Vol à la tire
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 08/11/2006 à 10h38
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Question d'origine :
Très cher Guichet,
Je découvre à l'instant dans une excellentissime nouvelle ("L'Argent") du superbe recueil "Le Traducteur cleptomane" de Dezsö Kosztolànyi que j'en profite pour recommander à tous, un détail étonnant concernant l'art ô combien ancestral des pickpockets. Il est donc indiqué que ces artistes des rues ne "tirent" (tel est le terme consacré) qu'avec le majeur et l'index, question de dexterité sans doute. Saurais tu m'en dire plus sur cette technique,ainsi que sur "l'entrainement" susceptible de la perfectionner (par exemple à la Cour des Miracles). Simple curiosité de ma part, nulle velléité de larcins, rassure toi... D'avance merci.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 09/11/2006 à 13h29
Le Grand Robert de la langue française :
Les spécialistes du vol à la tire n'ont apparemment pas pris la peine d'exposer leurs méthodes sur internet.
Pour compenser un peu votre déception, nous vous proposons de lire ce petit compte-rendu de la Préfecture de police de Paris :
Délinquance discrète mais représentant 20% des délits de voie publique, le vol à la tire - terme policier des méthodes utilisées par les pickpockets - demande des réponses spécifiques. Différents services de la Préfecture de Police ont su développer un savoir-faire leur permettant de déjouer efficacement les nombreuses méthodes utilisées par les tireurs.
Prendre un pickpocket en flagrant délit nécessite trois éléments que seuls les policiers expérimentés peuvent réunir : voir la manipulation du tireur, retrouver l’objet du délit dans ses mains et recueillir la plainte de la victime. Cet exercice peut, dans certains cas, relever de la haute voltige, les meilleurs voleurs à la tire étant capables d’extraire uniquement l’argent liquide ou de se débarrasser très vite de tout ce qui peut les relier à leur victime. « Repérer, filer et arrêter un pickpocket nécessite un professionnalisme de tous les instants et, au minimum, plusieurs années d’expérience » remarque le chef du groupe tire de la Brigade de Répression du Banditisme (BRB) de la Direction de la Police Judiciaire. Ce policier, qui affiche trois décennies de pratique, est une autorité en la matière.
Traquer les pickpockets demande, de la part des fonctionnaires en civil, professionnalisme et discrétion.
Délinquance aux multiples visages, le vol à la tire est aussi bien pratiqué par les voleurs d’occasion possédant peu de technique que par des professionnels aguerris. La nouvelle organisation des services actifs inaugurée par la réforme du 18 avril 1999 a donné aux différents services de police les moyens de répondre à chacune de ces typologies. Tout en recentrant la Direction de la Police Judiciaire sur ses attributions de lutte contre la grande criminalité, elle a permis à la Direction de la Police Urbaine de Proximité de lutter plus efficacement contre les faits de voie publique à caractère local. Sur le terrain cela s’est traduit par une diminution de 6% des vols à la tire en 2000.
[...]
Une grande variété de modes opératoires
Les policiers rencontrent sur le terrain différents types de voleurs à la tire. Les plus nombreux font preuve d’un manque de technique qui les pousse à voler des sacs laissés sans surveillance ou à commettre des tentatives maladroites, pouvant dégénérer en vols avec violence. Les vrais professionnels agissent souvent par équipe de 2 ou 3. Leurs méthodes varient en fonction du lieu où ils opèrent. Dans les transports en commun, ils profitent de la cohue provoquée par la montée et la descente. Ceci leur permet également de se ménager une zone de fuite. Dans les escalators du métro, l’un d’eux fera office de “ bloqueur “, gênant la victime et créant une diversion. Dans les restaurants, la pratique du « dos à dos » consiste à faire les poches de la personne installée derrière soi. Il n’est pas rare que les pickpockets les plus expérimentés soient connus des services d’Interpol. Ils sont également spécialistes des escroqueries leur permettant d’utiliser les travellers chèques dérobés. Certains sont de véritables artistes, tel ce tireur des cinémas interpellé par les fonctionnaires du 1e arrondissement, qui rampait entre les sièges afin de recueillir son butin. Une autre méthode utilise un mélange de vol à la tire et de vol par ruse : les malfaiteurs, se faisant passer pour des policiers des stupéfiants, fouillent les sacs de touristes étrangers et en profitent pour subtiliser les devises.
Pour plus de détails pratiques, vous pouvez lire (ou relire) Oliver Twist de Charles Dickens, qui vous mettra dans l'ambiance du 19e siècle.
Par contre, si les techniques modernes vous attirent, n'hésitez pas à vous procurer le livre suivant (ne le volez pas, vous n'êtes pas prêt !) : L'Art du pickpocket - Précis du vol à la tire
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