Paolo Persichetti et Cesare Battisti*
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 12/12/2004 à 08h54
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Question d'origine :
Bonjour
1. Je cherche des informations sur la situation actuelle de Paolo Persichetti, extradé de la France vers l'Italie en 2002.
2. Les situations judiciaires de Cesare Battisti et de Paolo Persichetti ont elles des points communs,si oui lesquels ?
D'avance merci
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 14/12/2004 à 17h23
La presse nationale a produit, et produit toujours, de très nombreux articles sur Paolo Persichetti et Cesare Battisti, cas polémiques de l'extradiction des ex-membres des Brigades Rouges. Leurs situations judiciaires respectives diffèrent de façon radicale sur au moins un point, le premier est emprisonné en Italie, le second est en fuite et recherché par les autorités françaises à la demande de la justice italienne.
Sur Paolo Persichetti
En 1985, le président de la République [François Mitterrand] a pris l'engagement de ne pas extrader les anciens activistes d'extrême gauche italiens réfugiés en France, à condition qu'ils rompent avec leur passé militant.
Paolo Persichetti, ex-membre des Unités communistes combattantes, proche des Brigades rouges, en exil à Paris, a été extradé vers l'Italie le 25 août 2002. Son cas ne relevait pas de la "doctrine Mitterrand" car il lui était reproché un meurtre en 1987, donc postérieur à 1985. in Libération, 26 août 2004.
Paolo Persichetti, attaché d'enseignement à l'université de Paris-VIII au moment de son extradition, réfugié en France depuis 1991, a été condamné à vingt-deux ans de prison en Italie pour complicité dans l'assassinat du général Ligio Giorgieri en 1987. Un article du journal Le Monde du 19 février 2004 précise qu' Il a récemment obtenu le droit de travailler à sa thèse, qui porte sur les discours sécuritaires et la criminalisation de l'extrême gauche », souligne Daniel Lindenberg, l'un de ses directeurs de thèse.
Voici quelques autres précisions dans cet autre article du Monde du 11 septembre 2004 : "Détenu à la prison de Viterbo, au nord de Rome, Paolo Persichetti, extradé de la France vers l'Italie en août 2002, peut désormais utiliser un ordinateur. (...) Dans une lettre datée 27 août adressée au Monde, Paolo Persichetti se plaint que, le 24 août, une permission lui a de nouveau été refusée « sous prétexte d'une «dangerosité sociale de ma part » (...) écrit l'ancien militant d'extrême gauche, qui a purgé un tiers de sa peine de sept ans."
Sur Cesare Battisti
"condamné à perpétuité en Italie pour homicides aggravés et tentatives d'homicides commis dans son pays pendant les « années de plomb », et arrêté le 10 février à Paris, à la suite d'une nouvelle procédure d'extradition lancée par le gouvernement de Silvio Berlusconi. L'ancien activiste est considéré comme en fuite depuis le 21 août, date à laquelle il ne s'est pas présenté au contrôle judiciaire auquel il était astreint. La Cour de cassation avait donné un caractère définitif à l'avis favorable rendu le 30 juin par la cour d'appel de Paris à la demande du gouvernement italien." in Le Monde, 26 octobre 2004. Toujours dans ce même article, ces précisions :
"Le dernier espoir de Cesare Battisti repose sur le Conseil d'Etat, que ses avocats devaient saisir lundi 25 octobre.Le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a en effet signé promptement, vendredi 22 octobre, un décret d'extradition visant l'ancien activiste d'extrême gauche, rendant possible la remise immédiate de M. Battisti aux autorités italiennes, dès qu'il sera arrêté."
Cet article du journal Les Echos du 9 mars 2004 retrace son histoire de façon plus détaillée :
Nul doute que l'affaire Battisti est complexe et douloureuse. Elle met aussi en lumière les limites intrinsèques de l'information (ou de la désinformation) sur des procédures judiciaires qui remontent à plus de trente ans. Que sait-on aujourd'hui de Cesare Battisti, à part qu'il a publié une dizaine de polars chez Gallimard ? Condamné à deux peines de réclusion criminelle à perpétuité pour quatre meurtres, dont un policier, un gardien de prison, un boucher et un bijoutier, il a été arrêté à Milan en 1979. Après s'être évadé, avec l'aide d'un commando terroriste, de la prison de Frosinone, près de Rome, en 1981, il s'est réfugié au Mexique avant de s'établir en France en 1990. Sur la base de la « doctrine Mitterrand » sur les terroristes repentis, la cour d'appel de Paris a rejeté une première demande d'extradition déposée par l'Italie en 1991. Pour ses défenseurs, Cesare Battisti ne saurait être jugé deux fois et il doit pouvoir bénéficier du respect de la parole donnée par l'Etat français. Sur le fond, ils rappellent que l'ex-activiste d'extrême gauche a été condamné, par contumace, pour deux meurtres « simultanés », commis le 16 février 1979, à Venise et à Milan. Mais, pour le chef de groupe des Démocrates de gauche, Luciano Violante, la culpabilité de Cesare Battisti « ne fait aucun doute ». En outre, il n'a jamais véritablement exprimé de repentir pour ses activités passées. Et le procureur milanais Armando Spataro, expert en lutte antiterroriste et peu suspect de complaisance envers le gouvernement actuel, estime qu'« aucune activité littéraire ne saurait justifier des activités criminelles et sanguinaires de ce type ».
Tous les articles précités sont consultables à la Bibliothèque municipale de Lyon.
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