Eclairage nocturne des villes françaises
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 23/04/2009 à 08h29
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Question d'origine :
Quel est le nombre moyen d'heures d'éclairage nocturne des villes françaises.
Ce nombre est il encadré par une réglementation ?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 24/04/2009 à 13h35
Réponse du service Guichet du Savoir
La question de l'éclairage public est fréquemment abordée sous l'angle de la consommation d'énergie, de l'équipement technique, ou de la scénographie, etc., mais l'aspect réglementaire est absent, car inexistant.
Ainsi, l'amplitude horaire de l'éclairage nocturne ne fait pas l'objet d'une règlementation particulière et semble être à la convenance des mairies... et à la contrainte de l'amplitude solaire.
Les informations qui suivent sont extraits de La lumière urbaine : éclairer les espaces publics :
Les temps de la nuit
La nuit regroupe des notions de temps très diverses. Sa durée varie selon le lieu - la latitude, l'altitude - et les circonstances, les saisons, la météorologie. A Paris, la nuit dure au maximum 16 heures au début de l'hiver, soit les deux tiers de la journée ; au minimum, 7 heures et 40 minutes au début de l'été, soit un peu moins d'un tiers de la journée.
L'éclairage public, dans une commune moyenne, fonctionne environ 4000 heures par an, soit, en moyenne arithmétique sur l'année, 11 heures par nuit. Mais ceci n'est pas une règle intangible : certaines petites communes interrompent l'éclairage public à minuit ou à 1 heure du matin ; le fonctionnement moyen avoisine alors les 2000 heures par an.
Les illuminations de monuments sont généralement interrompues à minuit (à Paris, les samedis dimanches et jours de fête, et, depuis 1989, du 1er juin au 30 septembre, elles le sont à 1 heure du matin).
Les modes d'occupation de la ville la nuit sont également très divers. Les gens vivent et se couchent plus tard. L'instauration de l'heure d'hiver a en outre augmenté de manière significative le temps nocturne passé à l'extérieur.
En hiver, les enfants partent et reviennent de l'école alors qu'il fait nuit ; de même pour les adultes qui se rendent à leur travail le matin et en reviennent le soir. La ville — ses bâtiments et ses espaces publics— est ainsi de plus en plus vécue la nuit.
Horaires et pratiques nocturnes
La nuit, les villes suscitent des modes d'appropriation très divers, qui sont malheureusement peu étudiés. Très variables en horaires et durées, ils dépendent également des cultures : méditerranéennes, nordiques, anglo-saxonnes, africaines, etc. Distinguons, en France, les principales activités de la nuit :
- du coucher du soleil à 20 heures, c'est la fréquentation quotidienne qui prédomine : sortie des bureaux ou de l'école, courses, etc. ;
- de 20 heures à 1 heure du matin, dans les grandes villes, les loisirs priment : sorties culturelles ou amicales, promenades, etc. ;
- de minuit à 5 ou 6 heures du matin, voici le temps des noctambules, des « couche-tard», de ceux qui aiment vivre quand les autres dorment ; mais, de 20 heures à 6 heures du matin, existe aussi, parallèlement, la vie professionnelle des travailleurs en horaires de nuit : 3 x 8 en usine, travaux de voirie particuliers, transports nocturnes, travaux de nettoyage ;
- de 5 ou 6 heures du matin au lever du soleil, on retrouve la fréquentation quotidienne : trajets du domicile au bureau ou à l'école, ouverture des premiers commerces.
Or ces différents usages ne sont pas pris en compte dans les projets d'éclairage urbain, à l'exception des images de veille (entre 1 heure du matin et le lever du soleil) qui commencent à être demandées dans certains programmes d'illumination. L'alimentation électronique des lampes à décharge permet pourtant de créer des variations automatiques de puissance (gradations discontinues) en fonction des paramètres de trafic, de météorologie ou de pollution. Des systèmes intelligents peuvent réguler automatiquement des installations importantes. Ces moyens, principalement mis au point pour la sécurité routière, incitent à imaginer différemment la nuit des villes. La lumière urbaine pourrait ainsi être conçue de manière évolutive le long des différents temps de la nuit.
