Village englouti
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 21/01/2007 à 13h34
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Question d'origine :
Je me demande pourquoi avant la 2eme guerre mondiale lorsqu'on construisait des barrages, on mettait en eau la vallée sans démolir les constructions préalables dans la partie immergée. Il existe des villages en France dont j'ai vu des photos où le clocher d'un village sortait de l'eau; exemple, le Chambon en Isère en contrebas des Deux Alpes dont on aperçoit les ruines aux basses eaux...
Après la 2eme guerre mondiale, on a détruit des villages comme Tignes, Savines, les Salles en dynamitant les maisons.
Pourquoi avoir pris ces dispositions? Etait-ce d'ordre économique, esthétique?
merci
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 23/01/2007 à 13h52
Après avoir parcouru les documents en notre possession traitant des barrages, nous n'avons pu trouver d'information qui confirmerait (ou infirmerait) votre affirmation.
Pouvez-vous nous dire où vous avez lu cette assertion : pas de démolition des villages pour établir les barrages avant la 2e guerre mondiale, le contraire après la Seconde guerre mondiale ?
Voici deux extraits de Tignes : la naissance d'un géant , montrant l'importance accordée aux problèmes des villageois... :
Octobre 1928 :
cet ouvrage entraînerait la submersion d'une commune complète - ou à peu près - ce qui nous a paru une opération extrêmement difficile à réaliser ? Connaissez-vous des précédents en France et pourriez-vous nous dire comment vous envisageriez la possibilité de réaliser une pareille opération ?
Il est certain que la submersion d'une commune complète ou à peu près est une opération assez difficile. Néanmoins, elle n'est pas impossible. La loi du 3 mai 1841 n'a en effet pas limité l'importance de l'expropriation qui peut être nécessaire à l'éxécution de travaux publics.
Exceptionnel mais pas nouveau
Le caractère anormal d'une opération de cette envergure n'a pas manqué d'apparaître dès le début des études techniques et administratives qui ont précédé la réalisation du barrage. Bien que la submersion d'une agglomération, voire d'un chef-lieu de commune, ait déjà été réalisée en France, dans le cadre de la loi du 16 octobre 1919, pour la construction de grands barrages (hameau de Pariset sur la commune du Fresney-d'Oison pour le barrage du Chambon, chef-lieu de la commune de Port-Dieu pour le barrage de Bort, commune de Castillon pour le barrage de Castillon), il est apparu aux pouvoirs publics que des mesures de bienveillance devraient être imposées au concessionnaire pour assurer aux habitants de Tignes expropriés la réparation d'un préjudice exceptionnel non prévu par la législation découlant du décret-loi du 8 août 1935 sur l'expropriation pour cause d'utilité publique, et que cette législation paraissait impuissante à réparer.
Mémoire présenté par l'EDF (24 oct. 1951)
Ce n'est pas la première fois que pour les besoins de l'équipement électrique de la vallée du Rhône un village alpin disparaît sous les eaux avec le consentement plus ou moins unanime des habitants. La construction du barrage de Génissiat par exemple et la mise en service des centrales électriques se firent sans incident. Les protestations opiniâtres des Tignards peuvent donc paraître étonnantes.
Mais, comme on dit ici, "chaque clocher a son orient particulier ; ses hommes de même". Il se trouve que Tignes, par sa position frontalière et géographique échappe à l'ordinaire. Le village s'est toujours distingué, à travers les siècles, par la farouche indépendance de ses hommes dont l'attachement au pays natal prime chez la plupart tous les sentiments. Le touchant amour de la terre n'exclut pas pour autant le sens des affaires, l'âprete au gain ou l'habileté dans le comportement et les tractations.
Le Monde (13 mars 1952)
environnement.gouv.fr : Barrages : Situation en France et aspects juridiques
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