Question d'origine :
Bonjour !
Une personne m'a soutenu mordicus qu'une femme ayant adopté son enfant peut quand même l'allaiter, ce qui m'a paru étrange. Après discussion j'ai convenu qu'effectivement, en prenant des médicaments de type hormones on doit bien pouvoir susciter la lactation, mais cette personne me soutient qu'on peut arriver à produire du lait même sans prendre de médicament, ni de plantes médicinales ni d'hormones:blink: ...
Ce que j'ai pu trouvé sur le net à ce propos manquait cruellement de sources, et j'ignore si c'est fiable ou pas... Mais vous, pourriez-vous m'éclairer ?
D'avance, merci !
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 03/02/2009 à 10h15
Que ce soit par une mère biologique, une mère adoptive ou une nourrice, l’allaitement est possible.
Les deux hormones qui sont responsables de la lactation, soit la prolactine et l’ocytocine, ne sont pas reliées à la grossesse ni à l’accouchement. En effet, elles sont des hormones produites par la glande pituitaire et non par les ovaires. Ainsi, la production de la prolactine (hormone qui produit le lait) et de l’ocytocine (hormone qui libère le lait) peut être suscitée par la stimulation du mamelon. Même une femme en période de préménopause ou de ménopause, ou une femme qui aurait subi une hystérectomie, peuvent allaiter. Cependant, notez qu’il est peu probable qu’une femme arrive à pratiquer une lactation provoquée sans en éprouver un réel désir, quoique la production de lait maternel est possible dès lors que l’enfant manifeste le désir affirmé de téter.
À la stimulation du mamelon répond la sécrétion de prolactine. Les impulsions nerveuses sont ensuite conduites jusqu’à la base du cerveau, provoquant la sécrétion de prolactine par le lobe antérieur de l’hypophyse. La prolactine stimule ensuite de développement des alvéoles sécrétoires et déclenche également la production de protéines lactées, de lactose et la lactation.
Sous l’action de la succion, l’hormone ocytocine, secrétée par le lobe postérieur de l’hypophyse, provoque la contraction des cellules musculaires responsables de l’écoulement du lait.
Des grand-mères en Afrique, ayant placé un enfant au sein afin de le calmer en l’absence de sa mère, ont produit du lait alors même qu’elles n’avaient aucune intention de relacter.
Plus l’enfant est jeune, plus il prendra le sein, surtout s’il a été nourri au biberon. Les enfants de moins de trois mois prennent plus facilement le sein que ceux qui sont plus âgés. (Chez les enfants adoptés, il semble y avoir une démarcation à huit semaines). Plus l’enfant tète, plus il y a, habituellement, production de lait.
Qu’en est-il de la qualité de ce lait, vous demandez-vous? Eh bien, le lait produit par lactation induite, comme celui produit, par exemple, par une mère adoptive, se compare très bien à celui d’une maman biologique, dix jours après l’accouchement, avec une foule de propriétés immunisantes et nutritionnelles. Pas si mal, hein? Certes, il y a des différences mineures dans la concentration de certains nutriments, mais essentiellement, le lait comporte les mêmes vertus que celui d’une mère biologique, en excluant le colostrum.
Bien entendu, l’allaitement d’un enfant adopté dépend de plusieurs facteurs. Par exemple, la maman adoptive doit avoir une glande pituitaire, le bébé doit savoir ou apprendre à prendre le sein, et, évidemment, il faut arriver à produire le lait. Le protocole de lactation dépend également du temps que dispose la mère adoptive avant l’arrivée de bébé. Mais attention : la maman adoptive doit être réaliste dans ses attentes – peut-être réussira-t-elle à ne donner que quelques gouttes de lait de son sein à son enfant. Mais quelques gouttes de lait, c’est déjà mieux que pas du tout! Heureusement, la plupart des femmes produiront éventuellement du lait si on laisse le bébé téter. L’important dans tout ça n’est donc pas de produire une quantité assez importante de lait pour nourrir l’enfant. En effet, et la plupart des mamans vous le diront, l’allaitement, c’est le lien unique d’intimité qui se développe avec l’enfant, c’est le tendre contact avec sa peau… c’est un rapprochement sans pareil
Et en pratique?
Une foule de combinaisons d’outils, de techniques et de protocoles sont possibles lorsqu’on prend la décision d’allaiter son enfant adopté : massage des seins, produits pharmaceutiques, herbes, dispositifs d’aide à la lactation (tels que Medela et Lact-Aid), détermination, confiance en soi, soutien de son entourage et soutien de conseillères en lactation. Aucune mère ne devrait être découragée d’allaiter, si elle veut le faire, sur la seule base que son enfant est trop vieux ou qu’elle-même est trop vieille.
Source : maman pour la vie, portail au service des parents
Voir également :
- Leache leache France Allaiter votre enfant adopté
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