Alexandre 1er fête sa victoire sur Napoléon
DIVERS
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Le 11/08/2008 à 11h13
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Question d'origine :
Bonjour,
Encore une question d'une absolue nécessité .
Le 10 septembre 1815, le tsar Alexandre 1er fête sa victoire sur Napoléon sur la colline du Mont-aimé près de Vertus en Champagne. Cette colline n'a vu aucune victoire de l'alliance et je n'ai trouvé aucune raison de ce choix (à part sur une page du site de la fédération française de tennis ).
Avez vous plus d'éléments sur les raisons qui font que cette manisfestation monstre a eu lieu sur ce lieu ?
D'avance merci.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/08/2008 à 08h04
Henri Troyat et Daria Olivier, tous deux biographes d'Alexandre 1er, s'accordent bien sur le lieu et le motif de cette manifestation. Il s'agit d'une démonstration de la puissance de l'armée russe par un tsar dépité de n'avoir pu participer à la "grande curée de Waterloo", comme l'appelle Daria Olivier, dans
Voici la description, et l'explication, fournies par Henri Troyat :
Pour impressionner ses alliés par l'étalage de la force militaire russe et les inciter à mieux entendre sa voix lors des ultimes négociations - [nous sommes à quelques jours de la signature du traité de la Sainte-Alliance] -, il décide d'organiser une gigantesque revue, dans la plaine de Vertus, à cent-vingt verstes de Paris, entre Epernay, Brienne et Châlons. C'est l'emplacement même des "champs Catalauniques", où le général romain Aetius arrêta, en 451, les hordes d'Attila. Participent à la démonstration sept divisions de cavaleries et onze divisions d'infanterie, en tout cent cinquante mille hommes, cinq cent quarante canons, quatre-vingt-seize généraux. Le tsar a réglé personnellement les moindres déplacements de la troupe. Tout son état-major est, depuis des semaines, sur les dents. [...]
Mme de Krüdener, intime du tsar, l'accompagnait à cette occasion. Elle rédigea une brochure à la gloire d'Alexandre intitulée "
Nous avons eu sous les yeux une espèce de manifeste de madame Krudner, intitulé Le camp de Vertus, dans lequel elle célèbre la verge brisée du moderne Attila (Napoléon), par « l'homme de nos jours (Alexandre), » qui n'avait pas commis le plus grand des crimes, le seul crime même, « celui de vouloir se passer du Dieu vivant , » et par les « peuples simples (les Allemands et les Russes), qui n'avaient pas bu encore à la coupe de toutes les prostitutions , qui n'avaient pas encore déserté le Dieu qui les sauva. » De ce panégyrique des Cosaques , madame Krudner passe de nouveau à celui de l'autocrate du Nord, qu'elle flatte précisément comme le pape avait flatté Napoléon, lorsque sa verge était encore dans toute sa force; ce qui prouve que les formes de l'adulation sont peu propres à être variées.
Pour en savoir plus, nous vous conseillons de consulter :
- d'Henri Troyat, Alexandre 1er, Le Sphinx du Nord, réédité cette année chez Flammarion,
- Alexandre 1er, Prince des Illusions de Daria Olivier
- Vie de Madame de Krudener de Charles Eynard
- Le Camp de Vertus, ou la Grande revue de l'armée russe, dans la plaine de ce nom, par l'empereur Alexandre... Par Mme de Krüdener
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