Araignées sur sa toile
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 01/11/2006 à 18h55
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Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 03/11/2006 à 09h13
Parmi les 45000 espèces d’araignées connues dans le monde, toutes ne tissent pas de toiles. Certaines peuvent compter sur d’autres ruses et sur leur bonne vue (la plupart des araignées ont une vue très faible) pour capturer leurs proies.
Cependant, La plupart des araignées capturent leurs proies à l’aide de toiles-pièges pouvant revêtir les formes les plus variées : toiles géométriques orbiculaires, toiles labyrinthiques, nappiformes, tubiformes, etc.
(cf. Michel Hubert, Les Araignées : généralités, araignées de France et des pays limitrophes)
La construction de la toile se fait généralement en deux étapes, bien que, là encore, la diversité soit de mise. Plusieurs araignées bâtissent d’abord une première toile avec une soie non gluante, qui sert pour ainsi dire d’échafaudage à la toile-piège définitive. Une fois le fil parsemé de boules de colle organique tissé sur ce support, ce dernier est détruit, à l’exception de la partie centrale de la toile, celle où l’araignée se poste en attendant sa proie. Lorsqu’elle se déplace sur sa toile-piège afin d’aller cueillir sa proie, l’araignée passe sur les boules de colles sans se coller en raison d’une substance huileuse qui recouvre son corps.
Cette observation fut faite par le célèbre entomologiste Jean-Henri Fabre (1823-1915), et rapportée dans son ouvrage Souvenirs entomologiques, série IX, chapitre 8. Il compare les boules de colle d’une des espèces d’araignées les plus communes en Europe, l’épeire fasciée, à des gluaux, pièges de colle utilisés par certains chasseurs pour attraper les oiseaux :
"L'Épeire ne chasse pas aux lacets, elle chasse aux gluaux. Et quels gluaux ! Tout s'y prend, même l'aigrette de pissenlit qui mollement les effleure. Néanmoins l'Épeire, en rapport continuel avec sa toile, ne s'y prend pas. Pourquoi ? (…) En mon jeune temps, lorsque nous allions, en bande, le jeudi, essayer de prendre un chardonneret dans les chènevières, avant d'enduire de glu les vergettes, on se graissait les doigts avec quelques gouttes d'huile, pour ne pas s'empêtrer dans la viscosité. L'Épeire connaîtrait-elle le secret des corps gras ? Essayons.
Je frotte ma paille exploratrice avec du papier légèrement huilé. Appliquée sur le fil spiral de la toile, maintenant elle n'adhère plus. Le principe est trouvé. Sur une Épeire vivante, je détache une patte. Mise telle qu'elle est en contact avec les gluaux, elle n'y adhère pas mieux que sur les cordages neutres, rayons et pièces de la charpente. (…) Rien ne s'oppose d'ailleurs à ce que pareille matière, si fréquente dans l'économie animale, ne vernisse très légèrement l'Araignée par le seul fait de la transpiration. Nous nous frottions les doigts d'un peu d'huile pour manier les baguettes où devait se prendre le chardonneret ; de même l'Épeire se vernit d'une sueur spéciale pour opérer en tout point de sa toile sans crainte des gluaux. (…) C'est uniquement dans son aire de repos que l'Épeire se tient, immobile et les huit pattes étalées, prêtes à percevoir tout ébranlement de la toile. C'est encore là qu'elle prend sa réfection, souvent d'une longue durée, lorsque la pièce saisie est copieuse ; c'est là qu'après l'avoir liée et mordillée, elle traîne toujours sa proie au bout d'un fil, afin de l'y consommer à l'aise, sur une nappe non visqueuse. Comme poste de chasse et comme réfectoire, l'Épeire s'est ménagé une aire centrale exempte de glu."
Vous pourrez trouver d’autres informations sur les toiles d’araignées sur le site de l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE)
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