Question d'origine :
andrea del sarto
- a-t-il pu s'inspirer d'un autre peintre du quattrocento pour peindre "la sainte famille aux anges" commandée par François I° ?(elle est exposée au Louvre)
-connait-on des copies de cette huile?
-une autre oeuvre lui avait été commandée par ce roi: connait-on le sujet et l'oeuvre?
-a-t-il peint sur toile?(je n'ai trouvé que des oeuvres sur bois)
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 23/06/2006 à 14h17
Le très bel ouvrage intitulé : Chefs d'oeuvre de la Renaissance : la collection de François 1er , de Janet Cox-Rearick, donne une abondance de détails quant aux conditions de commande et d’acquisitions des œuvres d’Andrea del Sarto par François 1er, l’histoire de chacune en France et les lieux où elles se trouvent aujourd’hui. Ainsi qu’une bibliographie pour chacune. Ces renseignements sont pour la plupart issus du texte de Giorgio Vasari sur Andrea del Sarto dans les dix volumes de La vie des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes.
Nous vous donnons ici une simple liste des oeuvres qui s'ajouteraient à celle de la Sainte Famille aux anges :
-« Le Christ mort soutenu par les anges » (Pietà de Puccini), 1515-1516. Œuvre perdue. Le Louvre.
-« Charité », 1518. Le Louvre. De toutes les œuvres peintes en France, pour François 1er, c’est la seule qui nous soit parvenue. « La Charité est la reprise du thème des Vertus tellement en faveur à la cour de François 1er, mais présentée ici d’une manière moderne, italienne. »
-« Portrait du dauphin enfant », 1518. Œuvre perdue.
-« Saint Jérôme pénitent », 1519. Œuvre perdue.
Quant au tableau que vous mentionnez «Sainte Famille ou Vierge à l’enfant, saint Elisabeth, saint Jean-Baptiste et deux anges », il n’existe apparemment pas de copie mais deux versions. « La version dite de Munich car conservée à la Alte Pinakothek de Munich (différant de celle du Louvre surtout par la présence d’un ange jouant de la flûte à gauche) a souvent été identifiée comme la première Vierge mentionnée par Vasari, celle que Puccini (vendeur de tableaux d’Andrea Del Sarto) garda pour lui. Il s’agit d’une œuvre d’atelier et ne peut être l’ « original » dont serait issu celui du Louvre. »
Les experts ne s’accordent pas tous sur l’interprétation des textes de Vasari. « Il semblerait donc que l’original de la Vierge de Puccini ait été perdu, que l’œuvre de Munich en soit une réplique et que La Vierge à l’Enfant, sainte Elisabeth, saint Jean-Baptiste et deux anges peint pour François 1er soit la version, plus tardive et un peu différente, de la composition actuellement conservée au Louvre.
Deux copies de ce tableau semblent avoir existé : une copie de Simon de 1621-1624, perdue et une autre de Michelin, répertoriée par Guilbert dans le Cabinet des Empereurs parmi les « Grands tableaux ». On n’a pas retrouvé trace de cette copie."
Andrea del Sarto : catalogue complet des peintures de Antonio Natali et Alessandro Cecchi évoque le peintre du Quattrocento qui aurait pu inspirer la réalisation de ce tableau. "Il convient de rappeler les rapprochements fréquents faits par la critique entre la composition d’Andrea et certaines œuvres de Raphaël, particulièrement la Madone de l’Impannata où l’enfant adopte une pose identique - mais inversée – et où l’on retrouve des analogies significatives, dans la mise en page et la diversité des expressions, avec la Sainte conversation peinte par Andrea. Cette comparaison apparaît plus évocatrice encore quand on pense à la proximité des deux œuvres dans le temps."
Cet ouvrage qui rassemble l’intégralité des œuvres d’Andrea del Sarto fait apparaître que le peintre a réalisé des fresques et a travaillé presque exclusivement sur bois sauf pour :
-Trois scènes allégoriques sur toile qui sont des « grisailles » de 1513, décor d’un char allégorique participant à des fêtes organisées à l’occasion du carnaval à Florence.
- « Saint Jacques avec deux enfants » (Bannière de San Jacopo del Nicchio), toile de 1528, bannière de procession, peinte pour la Confrérie de Saint Jacques. Musée des Offices de Florence.
Certaines œuvres ont été transposées sur toile :
- « La Vierge et l’Enfant entre sainte Catherine d’Alexandrie, sainte Elisabeth et le petit saint Jean », 1513
- « Sainte Famille avec sainte Elisabeth et le petit saint Jean », transposée de bois sur toile et agrandie en ovale, vraisemblablement entre 1695 et 1706.
- « La Charité », transposition de bois sur toile exécutée en 1749 , sous la surveillance de Charles Coypel, par Picault, pionnier de ce type d’intervention.
- « Portrait d’un prélat »
- « Annonciation de San Godenzo »
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