Le temps des saisons
Le paysage urbain évolue au cours des saisons. Arbres, jardins et parcs sont rythmés par les périodes de feuillaison et de fleuraison. Les mises en scènes nocturnes et les éclairages paysagers épousent de fait les transformations naturelles de ces sujets : arbres persistants ou caducs, changement de nuances des feuillages, apparition de fleurs et de fruits, etc.
On peut en outre imaginer la création d'images différenciées en fonction des saisons, à partir d'effets lumineux commandés pendant des périodes significatives : printemps, été, automne, hiver ou périodes d'avril à octobre et de novembre à mars, par exemple. Ainsi, un éclairage paysager d'arbres caducs, qui souligne les feuillages, peut laisser place, en hiver, à une mise en scène plus sélective du tronc et des branches. Des projecteurs complémentaires, orientés différemment, sont alors nécessaires ; ils font l'objet de câblages séparés. Des lampes dont les tonalités de lumière sont différentes peuvent également s'avérer utiles pour valoriser l'évolution des couleurs des feuillages de certains arbres. Des ports d'arbres paraissent plus intéressants que d'autres selon les saisons ; les densités de feuillage évoluent, modifiant la nature et le rôle de certains écrans végétaux, les périodes de
feuillaison variant selon les essences.
L'image nocturne d'un parc - les perspectives et les tableaux créés - peut donc être composée d'une manière totalement différente, voire opposée, selon les mutations saisonnières. De même, les éclairages paysagers des voies plantées peuvent en tenir compte. Au demeurant, un éclairage d'arbre très agréable au printemps peut paraître superflu en hiver, voire devenir éblouissant pour les immeubles riverains.
En complément à ces dispositifs, le décor nocturne peut aussi intégrer conceptuellement la perception des saisons :
- l'éclairage architectural peut être volontairement composé d'un double système d'éclairage : une tonalité de lumière froide et bleutée en été, une tonalité chaude et dorée pour l'hiver, ou l'inverse ;
- un éclairage diffus ne générant pas d'ombres portées peut évoquer l'hiver ; en revanche, un éclairage direct aux fortes ombres contrastées rappellera plutôt l'été ;
- une façade ou une folie dans un parc peuvent être illuminées avec un faible niveau de luminance en hiver parce qu'elles pourront être facilement perçues à travers les silhouettes dénudées des arbres. A contrario, le niveau de luminance sera bien plus intense en été pour compenser la présence des feuillages.
....................
Les textes réglementaires ignorent pratiquement tous la question de la lumière urbaine, qu'il s'agisse de l'éclairage public ou de la mise en valeur nocturne d'espaces publics ou de bâtiments. Seul le Code des communes la nomme explicitement. Par contre, les textes régissant l'énergie utilisée d'une manière quasi générale pour l'éclairage - l'électricité - sont nombreux. Il en va de même pour ceux qui décrivent les procédures de travaux ainsi que leur mode de passation.
En fait, seule est régie la lumière en tant que source potentielle de perturbation. A court terme, au niveau européen, une norme devrait qualifier et quantifier la lumière fonctionnelle (c'est-à-dire l'éclairage public), donnant ainsi un caractère normatif à ce qui ne relève actuellement que de l'« information », du « guide » ou des «recommandations».
.....................
L'héritage de plus de six siècles d'éclairage sécuritaire s'exprime encore de nos jours dans le Code des communes qui précise, dans son article L2212-2 : "La police municipale a pour objet d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. Elle comprend notamment (...) l'éclairage (...). La vocation sécuritaire de l'éclairage public est donc explicitement précisée.
Un article du 3 août 2001 du "Pèlerin Magazine", donne des chiffres similaires :
Toutes les communes de France, y compris les plus petites, ont fait de l'éclairage un enjeu électoral et sécuritaire. Le nombre de lampadaires, dans notre pays, est passé de 1,5 million en 1964 à 6,5 millions en 1998. La durée moyenne d'éclairage public est de 4000 heures par an pour les communes rurales et la consommation totale d'éclairage a grimpé de 1 milliard de kWh en 1964 à 4,9 milliards de kWh en 1998. « Les avantages de l'éclairage public sont incontestables en terme de sécurité, de mise en valeur de la ville et de prolongement de la vie diurne, note Christian Remande, secrétaire général de l'Association française de l'éclairage (AFE). Mais il provoque une pollution du ciel nocturne dont on commence aujourd'hui à prendre conscience. Un mauvais système génère d'autres nuisances : des déperditions de lumière (et donc d'énergie) vers le ciel, des éblouissements et des pénétrations de lumière dans les habitations. Des normes internationales ont défini des critères de qualité début 2001. C'est donc à chaque commune de régler au cas par cas son problème d'éclairage."
