Question d'origine :
Quel est le protocole lors de la réception d'un ambassadeur à la cour de France au XVIIIe siècle? Quelles sont les sources accessibles, les journaux des Introducteurs?
Je ne comprends pas une formule: "Mme la princesse palatine ne pouvait recevoir elle-même l'ambassadeur puisqu'il ne devait pas y avoir d'échange de visites entre les princes de sang et lui". Mehement Effendi, edition La découverte, 2004, p 120 note 175.
Dans quelles conditions l'ambassadeur rencontre-t-il un prince de sang? Les princes de sang sont présents à l'audience royale mais comment s'effectue ensuite l'audience particulière avec un prince de sang? quels "risques" y a -il? Cette visite peut-elle être interdite? ou privée ? dans quelles conditions?
Merci.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 21/08/2008 à 14h13
Vous pourrez lire
Il est accompagné d’une bibliographie faisant mention des différents documents du Ministère des Affaires Etrangères relatifs à cette visite. Notamment, dans la série Mémoires et documents Turquie : « Principales circonstances de ce qui a été fait et observé pour la réception de Mehmed effendi, ambassadeur extraordinaire du Grand Seigneur Achmet III vers le roi Louis XV pendant les années 1720 et 1721, fait en décembre 1731 par Le Dran, premier commis des Affaires étrangères, vol. X, doc n°17, f. 166-284. »
Il en existe en outre un compte-rendu dans le Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV accessible en ligne, ou dans la Collection des Jésuites des Fontaines de la BM de Lyon.
« L’ambassadeur turc a fait son entrée dans Paris, à cheval, le dimanche 16, accompagné de M. le Maréchal d’Estrée et de M. Rémond, introducteur des ambassadeurs (…).
« Le dimanche, 23, l’ambassadeur a été voir M. le Régent et le 25, l’abbé Dubois, secrétaires des Affaires Etrangères : il ne va pas voir les princes de sang. »
Le
Lire à ce sujet :
- les Mémoires de Saint-Simon,
- le Journal de Dangeau,
- les Mémoires du Marquis de Souches,
- "Le Cérémonial de France à la Cour de Louis XIV", par Nicolas de Sainctot, Paris : P. Lethielleux, 1936.
Il ne nous a pas été possible de mettre en évidence de cas d’audiences particulières entre les princes de sang et les ambassadeurs.
« Les princes de sang étaient placés, on le sait, dans une situation intermédiaire et délicate dans la hiérarchie des préséances, entre la famille royale et les ducs et pairs. Leur principal souci était de se démarquer de ces derniers afin de maintenir tangible leur proximité avec le sang royal. »
Louis XV et sa cour de Bernard Hours, (p. 92).
Sur la question des prérogatives des princes de sang, fils et filles de France ou légitimés, vous pourrez vous reporter au livre d’Henri Brocher, Le rang et l’étiquette sous l’Ancien Régime ainsi qu'aux Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV , ou en ligne.
Le protocole utilisé pour la réception des princes ou des ambassadeurs est mentionné par Lucien Bély dans son ouvrage La Société des princes , p. 407 :
« Dans son Cérémonial français , Denis Godefroy, continuateur de son père, a noté les facteurs de distinction dans les réceptions des princes et des ambassadeurs. Il faisait ainsi la synthèse des écrits des introducteurs des ambassadeurs, en dégageant une règle générale. (…)
« Godefroy mêlait volontiers le sort des princes et celui de leurs ambassadeurs, car il s’agissait dans les deux cas, de souverains étrangers ou de leurs représentants, donc de leurs images. La grande coupure était ailleurs. En 1643, un règlement, aujourd’hui à la Bibliothèque de l’Institut , avait été établi par le grand maître des cérémonies et par l’introducteur des ambassadeurs, Belize.
Dans cette même bibliothèque sont concervés les manuscrits 41-43 des « Mémoires de M. de Sainctot, introducteur des ambassadeurs, concernant le cérémonial à observer vis-à-vis des rois, reines, ambassadeurs, envoyés et princes des différents États (audiences de réception, entrées, congés, réparations, plaintes, etc.), avec exemples à l'appui. »
Le traitement des ambassadeurs extraordinaires est évoqué dans Les courtisans de Frédérique Leferme-Falguières « Un règlement précis établit les modalités de ce séjour… » avec en note de bas de page : « Archives Nationales O/1/755 c’est-à-dire « Papiers du grand Maître de France ».
Enfin, il existe un ouvrage intitulé « Les introducteurs des ambassadeurs, 1585-1900 », Paris : F. Alcan, 1901.
MEHEMET EFFENDI, AMBASSADEUR TURC ARRIVE AUX TUILERIES 21 MARS 1721, par Charles Parrocel.
Versailles ; Musée national du château et des Trianons.
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