Question d'origine :
Bonjour.Dans la mesure ou il est admis par la communauté scientifique que la grippe aviaire mutera nécessairement un jour ou l'autre avec pour corollaire la transmission d'humain à humain, si cela s'est produit à l'instant où je formule cette question,quand et comment le saurons-nous?
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 09/04/2008 à 11h05
La grippe aviaire est une maladie animale. Cependant, dans quelques cas répertoriés par l'Organisation mondiale de la Santé, le virus de la grippe aviaire a pu se transmettre à l'homme par le biais des sécrétions respiratoires des animaux infectés, leurs déjections ou les plumes et les poussières souillées. Seules les personnes qui ont des contacts étroits, prolongés et répétés avec des animaux malades sont exposées à une contamination par le virus aviaire A(H5N1).
Le risque d'être contaminé en mangeant de la viande ou des oeufs est faible voire négligeable selon l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments. La cuisson détruit le virus.
Il existe un dossier spécial sur la grippe aviaire sur le site du ministère de la santé , dans lequel vous pouvez consulter entre autre les questions les plus fréquemment posées.
Vous pouvez consulter le site institutionnel grippeaviaire.gouv.fr, donnant entre autre un n° d’appel « info’grippe aviaire ».
- Épizootie A(H5N1)
Le virus A(H5N1) à l’origine de l’épizootie actuelle - épidémie touchant des animaux - circule sous une forme hautement pathogène qui s’est manifestée à Hong-Kong en 1997. Depuis 2003 dans plusieurs pays d’Asie, on assiste à des flambées épidémiques brutales et massives de grippe aviaire parmi les populations d’oiseaux : le 12 décembre 2003, l’Office international des épizooties (OIE) était alerté par les services vétérinaires de Corée du Sud suite à des décès en nombre de volailles dans des élevages industriels proches de Séoul. A la fin du mois de décembre 2003, la présence du virus A(H5N1) y était confirmée. Par la suite, de nombreux pays ont signalé des foyers de grippe aviaire sur leur territoire, marquant le début de la propagation de l’épizootie qui s’est donc étendue de l’Asie à l’Europe puis à l’Afrique (situation épidémiologique internationale).
Les canards domestiques et sauvages, qui peuvent être infectés par le virus H5N1 sans présenter les symptômes de la maladie, pourraient servir de réservoir silencieux et jouer un rôle important dans la propagation des épizooties.
-Cas humains
Le virus A(H5N1) a déjà fait la preuve de sa capacité à infecter des humains, notamment à Hong-Kong en 1997 (18 cas humains, 6 décès). Dès le mois de janvier 2004, des cas humains de grippe aviaire ont commencé à être déclarés dans les pays ayant signalé des foyers animaux de grippe aviaire.
Le virus de la grippe aviaire peut en effet se transmettre à l’homme dans certaines circonstances : lors de contacts fréquents et intensifs avec des secrétions respiratoires et des déjections d’animaux infectés. Il se manifeste par une infection respiratoire aiguë sévère, d’évolution souvent fatale. Le diagnostic biologique est réservé à des laboratoires spécialisés dont les laboratoires de référence pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En dehors du virus H5N1, d’autres épisodes de contamination humaine directement à partir d’oiseaux sont déjà survenus (comme ce fut le cas par exemple avec le virus H7N7 en 2003 aux Pays-Bas et le virus H9N2 à Hong-Kong).
A ce jour, l’épidémie humaine de grippe aviaire A (H5N1) a concerné : voir situation épidémiologique internationale
A l’heure actuelle, il n’existe aucun vaccin humain contre la grippe aviaire A(H5N1).
Il est à rappeler que le vaccin contre la grippe saisonnière n’a pas d’efficacité pour prévenir la grippe humaine à virus H5N1. Il est recommandé aux personnes à risque de faire des complications de la grippe ainsi qu’aux professionnels de santé et tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des sujets à risque (voir calendrier vaccinal 2005 ; BEH 29-30/2005).
Des traitements antiviraux sont utilisés en prévention ou dans la prise en charge thérapeutique.
