Question d'origine :
Bonjour, les indices qui montrent que l'espèce humaine est a un point de charniere dans son histoire (deplétude des ressources, changement climatique...) Mes questions sont les suivantes:
-Pouvez vous m'indiquer l'avis d'experts sur le fait que l'espèce humaine est a une période charniere de son histoire, où une certaine lutte pour survivre pourrait etre nécéssaire, et qu'on pourrait voir apparaitre des guerres nucléaires?
-Y-a-t-il d'autres especes animales (ou végétales) qui on provoquées leur propre extinction)?
-Autre question (rien a voir): les humains sont il la seule espèce qui s'entretue, pas pour se reprodruire comme certaine autres especes ?
Merci d'avance!
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 13/11/2006 à 14h45
La fin de l’espèce humaine, thème privilégié de la science-fiction (voir par exemple le récent Les fils de l’homme) est en effet aujourd’hui envisagée selon des scénarios plus scientifiques. Nous serions peut-être à l’heure de la sixième extinction, après les cinq déjà répertoriées au cours de l’histoire (voir l’article Extinction des espèces sur Wikipédia). Touchera-t-elle aussi l’homme ?
Pour mieux appréhender ces problèmes de biodiversité et de destruction de l’environnement pouvant engendrer la disparition de l’espèce humaine, voici quelques articles, références et noms d’auteurs :
* La sixième extinction, conférence d'Hubert Reeves
* Vers l’ultime extinction de Philippe J. Dubois
« Jamais depuis quelques années, les médias n'ont autant parlé de diversité biologique-ou biodiversité. Notre planète possède une richesse animale et végétale extraordinaire. A ce jour, 1,75 million d'espèces ont été décrites, mais certaines estimations laissent à penser que ce chiffre pourrait atteindre 14 millions. Pourtant, selon certains chercheurs, entre 5 000 et 10 000 espèces, et peut-être bien plus, disparaissent chaque année de la surface de la terre. Pour d'autres, c'est une espèce qui est rayée de la planète toutes les... 20 minutes. Et chaque heure, c'est l'équivalent en surface de sept terrains de football qui est déboisé sur la Terre. Après une très longue période de stabilité, la Terre est rentrée soudainement dans une phase brutale et inconnue de bouleversements que ce soit d'ordre climatique ou dans la composition du vivant. Vers l'ultime extinction ? est le premier ouvrage en langue française à faire le point sur les connaissances actuelles de cette "révolution biodiversitaire" et à poser ouvertement ces questions primordiales pour l'espèce humaine, à l'aube du XXIe siècle. »
* Ecocide : une brève histoire de l’extinction en masse des espèces par J. Broswimmer
« Des hommes de Cro-Magnon aux sophistications de Wall-Street, Écocide retrace l'histoire de la guerre perpétuelle et autodestructrice que mène l'humanité contre la nature. S'élevant contre le gaspillage capitaliste, Broswimmer défend une politique et une économie progressistes pouvant assurer durablement les ressources nécessaires aux générations futures. L'odyssée retracée par Franz Broswimmer va de l'impact des sociétés préhistoriques sur l'environnement à l'exploitation commerciale des espèces et la destruction de leur habitat actuelles. À l'aube du XXI° siècle, il apparaît clairement que nous vivons une période écocidaire, avec d'immenses changements écologiques. La couche d'ozone commence à se désintégrer. Depuis 1970, l'ensemble des forêts a diminué environ de moitié, un quart des poissons ont été détruits. La plupart des biologistes pensent aujourd'hui que notre planète subit l'une des plus rapides extinctions en masse des espèces de toute son histoire. La perte de biodiversité est considérée comme un problème d'environnement encore plus grave que le trou dans la couche d'ozone, le réchauffement climatique ou la pollution. »
* Autour du catastrophisme : des mythes et légendes aux sciences de la vie et de la terre par Claude Babin
« Assiste-t-on au retour du catastrophisme ? L'histoire nous enseigne en effet que l'humanité s'est toujours complue dans des récits de désastres, ce dont témoignent, par exemple, les nombreux mythes mettant en scène le Déluge. De plus, et à diverses reprises, la science elle-même a emprunté de tels cheminements. Il est dès lors instructif de retrouver chez nos prédécesseurs quels furent les arguments des catastrophistes -adeptes de " révolutions " du globe -et ceux des actualistes, partisans d'une histoire planétaire sans aléas majeurs. Leurs polémiques ayant malgré tout contribué au progrès d'une interprétation rationnelle du monde, il est très stimulant de les redécouvrir. »
* Vers la fin de l’homme ?