Pour d'autres informations ayant trait à l'éclairage public, vous pouvez consulter les sites suivants :
- eclairagepublic.net
- Les normes européennes de l’éclairage
- Recommandations relatives à l’éclairage des voies publiques
- Eclairage public et développement durable
- L'éclairage urbain à l'heure des économies
La question de l'éclairage public est fréquemment abordée sous l'angle de la consommation d'énergie, de l'équipement technique, ou de la scénographie, etc., mais l'aspect réglementaire est absent, car inexistant.
Ainsi, l'amplitude horaire de l'éclairage nocturne ne fait pas l'objet d'une règlementation particulière et semble être à la convenance des mairies... et à la contrainte de l'amplitude solaire.
Les informations qui suivent sont extraits de La lumière urbaine : éclairer les espaces publics :
La nuit regroupe des notions de temps très diverses. Sa durée varie selon le lieu - la latitude, l'altitude - et les circonstances, les saisons, la météorologie. A Paris, la nuit dure au maximum 16 heures au début de l'hiver, soit les deux tiers de la journée ; au minimum, 7 heures et 40 minutes au début de l'été, soit un peu moins d'un tiers de la journée.
Les illuminations de monuments sont généralement interrompues à minuit (à Paris, les samedis dimanches et jours de fête, et, depuis 1989, du 1er juin au 30 septembre, elles le sont à 1 heure du matin).
Les modes d'occupation de la ville la nuit sont également très divers. Les gens vivent et se couchent plus tard. L'instauration de l'heure d'hiver a en outre augmenté de manière significative le temps nocturne passé à l'extérieur.
En hiver, les enfants partent et reviennent de l'école alors qu'il fait nuit ; de même pour les adultes qui se rendent à leur travail le matin et en reviennent le soir. La ville — ses bâtiments et ses espaces publics— est ainsi de plus en plus vécue la nuit.
La nuit, les villes suscitent des modes d'appropriation très divers, qui sont malheureusement peu étudiés. Très variables en horaires et durées, ils dépendent également des cultures : méditerranéennes, nordiques, anglo-saxonnes, africaines, etc. Distinguons, en France, les principales activités de la nuit :
- du coucher du soleil à 20 heures, c'est la fréquentation quotidienne qui prédomine : sortie des bureaux ou de l'école, courses, etc. ;
- de 20 heures à 1 heure du matin, dans les grandes villes, les loisirs priment : sorties culturelles ou amicales, promenades, etc. ;
- de minuit à 5 ou 6 heures du matin, voici le temps des noctambules, des « couche-tard», de ceux qui aiment vivre quand les autres dorment ; mais, de 20 heures à 6 heures du matin, existe aussi, parallèlement, la vie professionnelle des travailleurs en horaires de nuit : 3 x 8 en usine, travaux de voirie particuliers, transports nocturnes, travaux de nettoyage ;
- de 5 ou 6 heures du matin au lever du soleil, on retrouve la fréquentation quotidienne : trajets du domicile au bureau ou à l'école, ouverture des premiers commerces.
Or ces différents usages ne sont pas pris en compte dans les projets d'éclairage urbain, à l'exception des images de veille (entre 1 heure du matin et le lever du soleil) qui commencent à être demandées dans certains programmes d'illumination. L'alimentation électronique des lampes à décharge permet pourtant de créer des variations automatiques de puissance (gradations discontinues) en fonction des paramètres de trafic, de météorologie ou de pollution. Des systèmes intelligents peuvent réguler automatiquement des installations importantes. Ces moyens, principalement mis au point pour la sécurité routière, incitent à imaginer différemment la nuit des villes. La lumière urbaine pourrait ainsi être conçue de manière évolutive le long des différents temps de la nuit.
Le paysage urbain évolue au cours des saisons. Arbres, jardins et parcs sont rythmés par les périodes de feuillaison et de fleuraison. Les mises en scènes nocturnes et les éclairages paysagers épousent de fait les transformations naturelles de ces sujets : arbres persistants ou caducs, changement de nuances des feuillages, apparition de fleurs et de fruits, etc.
