Question d'origine :
Bonjour! J'ai des recherches à faire sur la définition de l'américanité, ce qui la caractérise, cependant je n'ai aucune piste de lecture et je me noie dans les informations sur internet. Si vous pouviez m'indiquer une définition ou des livres traitant de ce sujet... merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 04/01/2007 à 15h19
Pour nous permettre de vous proposer une réponse précise, il serait important que vous nous précisiez dans quel domaine vous travaillez: littérature, histoire, géopolitique...?
Dans quel cadre réalisez-vous votre recherche?
Merci de nous fournir ces compléments d'informations en postant une nouvelle question sur le Guichet du Savoir.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 08/01/2007 à 19h40
Bonjour. Je cherche des renseignements sur l'américanité, ses caractérisriques, une définition dans un cadre historique. En fait, c'est dans le cadre de la préparation au concours de l'ENS où le sujet de l'année est les Etats-Unis de 1917 à 1988. Du coup, le sujet général de notre prochain devoir est "l'américanité" mais je n'ai aucune piste de recherche. Votre aide me sera précieuse merci!
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 11/01/2007 à 10h04
Pour une définition (que l’on pouvait par ailleurs inférer de « francité » qui se trouve lui dans le Robert), il est intéressant de constater qu’on ne trouve le terme ni dans les dictionnaires français, ni dans les dictionnaires anglais ou américains à « americanity ».
On le trouve par contre sur le site de l’Office québécois de la langue française :
« Définition :
Ensemble de caractères propres à la culture américaine.
Note(s) :
Même si les États-Unis jouent un rôle prépondérant dans l'américanité, ce concept englobe autant l'Amérique du Nord, l'Amérique latine que l'Amérique saxonne. »
On trouve d’ailleurs en cherchant sur Internet, comme vous l’avez sûrement constaté, des références essentiellement canadiennes.
Mais si l’on en croit les précisions apportées dans votre deuxième question, il semble que vous ayez plutôt à traiter des caractères propres à la culture « étasunienne ».
«L’Américain d’origine polonaise à Varsovie, à Palerme le descendant de Siciliens ou le Noir américain à Dakar : tous découvrent qu’ils possèdent plus en commun avec les autres américains qu’avec tout Polonais, Italien ou Sénégalais : une mentalité –ou plus précisément une conception de l’homme et du monde, une idéologie. […] Si l’on creuse l’idéologie, au travers de couches successives d’apparences, on arrive à un noyau dur, composé de deux valeurs fondamentales, deux pôles entre lesquels se crée une tension féconde. Ces deux valeurs, ce sont l’attachement à la liberté individuelle et la foi dans le progrès individuel.[…] Cela dit, « liberté » et « progrès » sont des termes vagues. […] On peut néanmoins distinguer trois interprétations essentielles du noyau idéologique.
-[…]cette première interprétation est celle qu’on peut appeler « piétiste ». […]
-La deuxième interprétation est la plus banale : on peut l’appeler darwinisme. On peut aussi y voir la doctrine du capitalisme sauvage. […]
-la troisième interprétation, la « progressiste » […] s’oppose clairement aux deux précédentes. »
La lecture du chapitre 4 : « L’idéologie américaine » de La civilisation américaine, par André Kaspi, Claude-Jean Bertrand et Jean Heffer vous donnera une vision plus nuancée que celle ici due aux coupes auxquelles nous avons procédé.
Le rêve américain, par Marie-Christine Pauwels développe aussi la notion d’identité américaine à travers l’analyse du célèbre « American dream ».
« Greffé au plus profond de l’imaginaire collectif, le rêve renvoie à la notion d’identité américaine et à l’ « exceptionnalisme » d’un pays pas tout à fait comme les autres. », les mots-clés de cette identité étant la liberté, l’égalité et la recherche du bonheur (voir chapitre 2).
Dans tous les ouvrages tentant de cerner l’identité américaine reviennent aussi melting pot, optimisme, libéralisme, pragmatisme, religion, les grands médiateurs de cette identité étant l’école, les medias et les Eglises.
Le sommaire du Que sais-je ? La civilisation américaine, par Jean-Pierre Fichou est ainsi :
I. Quelques tentatives d’explication globale : L’agrarianisme. La démocratie. La Frontier. L’abondance. Le pragmatisme. Le creuset. Le pluralisme instable. Le darwinisme social. II. Le dynamisme : L’attrait de l’avenir. L’optimisme. La flexibilité. Le Facteur Mouvement. III. L’individualisme : Le pluralisme. L’égalitarisme. Le libéralisme. Le bénévolat. Le fédéralisme. III. Le capitalisme : la doctrine puritaine. La religiosité. Le capitalisme. L’efficacité. IV. L’expansionnisme : Une nécessité économique. Le messianisme. L’impérialisme. Le darwinisme à l’échelle planétaire. L’isolationnisme.
Les quatre derniers titres de chapitres sont pour l’auteur les «idées-forces [qui] constituent avec leurs composantes un tout assez homogène qui, sans fournir une explication universelle, permet de comprendre l’ensemble des manifestations collectives et souvent même individuelles des Américains, les institutions, les croyances, les interdits et les rites sans lesquels la civilisation américaine ne se distinguerait pas des autres cultures. ».
Vous trouverez d’autres éléments intéressants dans :
Etats-Unis, peuple et culture :
« Cet ouvrage collectif permet de se pencher sur ce qui fait la spécificité de cette puissance et de mieux comprendre ce que sont l'Amérique et les Américains.
Aucun pays, sans doute, n'aura fait naître autant de mythes dont il est à la fois le héros et la victime. Les formes de développement économique et social sont, aux États-Unis, manifestement différentes de celles de l'Europe. En quoi consisterait l'" exception américaine " ? Elle se veut utopie, organisation sociale libérée des précédents européens, à valeur exemplaire. Pour comprendre le peuple américain, il est indispensable de connaître les mythes fondateurs du pays, ses idéaux et ses valeurs : empreinte religieuse, mythe de la Frontière, identités communautaires et idéologie du melting pot, croyance dans la réussite individuelle malgré l'existence de très fortes inégalités sociales, place et conception du droit... »
L’Amérique, par Hélène Harter.
Les Américains, par André Kaspi
L’aventure américaine : de Lafayette à Reagan, N° 91 de la revue L’Histoire.
L’empire américain, n° 7 des Collections de l’Histoire.
La plupart de ces ouvrages cite aussi le classique :
De la démocratie en Amérique, d’ Alexis de Tocqueville.
Tous ces ferments d’identité ont bien sûr été modulés, développés ou contrariés durant l’histoire, notamment à partir de 1917, où les Etats-Unis ont fait « leur entrée dans le monde ». A vous peut-être de montrer les oscillations entre les différents pôles de l’identité américaine suivant les phases.
Des ouvrages peuvent vous aider à cerner ces fluctuations :
Histoire des Etats-Unis de 1860 à nos jours, par Nicolas Bourguinat.
Les Etats-Unis de 1945 à nos jours, par Jean Heffer.
Histoire des Etats-Unis, 1865-1996, par Pierre Mélandri.
Nous ne vous citons pas plus d’exemples, car vous devez avoir vous-même une bibliographie conséquente et peut-être plus pertinente sur l’aspect proprement historique.
Pour être plus sûre que votre sujet correspond bien à ce que nous vous proposons, il peut aussi être utile d’échanger avec votre professeur ou vos condisciples …
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