Vitesse des poils
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 10/08/2006 à 10h38
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Question d'origine :
Bonjour guichet,
Je souhaiterais savoir pourquoi les poils ne poussent t'ils pas à la même vitesse?
exemple: cheveux et poils du nez.
merci.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/08/2006 à 16h07
Le corps humain est porteur, sur toute sa surface, de follicules pileux, qui sont des annexes épidermiques et dont la densité varie selon les régions. Mais, dans les deux sexes, la croissance d'un poil est la résultante de deux éléments: les facteurs stimulateurs et inhibiteurs d'une part, la sensibilité du follicule pileux à ces facteurs d'autre part.
1. La sensibilité tissulaire
Elle est ellemême fonction d'un certain nombre d'éléments:
1° Potentiel et prédispositions génétiques:
il existe indiscutablement un facteur ethnique dans la pousse pileuse: elle est plus discrète chez les races rouge et jaune que chez les autres; il est bien connu, d'autre part, que les femmes brunes de type méditerranéen ont une tendance plus marquée à une pilosité exubérante; de même, à l'intérieur d'un même groupe ethnique, il existe entre les hommes adultes de grandes différences dans la pousse pileuse: même lorsque la pousse potentielle de la barbe, par exemple, est maximum, la surface de la zone de pousse ainsi que le diamètre et la densité des poils sont étroitement fonction de prédispositions génétiques. L'insensibilité tissulaire aux androgènes des sujets présentant un testicule féminisant (syndrome de Morris) est également d'origine génétique.
2° Différences régionales dans le degré et la nature de la réponse tissulaire:
il existe des seuils de sensibilité différents aux androgènes, parmi les diverses zones appelées à se développer. C'est ainsi que, chez l'homme, la pilosité testoïde apparaît plus tôt au niveau des aisselles et du pubis qu'au niveau de la face. De même, il existe des différences de sensibilité au sein d'une même zone pileuse: au niveau de l'aisselle, les poils testoïdes font d'abord leur apparition au centre de la future masse pileuse; au niveau de la face, les poils apparaissent en premier au coin des lèvres, sur le menton et sur les joues, près des oreilles; on observe d'ailleurs cette même séquence dans le développement d'un hirsutisme féminin. Au contraire, certains poils dits constitutionnels sont très peu sensibles aux androgènes: sourcils, cils, poils des avant-bras et des jambes; les cheveux représentent un cas particulier sur lequel nous reviendrons.
3° L'âge:
il est prouvé que la sensibilité du follicule pileux varie avec l'âge, même si l'on tient compte des variations du milieu ambiant au cours du vieillissement de l'organisme: chez l'homme, la pilosité pubienne se raréfie beaucoup plus précocement que la barbe. Par ailleurs, des poils testoïdes apparaissent avec l'âge dans des régions qui en étaient auparavant dépourvues, comme dans le pavillon de l'oreille. Chez la femme enfin, il existe un épaississement progressif de certains poils, d'où l'apparition sur la face de poils véritablement testoïdes à un certain âge; en fait, une très grosse proportion de femmes ménopausées présentent de telles manifestations sans qu'on puisse invoquer un désordre endocrinien associé.
C'est sur cette réceptivité du follicule pileux, avec ses variations selon les individus, et chez la même personne selon les régions et l'âge, que vont s'exercer les différents facteurs stimulants et inhibiteurs; aussi, chaque facteur considéré auratil des effets d'une intensité très variable suivant les sujets.
2. Les facteurs déterminants
On peut les classer en deux groupes, d'effets contraires:
1° Les facteurs inhibiteurs
perturbent, freinent ou abolissent la pousse pileuse; ils sont de diverses natures:
non hormonaux:
certains toxiques (chimiothérapies), certaines affections (typhoïde), peuvent entraîner une dépilation plus ou moins complète;
hormonaux:
I'hypothyroïdie s'accompagne d'anomalies des poils, ainsi que des autres phanères; par contre, la dépilation qui accompagne l'hypocorticisme ou le panhypopituitarisme est, en fait, plutôt secondaire à la baisse concomitante de la fonction androgénique.
2° Les facteurs stimulants
se réduisent pratiquement à la fonction androgénique, qui tient sous son contrôle l'importance de la pilosité dans les limites fixées par la sensibilité tissulaire; cette stimulation s'exerce par l'intermédiaire de la testostérone (T), androgène sécrété, biologiquement le plus puissant.
95 % de la testostérone parvenant au niveau tissulaire sont liés à une bêtaglobuline plasmatique, la TEBG (TestostéroneEstrogen Binding Globulin) ou SBG (SexBinding Globulin) et de façon plus labile aux préalbumines, c'est la testostérone plasmatique libre, soit les 5 % restants, qui représente la fraction biologiquement active, la testostérone liée se libérant de sa protéine porteuse au fur et à mesure que la fraction libre est consommée, selon les lois d'équilibre.
La TEBG est dotée d'une spécificité étroite et possède une grande affinité pour les 17Bhydroxystéroïdes qu'elle lie fortement. L'affinité, chiffrée arbitrairement I pour l'estradiol, est alors de 2 pour T et 6 pour DHT, ces trois stéroïdes se fixant sur les mêmes sites de liaison. Chez la femme, la capacité de liaison de SBG pour T étant de 14 ng/ml de plasma et la testostéronémie moyenne seulement de 0,4 ng/ml, la protéine est donc loin d'être saturée et pourra moduler pour son propre compte la fraction libre donc biologiquement active. Il faut souligner à ce sujet que le taux de SBG et sa capacité de liaison sont hormonodépendants: augmentés par les estrogènes et les hormones thyroïdiennes, ils sont diminués par les androgènes et les corticoïdes. Notons enfin que l'évaluation du taux plasmatique de testostérone rend compte de la somme de la fraction libre et de la fraction liée à SBG, et ne sera donc pas modifiée par leurs variations relatives.
Au niveau de certains tissuscible (larynx, rein, muscle), la testostérone agit directement en tant que telle.
Au niveau des autres tissuscible (peau notamment), la testostérone doit d'abord être transformée en 5dihydrotestostérone (DHT) par une 5alpharéductase; la DHT représente l'intermédiaire hormonal réellement actif au niveau tissulaire. On pense généralement que l'absence congénitale de cet enzyme est responsable du syndrome de Morris.
On a pu ainsi déterminer que chez la femme adulte :
1. La sécrétion androgénique d'origine corticosurrénalienne est la suivante:
Delta4Androstènedione (A4A): 2 mg/24 heures.
Déhydroépiandrostérone (DHA): 5 à 10 mg/24 heures.
Sulfate de DHA (SDHA): 10 à 15 mg/24 heures.
Les données concernant la sécrétion de testostérone sont contradictoires .
2. La sécrétion physiologique d'androgénes par le stroma ovarien, est représentée par:
Principalement, le A4A: 1 mg/24h.
Des traces de testostérone: 0,1 à 0,5 mg/24 h (sécrétion maximale au moment du pic de LH).
De la DHA enfin, en quantités infimes.
source : Les facteurs de la pilosité - Gyneweb.
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