arts plastiques
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 21/11/2007 à 13h46
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Question d'origine :
Bonjour!
Pourriez-vous s'il vous plait me donner la définition de la perspective géométrique et de la perspective atmosphérique, en matière d'arts plastiques ?
Une réponse rapide me serait très agréable.
Merci d'avance.
Bonne journée !
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 23/11/2007 à 13h19
La perspective en quelques mots sur le site de ce
Le mot perspective dérive du latin perspicere, voir au travers. Il définit un procédé pictural qui donne la possibilité de représenter le monde tel qu'il se donne à voir à l'oeil humain, en créant l'illusion de la profondeur sur une surface plane. Il permet de "... créer avec une précision scientifique une illusion tridimentionnelle définie par la position théorique du spectateur dans l'espace réel ".
Il est convenu d'appeler "linéaire", "géométrique" ou encore "centrale" une mise en perspective rigoureuse qui donne l'illusion de la réalité. Cette théorie repose sur la géométrisation de l'espace et admet que des lignes parallèles se rencontrent à l'infini.
La perspective atmosphérique (lire une définition) ou "aérienne" consiste à créer l'illusion de la profondeur par l'utilisation de dégradés de tons ou de couleurs qui s'estompent avec la distance.Elle joue sur les effets de contraste entre les plans du tableau. Ce type de mise en perspective apparaît au début au XVe siècle chez les maîtres flamands, dans le Nord de l'Europe, grâce à la mise au point de la peinture à l'huile. Jan Van Eyck (1390-1441) est sans conteste le premier grand peintre à utiliser la perspective atmosphérique. Mais, plus que tout autre, Léonard de Vinci a contribué à développer cette technique.
... de façon un peu plus développée sur
La perspective linéaire est l'une des méthodes les plus exhaustives pour représenter la troisième dimension : la profondeur. Cette perspective est celle que nous utilisons sur le papier, et elle s'appuie évidemment sur la perspective naturelle, c'est-à-dire sur les effets visuels, sur ce que nous voyons, sans toutefois pouvoir reproduire intégralement cette vision. La perspective linéaire est une «invention» humaine, une méthode pour traduire et surtout pour expliquer ce que nous voyons.
L'un des effets visuels les plus importants est la convergence des formes vers l'horizon. Si nous nous plaçons face à une ligne ferroviaire, nous constatons en effet que les rails se rejoignent à l'horizon. Si nous observons ces rails d'en haut, vus du ciel, nous les voyons parallèles. Nous pouvons donc en déduire que des lignes parallèles, sous l'effet de la perspective, se rejoignent à l'horizon.
Un autre de ces importants effets visuels est que la taille des objets diminue avec la distance. Elle diminue bien sûr « en apparence » et non pas réellement. Cela s'explique par le fait que les angles visuels nécessaires à la vision d'un objet proche ou d'un objet lointain ne sont pas les mêmes. En observant une forme lointaine sous un angle beaucoup plus réduit, nous la voyons plus petite.
Le terme de « raccourci », pour désigner cet effet, ne signifie rien d'autre ; c'est une contraction, un rétrécissement. Et le problème est exactement le même: si nous nous trouvons devant une forme allongée perpendiculairement à nous, que ce soit un bras ou un corps tout entier, l'angle visuel nécessaire pour voir chacune de ses parties (en imaginant que nous divisions cette forme) se réduit avec la distance, ce qui entraîne le raccourcissement apparent de la forme. Il se produit le même phénomène avec les intervalles entre les traverses des rails précédemment cités : ceux-ci paraissent se réduire jusqu'à ce qu'on ne puisse plus les distinguer.
Ces effets sont propres à la perspective. La représentation en perspective consiste à trouver des normes correctes pour calculer ces réductions
de taille et d'espacement, cette convergence des parallèles ou le raccourci dont nous avons parié.
Cet aspect de la perspective, dont Léonard de Vinci a parlé longuement, fait partie intégrante de nos dessins et de nos peintures en perspective puisque, ainsi que l'a écrit le génie de la Renaissance :
« Si tu achèves avec une grande précision les objets lointains, ceux-ci t'apparaîtront proches plutôt qu'éloignés. Prends soin de les reproduire avec discernement, en tenant compte de la distance de chaque objet, et là où ils sont confondus et ont des contours incertains représente-les tels qu'ils sont et ne les précise pas trop. »
La représentation de la distance, c'est également la représentation du milieu ambiant, de l'espace qui se trouve entre les objets, de l'atmosphère qui agit comme un voile de plus en plus opaque à mesure que l'objet s'éloigne. Léonard de Vinci, préoccupé qu'il était par une représentation fidèle de la réalité, vit clairement qu'il ne pouvait laisser de côté ce problème. Ses peintures reflètent cette préoccupation : les paysages de fond sont estompés, flous, et ont tendance à se bleuter.
Il y eut une époque où la règle appliquée pour réaliser un paysage était de peindre le premier plan avec des couleurs terre et des bruns, le deuxième avec des verts et le dernier avec des bleus. Cela n'est pas toujours vrai : si vous peignez un vert brillant «derrière» un marron, le vert paraîtra plus proche, comme vous pouvez le vérifier. Cependant, cette règle « erronée » était fondée sur une constatation relativement juste qui veut, comme nous l'avons déjà dit, que les couleurs chaudes rapprochent et que les couleurs froides éloignent. Vous avez vous-même souvent remarqué que des montagnes lointaines paraissent bleutées, parfois même d'un bleu soutenu.
Nous disions donc qu'il fallait considérer l'estompage des contours avec l'atmosphère et la modification des couleurs avec la distance. Ces deux effets contribuent à susciter l'idée de troisième dimension sur le papier, c'est-à-dire sur un seul plan. Ce sont des éléments essentiels, surtout lorsque nous parlons de peinture en général, plutôt que de perspective en particulier. Souvenons-nous que les impressionnistes résolurent magistralement ce problème de la profondeur grâce à la couleur, mais aussi par l'estompage des silhouettes, par des lignes peu précises, par des bords tremblotants.
Vous pouvez également consulter les sites suivants :
- Les paradoxes de l’illusion
- Cours de perspective géométrique
- perspective atmosphérique.
- L’espace, la perspective, la composition
DANS NOS COLLECTIONS :
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