Question d'origine :
Vêtements de dessous
Je recherche comment vivaient mes ancêtres paysans il y a 2 siècles. Je trouve beaucoup de renseignements sur les vêtements de dessus mais quasiment rien sur ceux de dessous, à croire qu'ils n'existaient pas.
1 –les hommes portaient, à même la peau, de grandes chemises descendant jusqu'aux genoux. Elles servaient aussi de chemise de nuit. Elles étaient souvent en chanvre (donc pas très douces), puis en métis ou en coton
Question 1 : depuis quand les hommes ont-ils porté des vêtements de peau et à quand remonte la généralisation de ceux que l'on porte aujourd'hui?
Question 2 : à quelle date remonte l'usage du pyjama?
2 – Quant est-il pour les femmes ? Elles avaient, semble-t-il, a peu près la même chemise que les hommes. Ce serait Catherine de Médicis qui aurait apporté d'Italie ce qui pouvait ressemblé à la culotte que les grands mères portaient encore vers 1920-1940 (ceci pour faciliter les promenades à cheval)
Je vous en remercie beaucoup par avance.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 13/10/2004 à 16h24
Un numéro de la revue Ethnologie française Linge de corps et linge de maison nous livre des informations tout à fait intéressantes sur les articles de lingerie possédés par les Français au XVIIIe siècle, ces renseignements étant fournis par les inventaires après décès réalisés par les notaires parisiens, par exemple. Vous y trouverez également de précieuses bibliographies sur ce sujet et sur la période qui vous intéresse.
En ce qui concerne, l’évolution des différentes pièces de vêtement au cours des âges, et notamment sur la transformation de la chemise en maillot de corps d’une part et en dessous fermé à l’entrejambe d’autre part, nous vous recommandons la lecture de Histoire technique et morale du vêtement. Il y est fait brièvement mention de Marie de Médicis (et non Catherine) qui aurait apporté dans ses malles de très nombreuses « chemises d’or », c’est-à-dire des chemises alourdies par de somptueuses broderies d’or et d’argent (p. 338).
Quant à la question de l’apparition du slip, reportons-nous à l’ouvrage récemment paru Slip & Cie :
« Pour le petit peuple, des siècles durant, une simple chemise –le plus souvent de lin-remplissait tout à la fois les fonctions de chemise, de maillot de corps, de chemise de nuit et de culotte. L’homme et la femme étaient logés à la même enseigne. La chemise descendant jusqu’aux genoux fut par étapes tout simplement raccourcie et fermée à l’entrejambe. Le slip était né. Les femmes eurent droit en plus à des jupons. Au cours du XIXe siècle, l’industrialisation entraîna un changement radical des conditions de vie socio-économiques. (…) Le port d’une culotte n’entra pas dans les mœurs du jour au lendemain. Si la culotte fut vite adoptée par la noblesse et la bourgeoisie, les paysans et les ouvriers s’en passèrent encore pendant longtemps. (…)Ce n’est qu’au XXe siècle que la culotte s’imposa comme une évidence dans toutes les couches de la société et pour les deux sexes. »
Dans le glossaire de l’ouvrage de Cécil Saint-Laurent Histoire imprévue des dessous féminins à la rubrique Culotte on peut lire : « La culotte, pantalon abrégé, a jusqu’aux années 30 l’aspect d’un court jupon droit à l’entrejambe. Selon la loi de l’infantilisation du costume, c’est à l’imitation des enfants que les femmes en viennent à adopter bientôt une culotte courte et collante inspirée de la fameuse culotte « Petit Bateau ». Cette culotte s’abrègera encore jusqu’au slip (de l’anglais to slip : glisser) très étroit sur les hanches – qui en est l’expression la plus réduite ».
L’ouvrage de Colette Guillemard Les mots du costume nous apprend que « Tout comme son nom, venu de l’hindi pâê-jama = vêtement pour les jambes, le pyjama est d’origine indienne. C’est un vêtement de nuit en deux pieces : veste et pantalon. (…) Les fonctionnaires anglais en poste dans l’Empire des Indes découvrirent avec plaisir ce vêtement de nuit dont la légèreté et l’ampleur convenaient particulièrement bien au climat, mais dont ils rapportèrent cependant l’habitude en Angleterre. Il fut rapidement adopté, par les hommes d’abord puis par les femmes, dans de nombreux pays, non seulement comme vêtement de nuit mais comme tenue de sport ou de loisirs. »
L’introduction du pyjama en Grande-Bretagne au début du Xxe siècle est traitée à la page 343 de l’Histoire technique et morale du vêtement déjà cité.
Bien que le pyjama fasse aujourd’hui partie de la garde-robe féminine, l’usage de la chemise de nuit ne s’est pas totalement perdu, même si elle ressemble, bien souvent aujourd’hui, à un T-shirt un peu long. Vous serez peut-être étonné d’apprendre qu’il existait autrefois la fameuse « chemise des familles chrétiennes » qui comportait juste ce qu’il fallait comme ouverture (parfois entourée d’une maxime brodée, telle que « Dieu le veut » ) pour permettre la procréation. (Cité par Colette Guillemard p. 205 )
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