Le succès de l’entrée de ma fille à Paris m’a comblée de joie. Je m’aperçois de plus en plus du bon effet des conseils que vous lui donnez ; comme sa réussite est votre ouvrage, je vous en rends plus que personne justice ? Vous avez agi avec votre prudence ordinaire, en tâchant de faire tomber le projet de faire intervenir ma fille aux petits voyages du roi. Je souhaite que ma fille soit toujours sur ses gardes vis-à-vis du comte de Provence. Ce prince me paraît être faux et peut-être espion du parti dominant. …
Il ne faut plus compter sur le changement de conduite du prince de Rohan [le cardinal de Rohan était ambassadeur de France à Vienne]. C’est un homme tout à fait incorrigible, et ses domestiques, très mauvais sujets, ressemblent parfaitement à leur vilain maître ; ils gâtent mon peuple, de même que leur maître la noblesse. Leur insolence va jusqu’au dernier excès et révolte mes sujets, qui reprennent déjà les anciennes animosités contre la nation française…»
4. « Ce 29 juillet, [1773]
Comte Mercy, Vous ne recevrez celle-ci qu’après deux mois, mais je n’ai pu laisser partir mon fidèle Neny sans l’accompagner de ces lignes. Je sais qu’il n’a pas besoin de vous être recommandé ; mais tout ce que vous ferez pour lui me sera agréable et j’espère qu’il pourra parler avec ma fille et m’en porter des nouvelles consolantes ; je voudrais de même du dauphin, mais je ne l’exige pas, et attends avec impatience son retour pour qu’il puisse me rassurer sur l’état de votre santé, qui m’intéresse tant. Il est chargé en même temps de vous assurer de toute ma reconnaissance pour le bien-être de ma fille, qui me donne tant de consolation , et croyez-moi toujours votre bien affectionnée. »
(citées dans « Correspondance secrète entre Marie-Thérèse et le Cte de Mercy-Argenteau avec les lettres de Marie-Thérèse et de Marie-Antoinette, publiée par le Chevalier Alfred d’Arneth et M. A . Geffroy. Paris : Firmin-Didot, 1874 3. vol. [BML 102982])
5. « Vienne, 3 février
Madame, ma chère fille. Vos lettres du 16 et du 24 m’ont causé différents sentiments ; celle qui exprimait si vivement l’attente de votre cher frère [le futur empreur d'Autriche Joseph II] m’a fait bien du plaisir, mais en même temps augmenté mes chagrins de la voir manquée. La lettre du roi m’a sensiblement touchée, et si vous le trouvez convenable, marquez-lui en ma sensibilité. Ne souhaitant plus rien au monde que le bien de notre sainte religion, le bonheur de mes chers et plus que chers enfants, le bien-être de nos Etats et le bonheur de nos peuples, que j’aime aussi familièrement, je ne souhaite donc que de voir liées étroitement et indissolublement, comme elles le sont actuellement, nos maisons et nos intérêts, et de même les personnes d’une amitié et d’une cordialité à toute épreuve, qu’aucun ministre, ni envieux de cette union ne puisse jamais faire changer ou diminuer… »
6. « Vienne, 5 mars [1775]
Votre lettre du 18, au milieu de vos continuels amusements du carnaval et de la joie que vous a causée l’arrivée de votre frère, m’a été bien consolante. Tout ce que vous me dîtes de touchant pour votre famille et pour moi m’a attendrie, aussi comme vous l’étiez à l’entrevue de votre frère. Vous soutenez si bien ce sentiment en toute occasion que je saurais qu’en être touchée et glorieuse et souhaiter que rien ne puisse jamais y porter atteinte….
Grâce à Dieu, voilà cet éternel carnaval fini ! Vous me trouverez bien vieille par cette exclamation, mais j’avoue, les fatigues étaient de trop dans ces veilles ; je tremblais pour la santé et pour l’ordre de la vie ordinaire de la cour, point essentiel à conserver. Toute lecture, tout autre occupation auront été interrompues pendant deux mois ; le temps est précieux et il n’y a de perte réelle et irréparable que celle-ci. Quand on est jeune on n’y pense pas ; quand on vieillit, on le reconnaît, mais alors d’autres faiblesses nous rendent fautives…
Vous recevrez une lettre de l’empereur qui m’a fait grand plaisir ; je vois qu’il pense sérieusement à venir vous voir, et il vous marque ses conditions. Pour Breteuil, je le trouve bien vieilli ; mais il me rendra la pareille ; et il m’a remis la plus belle chose et la plus chère à mon cœur : votre buste très bien travaillé et deux cadres charmants ; mais mes bagues, surtout celle de vos cheveux, ne me quittent pas et ont toujours la préférence. Je vous remercie de tous ces chers et beaux présents, et vous prie de me croire toujours votre bien fidèle mère et amie. »
(op. cit)
Vous trouverez bien d’autres lettres dans la correspondance de Marie-Thérèse avec le comte de Mercy-Argenteau. L’ouvrage est accessible sur Gallica
Ci-joint un fac-similé d’une lettre de l’impératrice toujours extrait de cet ouvrage.
Pièces jointes
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Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/05/2006 à 08h36
Suite de la lette en pièce jointe
Pièces jointes
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Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/05/2006 à 08h37
Suite de la lette en pièce jointe
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Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/05/2006 à 08h38
Fin de la lette en pièce jointe
Pièces jointes
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