Question d'origine :
Je n'arrive pas à trouver des sources convaincantes (=utiles et intéressantes) sur l'auditorium de Lyon, concernant son architecture, sa construction et son accoustique. Pourriez-vous m'aider à trouver des pistes?
merci.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 11/01/2007 à 15h09
Dans un ouvrage de la bibliothèque sur l’architecture urbaine intitulé
Le projet Part-Dieu s’inscrit dans l’histoire lyonnaise, qui consiste, lorsque le centre-ville est surchargé, à créer un nouveau centre vers l’est. On devait profiter là de l’emplacement d’une caserne de cuirassiers datant du XIXe siècle et qui, depuis longtemps, n’avait plus de raison d’être. […] A vrai dire ce que nous voyons est loin de correspondre au projet d’origine. Ainsi Malraux souhaitait voir s’élever à Lyon une de ses prestigieuses « Maisons de la Culture », dont le dessin (un bijou selon Charles Delfante) avait été demandé à Paul Chemetov. On avait prévu pour elle l’emplacement de la caserne (dont la cour, avec ses beaux platanes, devait être conservé), mais les atermoiements de l’armée, qui attendit 1968 pour déménager, firent avorter le projet. Une autre déception de l’urbaniste porte sur la place du commerce à la Part-Dieu : de nombreux magasins étaient prévues certes, mais installés dans des rues traditionnelles. Or, poursuivi par des soucis de trésorerie, Pradel céda à l’appétit des financiers et laissa construire le centre commercial que nous connaissons, ce qui impliquait une invasion de voitures, alors que le projet donnait la priorité aux piétons et aux transports en commun. […]
Les réalisations
La dalle de la Part-Dieu n’est pas très vaste. Elle entoure le centre commercial, de la bibliothèque à l’auditorium. C’est là que se dressent, bien mises en valeur, quatre constructions très différentes, une bibliothèque, un auditorium, un gratte-ciel, où l’on retrouve, enfin parfaitement assimilé, l’esprit du style international, et un centre commercial dont la réussite saute aux yeux. […]
L’auditorium Maurice Ravel (Pottier, Delfante, 1972-1975)
Au pied de la tour du Crédit Lyonnais, la grande coquille de l’auditorium semble être née d’un souci d’équilibrer visuellement le site. Avec ses murs porteurs et ses lourds piliers cette construction rappelle l’art roman ou, ce qui est assez proche, certaines œuvres tardives de Le Corbusier comme Ronchamp. Pour ce voile mince de béton armé, les maçons de L’AVENIR ont dû créer des coffrages cintrés exceptionnels. Cette grande salle de concert, sur un parterre et deux balcons, aux fauteuils très confortables, semble bien convenir à l’Orchestre National de Lyon »
D’autres ouvrages existent sur le quartier de la Part-Dieu et sur les constructions modernes qui s’y trouvent construites comme :
Cet ouvrage représente une première tentative à l’exhaustivité documentaire sur les bâtiments modernes construits au XXe siècle sur toute la région. Dans l’article sur l’auditorium, il est écrit :
Un autre document est constitué de la somme des articles de presse écrit sur l’auditorium de l’année 1974 et 1975 ;
Nous reproduisons ici les titres des articles les plus éloquents et les plus évocateurs à votre recherche :
-Coût, surface, chances d’avenir, in Hebdo Lyon
-Avant-Projet, in Journal du bâtiment
-Description technique, in bâtiment Rhône-alpes
-Dans une lettre de Louis Pradel à l’occasion de l’inauguration du 14 février 1975, il est précisé les noms des architectes et ingénieurs en lien avec cette réalisation contemporaine (Architectes : H. Pottier, Paris ; Ch. Delfante, Lyon ; ingénieur : T. Jeanbloch ; ingénieur accousticien : L. Conturi)
-dans un article de l’Echo du 13 février 1975, on apprend que le bâtiment « le poids total du bâtiment est de 40 000 tonnes ; le volume global de la salle atteint 30 000 m3 ; le plateau (320 m², fosse non comprise de 70 m²) peut accueillir les plus grands orchestres avec chœurs et orgues.
-Auditorium : déjà les trompettes de la renommée…, in Le Progrès, 6 février 1975. Cet article de presse traite des premiers essais acoustiques
-Auditorium : quelle politique culturelle ? In l’Essentiel,
-Ouverture le 18 février prochain, in l’Echo, 30 sept 1974
(« c’est une voûte de 4000 m² de surface couverte et 6000m² de surface développée dont le point le plus haut est de 31,50 m au dessus du terrain. Elle s’appuie sur dix contreforts obliques placés en arrière de la scène et penchés vers l’extérieur, et, à l’autre extrémité sur les trois cages encloisonnant les escaliers principaux ;
Devant l’orchestre sont les premiers rangs de gradins disposés sur un plateau bas se relevant vers le fond de la salle, 405 places y sont prévus. Les autres spectateurs seront répartis sur deux balcons décalés en console, aménagés, le premier pour 820 places, le second pour 829 y compris les loges.
Il s’agit en somme de dispositions semblables à celles des théâtres antiques avec leurs gradins en éventail.
Tout pour la musique.
Il aurait pu s’agir d’une salle polyvalente, mais pour des motifs tenant exclusivement à l’acoustique, cette solution a été retenue et la fonction musicale est la seule admise.
[…]
L’acoustique, élément primordial du temple de la musique
Qui parle musique, sous entend forcément acoustique. Pour Henry Pottier, grand prix de Rome, à qui nous devons l’auditorium de la Part-Dieu, c’est une notion qui reste un peu magique.
Dans les réflexions qu’il a faites au sujet de cette constructions, il apprécie les études préliminaires qui ont guidé les ingénieurs, spécialisés, mais qui ont dû toutefois tenir compte qu’il s’agit là d’un prototype devant être fondamentalement adapté à la diffusion musicale, sans négliger tous les autres impératifs, dont les exigences sont quelque fois contradictoires avec la bonne acoustique, visibilité, réduction de volume, différents types de d’orchestres, sans oublier l’esthétique dont on ne peut présumer qu’elle s’accordera toujours avec les impératifs de la propagation du son.
-et enfin,
La musique des sphères, textes et photos de B. Schreier, in le journal du bâtiment, 10 août 1974 :
« Au dessus de la fosse d’orchestre et du plateau, 33 énormes boules de staff accrochées là comme d’étranges planètes immaculées venues d’ailleurs semblent suspendues dans l’infini… ces sphères de 3,45 m de diamètre ne sont pourtant rien d’autre que des diffuseurs : les sons sont produits par la musique de l’orchestre ricocheront sur ces surfaces sphériques et seront ainsi « dispatchés » vers le public. […] sur leur armature métallique les staffeurs collent une douzaine d’éléments incurvés jusqu’à ce que la surface soit unie. Notre auditorium est le premier en Europe à être construit suivant cette nouvelle technique. »)
Nous terminerons notre propos par une liste courte de documents de premier plan qui vous aidera sûrement dans vos recherches sur
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