On peut en outre imaginer la création d'images différenciées en fonction des saisons, à partir d'effets lumineux commandés pendant des périodes significatives : printemps, été, automne, hiver ou périodes d'avril à octobre et de novembre à mars, par exemple. Ainsi, un éclairage paysager d'arbres caducs, qui souligne les feuillages, peut laisser place, en hiver, à une mise en scène plus sélective du tronc et des branches. Des projecteurs complémentaires, orientés différemment, sont alors nécessaires ; ils font l'objet de câblages séparés. Des lampes dont les tonalités de lumière sont différentes peuvent également s'avérer utiles pour valoriser l'évolution des couleurs des feuillages de certains arbres. Des ports d'arbres paraissent plus intéressants que d'autres selon les saisons ; les densités de feuillage évoluent, modifiant la nature et le rôle de certains écrans végétaux, les périodes de
feuillaison variant selon les essences.
L'image nocturne d'un parc - les perspectives et les tableaux créés - peut donc être composée d'une manière totalement différente, voire opposée, selon les mutations saisonnières. De même, les éclairages paysagers des voies plantées peuvent en tenir compte. Au demeurant, un éclairage d'arbre très agréable au printemps peut paraître superflu en hiver, voire devenir éblouissant pour les immeubles riverains.
En complément à ces dispositifs, le décor nocturne peut aussi intégrer conceptuellement la perception des saisons :
- l'éclairage architectural peut être volontairement composé d'un double système d'éclairage : une tonalité de lumière froide et bleutée en été, une tonalité chaude et dorée pour l'hiver, ou l'inverse ;
- un éclairage diffus ne générant pas d'ombres portées peut évoquer l'hiver ; en revanche, un éclairage direct aux fortes ombres contrastées rappellera plutôt l'été ;
- une façade ou une folie dans un parc peuvent être illuminées avec un faible niveau de luminance en hiver parce qu'elles pourront être facilement perçues à travers les silhouettes dénudées des arbres. A contrario, le niveau de luminance sera bien plus intense en été pour compenser la présence des feuillages.
....................
En fait, seule est régie la lumière en tant que source potentielle de perturbation. A court terme, au niveau européen, une norme devrait qualifier et quantifier la lumière fonctionnelle (c'est-à-dire l'éclairage public), donnant ainsi un caractère normatif à ce qui ne relève actuellement que de l'« information », du « guide » ou des «recommandations».
.....................
L'héritage de plus de six siècles d'éclairage sécuritaire s'exprime encore de nos jours dans le Code des communes qui précise, dans son article L2212-2 : "La police municipale a pour objet d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. Elle comprend notamment (...) l'éclairage (...). La vocation sécuritaire de l'éclairage public est donc explicitement précisée.
Un article du 3 août 2001 du "Pèlerin Magazine", donne des chiffres similaires :
Toutes les communes de France, y compris les plus petites, ont fait de l'éclairage un enjeu électoral et sécuritaire. Le nombre de lampadaires, dans notre pays, est passé de 1,5 million en 1964 à 6,5 millions en 1998. La durée moyenne d'éclairage public est de 4000 heures par an pour les communes rurales et la consommation totale d'éclairage a grimpé de 1 milliard de kWh en 1964 à 4,9 milliards de kWh en 1998. « Les avantages de l'éclairage public sont incontestables en terme de sécurité, de mise en valeur de la ville et de prolongement de la vie diurne, note Christian Remande, secrétaire général de l'Association française de l'éclairage (AFE). Mais il provoque une pollution du ciel nocturne dont on commence aujourd'hui à prendre conscience. Un mauvais système génère d'autres nuisances : des déperditions de lumière (et donc d'énergie) vers le ciel, des éblouissements et des pénétrations de lumière dans les habitations. Des normes internationales ont défini des critères de qualité début 2001. C'est donc à chaque commune de régler au cas par cas son problème d'éclairage."
Pour d'autres informations ayant trait à l'éclairage public, vous pouvez consulter les sites suivants :
- eclairagepublic.net
- Les normes européennes de l’éclairage
- Recommandations relatives à l’éclairage des voies publiques
- Eclairage public et développement durable
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