« Cet ouvrage rassemble les contributions du colloque éponyme qui a réuni à Paris, les 24 et 25 juin 2003, des chercheurs de disciplines variées, d'horizons théoriques, géographiques et linguistiques différents, afin de réfléchir ensemble sur ce thème inquiétant mais aussi fédérateur que représente la possible fin de l'homme, suite aux progrès inouïs de la science et de la génétique en particulier. L'essor de la biotechnologie repose la question de l'eugénisme et de la prise en main, par l'homme, de son évolution biologique, nourrissant ainsi le fantasme de la fin de l'homme. L'homme est-il terminable ? Question redoutable s'il en est, qui ne concerne pas seulement la position de l'homme dans le cosmos et la biosphère, mais aussi son rapport à lui-même et à sa supposée essence, perçue généralement comme intangible... L'existence proprement humaine se définit par ses caractéristiques sociales et éthiques, qui ne sont pas seulement d'ordre naturel et biologique mais également symbolique. C'est par rapport à l'ensemble de ces aspects que la question de la terminaison se pose véritablement. Alors que les espèces vivantes disparaissent, en général, en raison de facteurs écologiques ou de luttes interspécifiques, paradoxalement l'humanité constitue de nos jours la seule espèce capable, semble-t-il, de mettre fin à sa propre existence, comme conséquence possible de sa maîtrise de la nature. »
Pour plus de recul sur des questions pour lesquelles il n’y a certainement pas d’unanimité possible, voici quelques articles et références plus philosophiques :
* La fin de l’humanité, Christian Godin
* La menace nucléaire : considérations radicales sur l’âge atomique de Gunther Anders
« Les partisans de l'énergie nucléaire mais aussi et surtout ceux des usines de retraitement de déchets et des surgénérateurs ne sont en rien meilleurs que l'a été le président Truman qui a fait bombarder Hiroshima. Ils sont même pires que lui, car les gens en savent aujourd'hui bien plus que le naïf président pouvait en savoir à son époque. Ils savent ce qu'ils font; il ne savait pas ce qu'il faisait. Que nous, les hommes, nous périssions à cause d'un missile nucléaire ou d'une centrale prétendument pacifique, cela revient absolument au même. Les deux sont aussi meurtriers. Tuer, c'est tuer. Mort, c'est mort. Ceux qui préconisent l'un et ceux qui préconisent l'autre, ceux qui minimisent les effets de l'un et ceux qui minimisent les effets de l'autre se valent. »
* Retour de Tchernobyl de Jean-Pierre Dupuy
« Parti en mission sur le site de Tchernobyl, Jean-Pierre Dupuy, scientifique de haut niveau devenu philosophe, découvre ce qui se cache derrière ce nom devenu familier. Il trouve là-bas ce qu'il appelle " l'invisibilité du mal " - la catastrophe n'a laissé derrière elle que le néant des champs dévastés, des villages ruinés, des maisons inhabitées. Plus trace de vie. Seul demeure le sinistre " sarcophage " - ce tombeau qui recouvre le réacteur - qui continue de délivrer ses radiations... De retour à Paris, l'auteur est confronté à l'écart scandaleux entre le bilan officiel de la catastrophe, confirmé par un rapport de l'ONU qui se veut définitif, et ce qu'il a cru voir ou apprendre sur place. Le nombre de morts dus à Tchernobyl se chiffre-t-il en dizaines ou en dizaines de milliers ? Les bébés monstres sont-ils un fait ou une supercherie ? Face à ces contradictions, Jean-Pierre Dupuy a mené l'enquête sur l'univers mental de la technocratie mondiale. Il montre que tout bilan de la catastrophe se doit de faire intervenir des dimensions éthiques et philosophiques qui échappent aux experts. La question du mal se pose aujourd'hui de façon neuve. Nous avons plus à craindre les industriels du bien que les méchants. Ce témoignage très personnel est un livre de réflexion et d'engagement pour changer les choses vingt ans après. »
