aide aux pays victimes de la crise alimentaire
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 04/05/2008 à 07h50
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Question d'origine :
Je désire donner de l'argent à médecin sans frontière,essayer de convaincre des personnes de mon entourage de donner également...je souhaite savoir qu'elle est le montant de l'aide apportée aux pays victimes de la crise alimentaire par les pays européens.
Est ce qu'il y a des détournements de cet argent à cause de la corruption ?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/05/2008 à 14h41
Entre 2006 et 2007, l’aide distribuée par les 22 pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, qui regroupe les principaux donneurs dans le monde, s’est élevée à 103,7 milliards de dollars, contre 104,4 en 2006. Pour la France, l’aide passe de 0,47% du revenu national brut à 0, 39 % ; une légère baisse principalement due à la diminution de l’aide liée aux annulations de dettes des pays en développement.
Si l’on exclue les annulations de dette, l’aide française exprimée en dollars courants a augmenté de 4,3% entre 2006 et 2007, soit plus que la moyenne des membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE (+ 2,3%) et des pays de l’Union européenne (+3%). (source : Diplomatie française, avril 2008).
Pour consulter le détail de l'aide par pays donateur et receveur, vous pouvez interroger la base de données de l'OCDE sur les données annuelles agrégées des membres du CAD : CAD en ligne, ou consulter le rapport 2005 sur l'APD. L'aide humanitaire s'est élevée à 6,688 milliards en 2006.
L'efficacité de cette aide est remise en cause par plusieurs économistes, notamment parce qu'il n'existe pas dans certains pays de contrôle suffisant sur son utilisation. William Easterly, ancien économiste de la Banque mondiale, dans son ouvrage Le fardeau de l’homme blanc fait partie de ses détracteurs. Par ailleurs, la nature même de l'APD semble discutable. Vous pouvez à ce sujet consulter cet article de Eric Toussaint, Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde, : A qui profite réellement l’Aide Publique au Développement ? ).
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Il n’existe aucune définition légale d’une ONG. Le DPI (département de l’information des Nations unies) définit une ONG comme un regroupement de citoyens dans un but altruiste.
En France, si le terme ONG est souvent employé, on lui préfère généralement celui de OSI (Organisation de solidarité internationale) ou ASI (Association de solidarité internationale).
Les OSI/ASI peuvent être des associations (loi du 1er juillet 1901) ou des fondations (loi du 23 juillet 1987). Une association est un regroupement de personnes physiques ou morales dans un but déterminé avec un objectif altruiste. Une fondation est l’affectation par une personne physique ou morale d’un patrimoine à une cause.
Selon l’Union des associations internationales, il y aurait environ 40 000 ONG dans le monde
En France, très peu d'aide publique transite par les ONG, contrairement à d'autres pays :
Dans ce panorama international, la France se distingue. Si les ONG françaises sont internationalement reconnues pour leur savoir-faire tant au niveau de l’urgence que de l’aide au développement, l’État français se situe en dernière position en ce qui concerne l’aide publique qui transite par les ONG. Il en résulte une structure budgétaire atypique des ONG françaises avec des fonds privés (notamment les dons et legs) qui prédominent chez les plus importantes d’entre elles comme Médecins Sans Frontières ou Médecins du Monde.
Et en ce qui concerne le contrôle, il est exercé de façon stricte, entre autre de la part de la Cour des Comptes et la Commission européenne par l'intermédiaire de l’Office européen de lutte antifraude:
Il est fréquent de lire ou d’entendre que les ONG ne sont pas contrôlées, qu’elles disposent à leur guise des fonds collectés auprès de leurs donateurs, et que les contrôles de l’État ou des organisations internationales gouvernementales (pour les fonds publics) sont « symboliques », voire inexistants. Ces idées reçues sont pour le moins surprenantes car, aujourd’hui, les ONG sont au moins autant, si ce n’est plus, contrôlées que les sociétés commerciales cotées en Bourse ou que les structures publiques ou parapubliques.
Les scandales, qui sont très rares, mais malheureusement existent comme dans n’importe quel autre secteur, ont un impact fort et durable sur la confiance des donateurs et des conséquences lourdes sur l’image des ONG.[...]
En novembre 2005, Frans Kallas, vice-président de la Commission européenne s’exprimait dans le cadre d’un échange avec Concord sur les enquêtes concernant les ONG menées par l’OLAF entre 2001 et 2005. Il affirmait que rien ne permet de
conclure à des fraudes importantes au sein des ONG européennes.
(source et suite : Les ressources des ONG et leur contrôle, François Rubio et Cécile Zieglé).
Autant on peut, pour certains pays, soupçonner un détournement de l'aide par le biais de la corruption locale par l'absence contrôle sérieux, autant cela est hors de propos pour les ONG. Voici par ailleurs ce que vous pouvez lire sur le site de Médecins sans Frontières :
Le rapport de la Cour des comptes sur la conformité de l'utilisation par notre association des fonds affectés au Tsunami en 2004 et 2005, nous a rappelé à quel point cette confiance est essentielle et que le respect de notre engagement de transparence est une condition indispensable à la mise en oeuvre de nos missions de secours
Ce rapport est consultable en ligne.
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