Question d'origine :
Bonjour,
j'ai lu "quelque part" que le mot amuser viendrait de Muse (a - muser) ce qui est assez joli...
le robert par contre rattache l'origine du verbe amuser a muser (avoir le museau en l'air /perdre son temps)..c'est moins joli !
quelqu'un peut il avoir la gentillesse d'intervenir dans ce débat entre le joli et le moche...
Merci beaucoup.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 07/01/2008 à 11h59
D'après le grand dictionnaire étymologique et historique du français édité chez Larousse, amuser vient de "muser" : ancien français "mus" proprement "rester le museau en l'air".
Le Robert intitulé Dictionnaire historique de la langue française indique également que "amuser" et ses dérivés viennent de "muser" :
• Muser, à partir d'un sens propre «rester le museau en l'air», a développé deux sens différents et également archaïques de nos jours : celui de «perdre son temps à des bagatelles, flâner» (passé à musarder et à amuser) et, dans muser à, celui de «réfléchir mûrement à, s'appliquer à» (passé en anglais dans to muse «réfléchir»), d'où «aspirer, prétendre à, chercher à» (à partir de 1174-1187). Au XVIe s., d'après l'idée de «perdre son temps» interprétée littéralement, il a signifié également «regretter une occasion perdue». Un sens technique encore vivant correspond, en cynégétique, à «entrer en rut, en parlant du cerf», d'après l'idée de «fréquenter, flâner avec la femelle» (1354-1376). [...]
Quant au préfixé AMUSER v. il est attesté dès 1167 en emploi transitif pour «repaître de vaines espérances», sens propre à l'ancien français. Le sens de «distraire d'une passion, d'une affection» (1580) est lui aussi archaïque. À la même époque, le verbe commence d'être employé à la forme pronominale (1516) avec le sens de «s'occuper à qqch. en perdant son temps», sous l'influence sémantique de muser. Par extension, il signifie «faire durer une chose sans arriver au fait, afin de faire perdre de vue le but de l'entreprise» (1664), sens réalisé familièrement dans amuser le tapis. Cette locution a pris par la suite le sens de «jouer petit en attendant la partie sérieuse» et a rejoint le sens dominant de «divertir» par sa valeur «divertir les autres». Au XVIIe s., s'amuser à signifie «s'arrêter à» (1606) et non pas encore «se divertir à» (1718). Cependant, c'est à la même époque qu'apparaît le sens moderne de «divertir», en construction transitive (1606, amuser un enfant) et pronominale (av. 1654), par une évolution analogue à celle de divertir, distraire. Par extension, s'amuser de signifie également «se moquer de qqn» (1759). Après cette évolution, et muser ayant vieilli, le rapport n'est plus ressenti entre les deux verbes et amuser devient autonome. Le sens ancien de «détourner» a laissé un témoin dans le sens technique en arboriculture (1767, amuser la sève). Parmi les dérivés d'amuser, les plus anciens présentent le même type de changement de sens.
Quand au mot "
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