Question d'origine :
Bonjour
je recherche des informations (en particulier le verdict) sur une affaire criminelle
des années 1901.1902 ayant pour cadre le hameau de Dizimieux commune de Longes (69)
un nommé Vanner fut accusé d'avoir fait disparaitre son épouse (néé Poyet) originaire de Rive de Gier (42)
arreté par les gendarms de Condrieu,il fut incarcéré à la prison Saint Paul de Lyon et probablement jugé par la cours d'assises de ce département
ce sont les seules informations que je posséde glanées sur sur un livre ou sont compilés divers faits divers....les sources ne sont malheureusemnt pas précisées
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 20/11/2007 à 10h53
Deux articles du Progrès, édition de Lyon, en parlent.
Le 30 avril 1902 (M. Vanner a été incarcéré le 28 avril à Saint-Paul).
On n’a pas oublié la mystérieuse affaire qui depuis longtemps déjà cause une profonde émotion au hameau de Dizimieu, situé sur la commune de Longe et dans le canton de Condrieu. Il s’agit de l’étrange disparition d’une femme de ce pays, Mme Vanner, disparition survenue dans de telles conditions que les habitants de la région croient à un crime dont ils accusent le mari de cette femme, Alexandre Vanner, âgé de 36 ans.
Il y a quelque temps, le parquet de Lyon se transportait sur les lieux et recueillait divers témoignages. Les voisins les plus immédiats de Vanner déclarèrent qu’on avait vu une épaisse et anormale fumée sortir du four établi dans la maison de celui-ci le jour même où, d’après lui, serait partie son épouse. Des cendres et divers débris furent saisis pour être soumis à une expertise, mais on n’obtint par là aucun résultat.
Toutefois, comme il paraît établi que Vanner vivait en très mauvaise intelligence avec sa femme et comme celle-ci, malgré les plus actives recherches, n’a été retrouvée ni morte, ni vivante, M. Deschamps, juge d’instruction chargé de cette affaire, s’et décidé à prendre une mesure rigoureuse. Hier, il a mandé Vanner à son cabinet et après un long interrogatoire, il l’a fait mettre en état d’arrestation sous la prévention d’homicide volontaire. Vanner a été écroué à la prison Saint-Paul.
Bien entendu, cet homme nie avec la dernière énergie avoir tué sa femme. Il assure qu’elle a quitté le domicile conjugal sans dire où elle allait. Il prétend qu’elle s’est certainement suicidée. Il est bon de dire qu’il n’y a contre lui, jusqu’ici, aucune preuve matérielle de culpabilité et que les graves présomptions relevées à sa charge ne peuvent être considérées comme définitives.
Les parents de Mme Vanner, qui sont domiciliés à Saint-Etienne, ne croient nullement au suicide de leur fille et ils font observer non sans raison, que si les mauvais procédés dont elle souffrait de la part de son mari l’avait déterminée à la fuite, elle se serait au plus tôt réfugiée chez eux.
Tel est l’état actuel de cette mystérieuse affaire. Sera-t-elle jamais éclaircie ?
Le jugement de la Cours d’assises du Rhône du 29 mai 1903 fait l’objet d’une demi-page dans le Progrès du 30 mai 1903.
Demande : Vanner, avez-vous quelque chose à ajouter à votre défense ? Réponse : – Oui, je tiens à vous dire ainsi qu’à l’avocat général, à messieurs les jurés, aux journalistes et à tout public, que je suis une victime. Pour ma mère, je vous supplie d’être justes envers moi ; si vous me condamnez, vous la tuez. Que voulez-vous que je vous dise de plus ? Qu’on me coupe la tête pour satisfaire Dizimieu (sic).
En prononçant ces paroles, Vanner a la voix entrecoupée de sanglots.
M. Le président déclare alors les débats clos et le jury entre dans la salle de délibération.
Après une courte délibération le jury rapporte un verdict affirmatif sur l’unique question qui lui est posée. Il admet en faveur de l’accusé le bénéfice des circonstances atténuantes. Demande : Vanner, avez-vous quelque chose à dire sur l’application de la peine ? Réponse : - Non ! Non !
Et en disant cela, Vanner lève les bras au ciel.
La cour en conséquence condamne Vanner à 8 ans de travaux forcés et 10 ans d’interdiction de séjour.
Nous pouvons vous proposer une reproduction numérique de l’intégralité de l’article du 30 mai 1903, qui récapitule les faits, l'audition des témoins, le réquisitoire, la plaidoirie.
Vous pouvez également retrouver tous les éléments de l'affaire Vanner Alexandre aux Archives départementales du Rhône en consultant :
- le dossier de procédure devant la cour d'assises du Rhône, coté 2 U 673 ;
- le jugement : arrêt rendu par la cour d'assises du Rhône le 29 mai 1903, coté 2 U 196 ;
- le registre d'écrou de la prison Saint-Paul de Lyon où M. Vanner fut incarcéré à partir du 28 avril 1902, coté 2 Y 223.
Archives départementales du Rhône, Section moderne, 57, rue Servient, 69003 Lyon
Tél :04.72.61.10.73 - Fax : 04.78.95.02.19
Un très grand merci pour cette première recherche effectuée par nos collègues des Archives, puisque c’est grâce aux dates qu’ils nous ont fournies que nous avons pu feuilleter efficacement le microfilm du Progrès.
Commentaire de
gisor :
Publié le 21/11/2007 à 14:50
Bonjour
Merci pour ces renseignements qui éclairent d'un jour nouveau cette affaire car la "mémoire populaire" du village laissait entendre qu'une bague retrouvée dans les cendres du four avait prouvé la culpabité de Vanner et que ce dernier avait été condamné à la peine perpétuelle !
je suis intéressé par la reproduction numérique de l'article du 30 Mai 1903 ou à défaut par le nom des témoins
Encore Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 26/11/2007 à 10h17
Nous vous proposons de vous faire parvenir une copie de l'article soit par mail, soit par photocopie.
Pouvez-vous nous confirmer le format qui vous intéresse en envoyant un mail à mgraine@bm-lyon.fr ?
Merci d'avance.
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