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Réponse du Guichet

Avatar par défaut bml_reg - Département : Documentation régionale
Le 15/10/2007 à 12h40
QUOTE
" Le Merle Blanc (oiseau qui est naturellement noir mais qui, dans des cas très rares d'albinisme, peut être blanc), était le titre adopté par un journal de Paris avant la guerre.

L'un de ses collaborateurs Roger Andrieu venu s'installer à Lyon ouvrit un petit restaurant 112, quai Pierre-Scize et l'appela "Le merle Blanc" ". En 1948, il décida de créer la revue " Reflets " et sollicita le concours du Dr Locard.

Celui-ci adopta le restaurant et très vite, le vendredi, on organisa les " repas Reflets " réunissant les amoureux des arts et lettres

Faire de ces déjeuners hebdomadaires les réunions d'une académie, le pas fut franchi le 21 janvier 1949, et le Dr Locard en devint le premier Président.

Le restaurant du quai Pierre-Scize a aujourd'hui disparu. Le Merle a volé du " Moulin de beurre " près des Terreaux, chez Farge aux Cordeliers et a maintenant ses quartiers à l'Institut Vatel rue Duhamel près de la place Carnot.

André Mure, qui préside aux destinées de l'académie depuis 1970, est assisté par deux vice-présidents Maurice Jacob et René Bragard.

Au nombre des académiciens actuels on peut citer l'écrivain Pierre Dardun, le président Louis Ludin, le Pr Pierre Marion, président de la Fondation Bullukian et de la Maison des Ecritures place Bellecour.


Ajoutons que si les membres de l’Académie sont des personnalités du cénacle culturel lyonnais essentiellement, l’arrière petite fille du docteur Locard a été accueillie aux réunions de l’académie en 1997 (A la découverte de son arrière grand-père in Le Progrès du 28 août 1997)

Entre 1994 et 1998, l’académie a édité un petit bulletin semestriel appelé le Merle blanc siffle et persifle chaque jeudi. Nous vous en recommandons la lecture, et notamment celle du numéro 7 (automne 98) qui nous propose une Petite histoire de l’Académie du Merle Blanc, plus détaillée que celle du Progrès. On y apprend par exemple que les membres des « repas Reflets », d’abord collaborateur de la revue Le merle Blanc, puis personnalités lyonnaise s’intéressant aux arts, à la musique, à la littérature étaient cooptés après assentiment unanime. Le docteur Locard présidait ces repas, accompagné de son assistante Denise Bichambis, premier prix du conservatoire, devenue grande experte en écriture sous le chaperonnage du célèbre médecin légiste. L’académie du Merle Blanc succéda aux repas Reflets en 1949, même si très vite les réunions se déroulèrent non plus au Merle Blanc, mais au « Moulin de Beurre », puis « Farge » place des Cordeliers, le « Silk-Club » place Bellecour, « le Récamier » Boulevard des Belges, et enfin à « l’institut Vatel ». La philosophie de cette assemblée s’exprime dans cette pensée du docteur Locard : « On peut tout supporter dans la vie excepté la solitude, et c’est une chose inappréciable que de grouper autour de soi des amis fidèles. » Après la mort du docteur Locard en 1966, l’Académie continue de se retrouver toutes les semaines, non plus le vendredi, mais le jeudi. Jean Mercier, puis Albert Laurent, André Mure à partir de 1970, et enfin Michel Loude préside tour à tour l’association. Tous les dix ans, les Merles se retrouvent autour de la tombe du docteur Locard pour commémorer l’anniversaire de son décès. Un article du Progrès daté du 7 mai 2006 évoque la réunion des quarante ans, en présence de la fille du criminologue, Denise Stagnara.

François Picotin a longtemps été la mémoire de l’Académie : il est l’auteur d’une histoire de l’Académie en deux gros volumes manuscrits. Il faudra probablement vous adresser à l’Académie pour la consulter.

En mémoire du docteur Locard, André Mure ressuscite le Prix Edmond Locard de littérature policière, créé en 1959, et dont le premier lauréat fut Hugues Clary pour « de filles en aiguilles » ; des auteurs comme Serge Brussolo (pour la Route obscure), Patrick Raynal (Né de fils inconnu), Michelle Rozenfarb (Chapeau!), François Quentin (Loto meurtrier), Bernard Besson (Chromosomes) se sont vu ainsi récompensés par les cent bouteilles de beaujolais accompagnant le prix. C’est probablement cette manifestation qui vous fait associer l’Académie au polar…

De plus, le « Merle Blanc » a parrainé chaque année depuis 1990 jusqu’au début des années 2000 l’opération « Vive l’Ecrit », manifestation visant à promouvoir les auteurs et éditeurs régionaux (à l’issue de laquelle était remis le Grand Prix littéraire Georges Rinck à la brasserie Georges ).

Petit rappel biographique : Médecin-légiste dans le Rhône, Edmond Locard (1877-1966) fut l’élève du fameux Lacassagne ; il fait preuve d’un très vif intérêt pour l’étude scientifique des preuves relevées sur les lieux d’un crime, et à force de persuasion, parviendra à faire installer dans les combles du palais de justice deux petites pièces qui deviendront le laboratoire de police technique lyonnais qu’il dirigera jusqu’en 1951. Il se passionne pour la dactyloscopie (étude des empreintes digitales), et mets au point la poroscopie, technique d’identification par les traces des orifices sudoripares. Mais son domaine de prédilection reste l’étude de l’écriture : il établit une technique basée sur l’évaluation de la hauteur des lettres et de leur inclinaison : la graphométrie. Il formera aussi un grand nombre de spécialistes de police scientifique, française et étrangère.
On raconte qu’il rencontra Conan Doyle, en voyage à Lyon en 1925, et qu’il lui fit visiter son musée du crime ; l’écrivain, en arrêt devant une photo venait de reconnaitre son ancien chauffeur : il s’agissait de Jules Bonnot, le célèbre anarchiste !

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