Pétrus Faure, maire du Chambon-Feugerolles, dép

Réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes

Pétrus Faure est né le 11/10/1891 à La Ricamarie (Loire), décédé le 10/11/1985 au Chambon-Feugerolles (Loire).

Dans : «Le procès Pétrus Faure : juré au procès du Maréchal Pétain il raconte :

J’appartiens à une famille pauvre. Mon père était mineur et avait une nombreuse famille. Berger à 12 ans, à 13 ans j’entrais dans une usine de limes. A 16 ans je travaillais au fond des puits de mines. A l’époque, le chômage était fréquent chez les ouvriers et il n’y avait pas d’allocations de chômage, ni de sécurité sociale ni de retraite. Les grèves qui ont eu lieu dans le département de la Loire furent les plus nombreuses et les plus tragiques de France. Les catastrophes minières étaient nombreuses…. Ce sont tous ces faits personnellement connus que j’ai voulu écrire dans mon livre : « Histoire du mouvement ouvrier », ce livre se terminait à la période de 1939.

En 1962, Pétrus Faure qui est historien social et maire du Chambon-Feugerolles (1925-1940) et (1947-1971) publiait un livre, Un témoin raconte dans lequel il retraçait, entre autres, ce qu’avaient été à la Libération l’action des tribunaux d’exception, de la Cour martiale, la Cour de justice, la Chambre civique et également ce qu’avait été la Haute Cour de justice où il avait été juré au procès Pétain. Il expliquait dans ce livre les conditions anormales de haine et de passion dans lesquelles s’était déroulé ce procès et en particulier les discussions du jury sur l’application de la peine de mort. En 1965, le parquet de la Seine décide d’intenter des poursuites d’abord contre Gabriel Delattre qui avait publié dans la revue Histoire pour tous : « j’étais premier juré au procès Pétain », contre Jean Eldin gérant de la revue, contre Alain Decaux, René Malliavin puis contre Pétrus Faure. Il est accusé de violation du secret professionnel. Ce procès attira une foule nombreuse et la presse lui fit une large publicité. C’était la première fois en France que des jurés parlementaires étaient poursuivis à l’occasion d’un procès politique en Haute Cour. Pétrus Faure pour sa défense déclare avoir fait œuvre d’historien.
Toujours dans cet ouvrage « Un témoin raconte », il retrace les événements qui se sont produits à la Libération, en particulier la répression politique qu’on a nommé « La Terreur Rouge ». Le département de la Loire a été un de ceux où cette répression s’est exercée fortement.

Il apparaît dans la liste des maires de Saint-Etienne dans l’ouvrage : Histoire de Saint-Etienne / sous la dir. de Jean Merley , éd. Privat, 1990 ; page 307 : 19 août 1909 Nommé par le Conseil municipal : Pétrus Faure ; 12 novembre 1910 Nommé par décret (délég. Spéciale) : Pétrus Faure ; --- 9 décembre 1910 Nommé par le Conseil municipal : Jean Neyret.
Dans ce même ouvrage on peut lire : En mars 1924, un grand conflit social éclate aux usines Leflaive et la grève s’étend rapidement à l’ensemble de la métallurgie stéphanoise. Les ouvriers demandent le respect des huit heures et l’augmentation des salaires. La grève est conduite par le syndicat des métaux CGTU dont le responsable est Pétrus Faure, membre du parti communiste.

Dans la préface à son ouvrage sur le Chambon-Feugerolles : Histoire d'une ville, il écrit :

Cet ouvrage est dédié à la population chambonnaire, par reconnaissance et par devoir. C’est grâce à elle qu’issu d’une famille pauvre, successivement berger à 12 ans, ouvrier mineur et métallurgiste, je suis devenu maire, conseiller général et député. Si j’ai pu contribuer par mon travail au développement, à l’embellissement du Chambon-Feugerolles, à l’amélioration du département, si au Parlement, j’ai défendu l’hygiène et la sécurité des ouvriers et fait voter la loi sur la retraite des vieux travailleurs, c’est parce que cette population m’a renouvelé sa confiance pendant un demi-siècle.

Dans : Rues et places du Chambon-Feugerolles portant les noms des personnages ayant vécu dans cette ville :

A 17 ans, il travaille à la mine à Montrambert Il s’engage alors avec un groupement d’anarchistes et vend le journal «La guerre sociale ». A 20 ans il quitte la mine, part en Savoie, apprend le métier de mouleur, regagne quelques temps le Chambon et reprend ses pérégrinations de militant syndical. Son rêve d’un monde meilleur le conduit à la politique. En 1919, il est élu conseiller d’arrondissement et conseiller municipal sur la liste socialiste au Chambon-Feugerolles, puis maire le 10 mai 1925, conseiller général en 1931 et député en 1932. Il est réélu député en 1936. Il participe activement à la Résistance, revient à la politique comme maire de 1947 à 1971 et comme conseiller général. Le 15 février 1970, il est nominé au grade de Commandeur dans l’ordre national du Mérite. Sous ses mandats de maire plusieurs groupes scolaires furent construits.

A la Bibliothèque municipale de Lyon, vous pouvez consulter : ces ouvrages

Vous pourriez également vous adresser aux Archives départementales de la Loire.

N'y-t-il pas dans votre sujet une confusion due à une homonymie entre:
Petrus Faure, né en 1891, métallurgiste, maire du Chambon Feugerolles (1925-1940, puis de 1947 à 1966, auteur des livres que vous signalez, militant socialiste (SFIO) et syndicaliste, qui conduisit effectivement la grève des métallos en 1924 ... et
Pétrus Faure (1868-1948), tailleur d'habits, socialiste indépendant (tendance Briand), qui fut maire de Saint-Étienne en 1909-1910 ?

Réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes

Vous avez tout à fait raison. Il y a bien (au moins) deux personnes qui ont porté le nom : Petrus Faure :

L’un : Pétrus Faure 1891-1985, maire de Chambon-Feugerolles
Et Pétrus Faure 1868-1948 qui a été maire de Saint-Etienne (Sources : Archives municipales de Saint-Etienne)

Le chapitre qui concerne le maire de Saint-Etienne dans notre réponse de 2005 est donc inapproprié. L’homonymie, la proximité des lieux à l’intérieur du même département, une période d’activité qui se juxtapose presque, des choix politiques communs ont provoqué cette erreur.

Nous avions proposé à l'internaute de contacter les services d'Archives de la Loire. En effet dans les ouvrages, souvent des noms sont cités, sans précision de date et il est parfois difficile de repérer une homonymie, alors que l'on cherche à faire une recherche complète à partir d'un nom.

Merci de nous l’avoir signalée.