* Effondrement de Jared Diamond
« Aujourd'hui, devant l'urgence des problèmes climatiques, écologiques et de renouvellement des ressources, Jared Diamond définit une syntaxe, nerveuse, perceptible, des sociétés à partir de la relation de leurs valeurs et besoins aux possibilités du milieu. Il la conjugue à tous les temps : au passé, au présent comme au futur. Car la question : " Comment des sociétés ont-elles disparu dans le passé ? " peut aussi se formuler : " Au rythme actuel de la croissance démographique, et particulièrement de l'augmentation des besoins économiques, de santé et en énergie, les sociétés contemporaines pourront-elles survivre demain ? " La réponse se formule à partir d'un tour du monde dans l'espace et dans le temps - depuis les sociétés disparues du passé (les îles de Pâques, de Pitcairn et d'Henderson ; les Indiens mimbres et anasazis du sud-ouest des Etats-Unis ; les sociétés moche et inca ; les colonies vikings du Groenland) aux sociétés fragilisées d'aujourd'hui (Rwanda, Haïti et Saint-Domingue, la Chine, le Montana et l'Australie) en passant par les sociétés qui surent, à un moment donné, enrayer leur effondrement (la Nouvelle-Guinée, Tikopia et le japon de l'ère Tokugawa). De cette étude comparée, et sans pareille, Jared Diamond conclut qu'il n'existe aucun cas dans lequel l'effondrement d'une société ne serait attribuable qu'aux seuls dommages écologiques. Plusieurs facteurs, au nombre de cinq, entrent toujours potentiellement en jeu : des dommages environnementaux ; un changement climatique ; des voisins hostiles ; des rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux ; les réponses apportées par une société, selon ses valeurs propres, à ces problèmes. Cette complexité des facteurs permet de croire qu'il n'y a rien d'inéluctable aujourd'hui dans la course accélérée à la dégradation globalisée de l'environnement. Une dernière partie recense, pour le lecteur citoyen et consommateur, à partir d'exemples de mobilisations réussies, les voies par lesquelles il peut d'ores et déjà peser afin que, dans un avenir que nous écrirons tous, le monde soit durable et moins inéquitable aux pauvres et démunis. »
De tous ces documents, il ressort que l’extinction d’une espèce n’est jamais due à un seul facteur. Il ne semble donc pas y avoir d’espèce ayant provoquée à elle seule son extinction. Mais par définition, toute espèce est amenée à disparaître, du fait de l’évolution, à plus ou moins long terme…
Pour votre dernière question, vous pouvez lire : * La loi de la jungle : l’agressivité chez les plantes, les animaux, les humains de Jean-Marie Pelt
« Compétition pour la lumière dans la forêt, où les arbres les plus chétifs meurent étouffés par les plus forts ; conquête massive de territoires par de redoutables envahisseurs ; déploiement d'armes chimiques sophistiquées : les plantes ont mille manières de se faire la guerre. Mais nul ne dirige ces entreprises belliqueuses, car les plantes sont un monde sans chef. Les animaux s'affrontent pour la nourriture, le territoire, le partenaire sexuel ou la protection des petits. Mais, à travers l'évolution, la nature a inventé d'habiles stratagèmes visant à réguler leur agressivité ; on les voit se mettre en place et se perfectionner chez les poissons, les oiseaux et même les loups. Ils échouent malheureusement chez les rats... et les humains. »
« L'homme sera-t-il supplanté par une autre espèce plus intelligente, plus forte ou tout simplement mieux adaptée ? Que nous réserve l'évolution ? Les auteurs spéculent. » © Czarnyrobert
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