Question d'origine :
Quelles furent les relations entre André Breton et Marcel Proust ?
Je crois que le premier fut dans sa jeunesse secrétaire du second, mais n'ai pas trouvé beaucoup de commentaires sur ce point.
Quelle était la nature de son travail auprès de Marcel Proust ? Combien de temps dura cette collaboration ?
Où trouver plus d'informations à ce sujet ?
Je vous remercie par avance.
JPM
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 29/12/2006 à 11h06
Si les documents biographiques concernant André Breton (1896-1966) d’une part, et Marcel Proust (1871-1922), d'autre part, sont légion (nous vous laissons le loisir de les explorer plus avant), ils semblent effectivement faire peu de cas de la très ponctuelle «collaboration» entre les deux hommes.
Tentons de résumer la situation :
En 1920, André Breton a 24 ans.
Plus attiré par la pratique et le milieu de la littérature et de la poésie que par des études de médecine qu’il abandonne, il a, peu auparavant, créé avec Aragon et Soupault la revue «Littérature» et cherche à se rapprocher de Tristan Tzara et du Dadaïsme.
Il rompt avec sa famille qui désapprouve ses «extravagances» et lui coupe les vivres. Il se voit donc contraint de trouver un gagne-pain. Paul Valéry le met en relation avec l’éditeur Gaston Gallimard qui lui offre de s’occuper de l’expédition de la NRF aux abonnés et, en complément, d’aider Marcel Proust qui ne sort pas de la correction des épreuves du «Côté de Guermantes». Breton est chargé de lui en faire la lecture à raison de cinquante francs la séance ...
Ici, nous nous permettons de citer quelques extraits du livre d’H. Béhar André Breton, le grand indésirable qui, page 99, évoque brièvement la question :
Les séances de lecture chez Proust laisseront [à Breton] un bon souvenir. D’une affabilité excessive, le récent prix Goncourt l’accueille dans sa chambre tapissée de liège, entre ses tisanes et ses fumigations. (…) Breton lit de sa belle voix bien timbrée. Ennemi du genre romanesque, il n’en apprécie pas moins les trésors poétiques qu’il décèle dans cette œuvre conçue comme une vaste métaphore. (…) En revanche, Proust sera moins enchanté lorsqu’il découvrira, à la parution, plus de deux cents fautes qui le contraindront à dresser un erratum, mais il n’en tiendra pas rigueur à son collaborateur occasionnel. (…) Cependant, leurs rapports n’auront pas été jusqu’à la cordialité. Malade, Proust n’a qu’une obsession : mettre un point final à son immense entreprise. Et Breton est bien trop discret pour songer à l’en détourner par des conversations sur ce qui le requiert lui-même.
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