Question d'origine :
Je fais partie d'une association de dialogue interreligieux, et nous nous sommes posés la question suivante.
Plusieurs grandes religions utilisent des chapelets de prière (catholiques, musulmans, orthodoxes, etc.). Y a-t-il une origine commune à ces chapelets? A quelles dates sont-il apparus? Quels points communs et différences entre eux?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 10/12/2004 à 10h58
Selon le Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie, à l’article chapelet (T.3 – 1ère partie pp 399-406) « la manière de compter les prières, à l’aide de grains enfilés sur un cordon, telle que nous la pratiquons maintenant dans la dévotion du chapelet, était désignée durant le moyen-âge par diverses expressions, comme precutae, computum, numeralia, signacula de Pater Noster, etc…, mais plus communément et universellement sous le nom de Pater noster. » A l’origine, il s’agit d’un outil mnémotechnique : « Quoiqu’il fut possible de compter sur les doigts de la main ce nombre de prières répétées, il est clair que le procédé pouvait devenir insuffisant quand le nombre de prières à dire s’élevait à des vingtaines et à des centaines. Aussi lisons-nous de certains ermites et reclus qu’ils se servaient de petites pierres pour tenir le compte exact de leurs prières. »
« Le procédé de passer un cordon à travers des grains percés de trous parut évidemment préférable et nous n’avons pas de raison suffisante pour mettre en doute que l’idée vint d’elle-même aux ascètes chrétiens d’Occident,
Selon le Dictionnaire des symboles musulmans : rites, mystique et civilisation de Mark Chebel à l’article Chapelet (soubha ; masbehâ) le « rosaire musulman,
Dieu), le takbir (le fait de louer la grandeur de Dieu), le tahlil (le fait de dire la ilaha illa Allah : Il n'y a de Dieu qu'Allah) et le tahmid (du verbe hamada, remercier) en sont les plus prisées (Belguedj). René Guénon (1886-1951) rappelle que « dans différentes formes traditionnelles, le symbole le plus habituel de la "chaîne des mondes" est le chapelet ou le rosaire ». Concernant le chapelet islamique, outre le fait que le chiffre 99 soit chargé d'un grand nombre de significations ésotériques (voir la circularité de ce chiffre, grâce à son facteur 9) et symboliques (les "Beaux Noms d'Allah" : al-isma al-housna), il se distingue par le centième chiffre manquant qu'il met en évidence. Aussi, ce grain qui complète la centaine est celui qui se rapporte au "Nom de l'Essence" (Ismou ad Dhat) et ne peut se trouver qu'au Paradis. Enfin, l'usage qui en est fait dans la mystique islamique, grâce au tasbih notamment, donne au rosaire une- dimension symbolique des plus éminentes ».
Le mode d'emploi du chapelet sur le site de la paroisse de Saint Martin d'Herblay (Val d'Oise)
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