- Le plan gouvernemental de lutte contre la pandémie grippale
Le gouvernement a conçu et mis en œuvre un « Plan gouvernemental de lutte contre la pandémie grippale ». cliquez ICI.
Ce plan vise à :
- détecter précocement l’apparition d’un nouveau virus grippal en France ;
- contenir sa diffusion en période d'alerte ;
- organiser une réponse adaptée du système de santé face à l’augmentation massive et rapide des besoins de prise en charge en période pandémique ;
- limiter l’impact global sur la société en période pandémique.
Le plan « pandémie grippale » prévoit :
- les mesures de surveillance à mettre en place de la période interpandémique à la période pandémique ;
- les modalités de déclenchement de l’alerte ;
- le cadre de prise en charge des personnes atteintes ;
- les mesures destinées à contenir la dissémination du virus ou à protéger de ses effets ;
- les outils d’information et de communication nécessaires.
Ces prévisions sont déclinées en fonction de trois périodes d’évolution possibles de la situation :
- la période d'alerte sans transmission interhumaine du virus ;
- la période d’alerte avec transmission interhumaine limitée du virus ;
- la période pandémique : extension de l’épidémie interhumaine liée à l’apparition d’un nouveau virus adapté à l’homme.
Ce plan s’inscrit dans une stratégie internationale de lutte contre la pandémie grippale coordonnée par l’OMS. Au niveau mondial, nous nous trouvons actuellement en période d’alerte avec des cas humains sans transmission interhumaine.
- Rôle de l’Institut de veille sanitaire avant et pendant la pandémie
Il est double : la surveillance et l’alerte d’une part, l’expertise d’autre part
1. Surveillance et alerte
Pendant la période interpandémique
L’Institut de veille sanitaire (InVS) est en charge de la surveillance de la grippe.
Lors de la saison hivernale, il réalise la synthèse hebdomadaire des données issues des deux réseaux de surveillance de la grippe : le réseau Sentinelles géré par l’Inserm U707 et le réseau Grog géré par Open-Rome. Ces réseaux sont constitués de médecins répartis sur l’ensemble du territoire et qui collectent chaque semaine le nombre de personnes consultant pour syndromes grippaux ou infections respiratoires aigues selon le réseau. Le réseau Sentinelles fonctionne toute l’année et le réseau Grog d’octobre à avril. Ce dernier associe au recueil de données des prélèvements virologiques nasopharyngés. Ces deux réseaux sont soutenus financièrement par l’InVS.
La surveillance virologique est coordonnée par les deux Centres nationaux de référence du virus Influenza : Institut Pasteur pour la région nord et les Hospices civils de Lyon pour la région sud du pays.
L’InVS, en prévision d’une pandémie, a également mis en place un système réactif de surveillance de mortalité et de formes sévères de grippe. Les décès par grippe sont identifiés chaque semaine pendant la saison hivernale par un réseau de 22 Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (Ddass), représentant chacune des régions de la métropole. Les formes sévères de grippe des adultes et des enfants vues aux urgences et hospitalisées sont identifiées à partir d’un recueil quotidien automatisé réalisé auprès de services d’urgences. Ce système de surveillance, en cours de développement, couvre pour le moment 35 % des services d’urgence de la région Ile-de-France (71 % des services d’urgences de Paris) et moins de 1 % dans les autres régions. Ces deux systèmes ont pour objectif de détecter tout changement dans la distribution du nombre et des âges des personnes les plus touchées par la maladie afin d’adapter au plus vite les mesures de contrôle et de suivre l’évolution d’une éventuelle pandémie.
Pendant la saison hivernale, l’InVS édite un bulletin résumant les données de tous ces systèmes de surveillance et disponible sur son site Internet.
L’alerte relative à des cas groupés de décès ou de formes sévères de grippe ou pathologie émergente en France se fait à travers le réseau de médecins hospitaliers qui sont invités à notifier à l’InVS tous les phénomènes anormaux, notamment les cas groupés d’infections sévères parmi le personnel soignant.
L’InVS assure également une veille sanitaire internationale.
Dans un environnement mondialisé où la circulation des biens et de personnes s’accélère constamment, les risques épidémiques sont quasiment permanents et doivent être mesurés tous les jours à partir des principales sources de données internationales. Ainsi, pour remplir sa mission de santé publique, l’InVS doit non seulement exercer une surveillance continue de l’état de santé de la population française, mais aussi se doter d’une capacité à identifier en amont tout risque sanitaire émergeant dans l’espace international et susceptible d’affecter cette population. L’épidémie de Sras en 2003 et celle de grippe aviaire depuis 2004 illustrent la nature et la dimension possible de ces nouvelles menaces. L’InVS s’est doté en 2002 d’une cellule de veille internationale chargée de la recherche, du traitement et de l’information concernant les crises sanitaires survenant à l’étranger et susceptibles d’affecter notre pays. Cette activité s’appuie sur des outils technologiques nouveaux et performants, en particulier le système expert Réseau mondial d'information en santé publique (RMISP) plus connu sous son acronyme anglais GPHIN développé par Santé-Canada. Ces outils permettent un accès direct aux informations circulant sur Internet et intègrent une capacité de tri et d’analyse. Une fois identifiées, les informations brutes sont validées auprès d’un réseau de partenaires puis analysées, mises en forme et diffusées au sein du réseau de santé publique français.
Pendant la période d’alerte
En plus des systèmes de surveillance précités, l’InVS anime un système de détection des cas de grippe dus à de nouveaux virus grippaux. Si le foyer animal d’origine est à l’étranger, l’InVS, à travers les centres 15, identifie les cas importés répondant à une définition incluant des critères cliniques et d’exposition, et revenant de la zone où un nouveau virus a été identifié. Si le foyer d’origine animale est en France, une surveillance des populations résidant ou travaillant dans l’élevage touché et la zone l’entourant est organisée avec la Ddass et la Cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire). Dans tous les cas, une investigation autour des cas possibles ou confirmés de grippe dus à un nouveau virus s’organise localement avec la Ddass et la Cire/InVS, à la recherche de sujets co-exposés et de contacts dès que la transmission interhumaine s’installe.
La veille sanitaire internationale se poursuit et un bulletin épidémiologique hebdomadaire est produit et réactualisé chaque jour en tant que de besoin. Le site web régulièrement actualisé assure une permanence de l’information.
Pendant la période pandémique
Dès lors que le virus pandémique aura touché la France, le rôle de l’InVS sera de suivre l’impact de la pandémie, d’en décrire les caractéristiques épidémiologiques (nombre de cas, distribution géographique, hospitalisations, décès) afin d’orienter et d’évaluer les mesures de contrôle au travers des systèmes de surveillances décrits précédemment. La surveillance internationale participera à la mise à jour des caractéristiques épidémiologiques du virus pandémique et de la maladie.
2. Expertise
Quelle que soit la période, l’InVS a un rôle d’expertise auprès du ministère chargé de la Santé. Il est membre de la cellule d’aide à la décision définie dans le plan de lutte contre la pandémie et participe à l’élaboration de recommandations quand la cellule est mobilisée. Il apporte à cette cellule l’expertise dont il dispose grâce à l’analyse des données de la littérature au fur et à mesure de leur disponibilité, à sa participation à des réunions techniques internationales, au niveau européen et mondial et à ses propres travaux, telle que la modélisation de l’impact de différentes stratégies de contrôle sur l’incidence et la mortalité en cas de pandémie.
L’InVS, a contribué, notamment, par un travail de modélisation à l’élaboration du plan. Ces estimations d’un possible impact sur la population française d’une pandémie grippale sont disponibles sur le site: cliquer ICI.
(Source : site de l’Institut de veille Sanitaire InVS )
-> Vous pouvez aussi consulter le site institutionnel traitant spécialement et uniquement de la grippe aviaire , donnant entre autre un n° d’appel « info’grippe aviaire ».
-> il existe quelques livres disponibles entre autre à la bibliothèque municipale de Lyon
- La grippe aviaire comment s’y préparer : cliquez sur ce lien
- H5N1 : ce qu’il faut savoir sur la grippe aviaire : cliquez sur ce lien
- Grippe aviaire ce qu’il faut savoir : cliquez sur ce lien
Si vous souhaitez plus d'information dans le domaine de la santé, consultez le portail Cap'Culture Santé.
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